Nous vous l’annoncions en juin dernier : le label 619 a quitté Ankama pour rejoindre Rue de Sèvres, filiale de L’École des loisirs dirigée par Louis Delas
Initiateur de récits souvent très innovants, inspirés de la démarche au croisement des comics et des mangas, ce groupe s’est constitué autour de Run (auteur notamment de Mutafukaz).Il rassemble des dessinateurs comme Mathieu Bablet (Shangri-La, Carbone et Silicium...), Guillaume Singelin (PTSD), Florent Maudoux (Freaks’ Squeele) ou encore Baptiste Pagani (The Golden Path), Gax et Simon Hutt. Une sacrée brochette de talents !
En intégrant, la filiale BD de L’École des Loisirs, le label 619 -devenu Label 619- va pouvoir développer avec plus de puissance un genre de bande dessinée qui avait toute sa cohérence et qui était, il faut bien en convenir, sous-exploité à Roubaix. Cette rentrée de janvier -initialement prévue pour accompagner le Festival d’Angoulême- va pouvoir pleinement s’installer avant l’événement angoumoisin de la mi-mars.
Ces nouvelles perspectives n’avaient pas empêché Ankama de faire naître le label et d’engranger de beaux succès commerciaux comme pour Run avec Mutafukaz, série gorgée de références aux films d’action et à la culture californienne dont le premier tome de MFK 2 s’inscrit d’ores et déjà dans cette relance de la Rue de Sèvres, fin janvier. De son côté, Mathieu Bablet a bénéficié d’un retentissement important avec SF Shangri-La (plus de 90 000 ex. vendus) et du succès de Carbone et Silicium (entre 120 000 et 130 000 exemplaires). C’est aussi chez cet éditeur que paraîtra le septième opus très attendu de la série de Florent Maudoux, Funérailles. Version moderne des pulps des années 1950, Lowreader, une série d’anthologie de trois récits d’horreur dirigée par Run est également en route !
La liberté de ton et la politique d’auteurs voulue par Label 619 trouve là une opportunité pour s’ouvrir à un public plus large sans rogner sur sa liberté éditoriale et son identité graphique.
En retour c’est aussi pour Rue de Sèvres un moyen d’élargir son public et de parfaire son image, encore imprégnée de celle, lisse et scolaire, de L’École des Loisirs, savoir-faire historique et reconnu de l’éditeur.
(par Patrice Gentilhomme)
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