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En marge de l’exposition : les signatures de Franquin

Par Patrick Albray le 30 septembre 2004                      Lien  
C'est en 1970, le 3 décembre exactement, que la première des signatures drolatiques d'André Franquin apparaît dans le numéro 1703 du beau journal de "Spirou", au bas de la planche 644 de Gaston. La deuxième figure sur la planche 658.

En marge de l'exposition : les signatures de Franquin

Entre les deux, treize planches - soit treize semaines - auront laissé à Franquin le temps de décider si, oui ou non, il allait alimenter son idée géniale de marquer dorénavant toutes les planches de Gaston d’une signature rigolote, en rapport avec chaque gag.

"Ces signatures couvaient en moi depuis longtemps", confie Franquin dans le livre Signé Franquin. "Déjà, quand Jidéhem [1] dessinait Gaston avec moi, j’avais imaginé de donner vie à nos deux signatures. Elles auraient pu se battre, se serrer la main, s’esquinter mutuellement, se donner des coups de pied... Si je ne l’ai pas fait, à l’époque, c’est par simple paresse.

C’est là leur véritable origine : ajouter quelque chose pour faire une surprise au lecteur, pour lui offrir un "plus". C’était un véritable plaisir pour moi."

Cinquante-deux de ces signatures mythiques ont été sélectionnées par les éditions Dupuis pour le livre "Signé Franquin". "Pourquoi cinquante-deux ? Parce que !", donnent-elles simplement comme explication.

Cinquante-deux signatures (toutes les autres sont reprises en fin de volume, des centaines de petits bijoux d’humour en raccourci) accompagnées de cinquante-deux tranches de vie de Gaston : les gags qui les ont vu naître y sont évoqués dans un habile montage mettant en scène des vignettes et des détails considérablement agrandis, qui montrent à quel point le moindre petit centimètre carré du dessin de Franquin était porteur de rire.

Cinqtuante-deux signatures qui sont également cinquante-deux tranches de rire ou de colère de Franquin, qui explique ces choses qui l’inspirent, ces connards qui l’énervent, et les sources de son inspiration.

"Je pense avec nostalgie aux bandes dessinées que je lisais quand j’étais moutard. Cela fait plus de cinquante ans [2], mais j’en conserve la fraîcheur d’un monde artificiel, dans lequel je m’enfuyais cependant en imagination. C’était assez prodigieux !

La bande dessinée a encore cette fontion aujourd’hui. A la fin de la guerre d’Algérie, des lecteurs m’écrivaient qu’ils se rabattaient sur Gaston - cette petite bande dessinée ! - pour échapper à leurs soucis. C’est ce qui fait que je n’ai pas honte du tout de dessiner une bande dessinée qui doit faire rigoler. Je suis très content de faire ça. Très."

André Franquin

(par Patrick Albray)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782800120485

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Les illustrations sont © Marsu-Productions

[1Dessinateur de "Sophie" et de "Starter", mais aussi décoriste des premières planches de Gaston, quand Franquin réalisait à la fois Gaston, Spirou, Modeste et Pompon et l’animation du journal.

[2L’interview a été réalisée en 1986.

 
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