Spider-Man avec un tiret au milieu du mot pour éviter le rapprochement trop évident avec Superman et Batman, les deux grandes stars de DC Comics. C’était prévu comme tel : la formule n’ayant pas réussi, le magazine Amazing Fantasy s’arrête de paraître dès cette première parution (dans le #15) d’un épisode de 11 planches. C’est ballot !
Mais en compilant ses chiffres de ventes, l’éditeur de Marvel, Martin Goodman, qui avait lancé peu de temps auparavant les Fantastic Four de Stan Lee et Jack Kirby, constate le bon impact du tisseur sur les ventes du dernier numéro et décide de lui donner sa chance. Ce sera pour 1963.
Ce sont ces premiers moments que l’éditeur d’art Taschen a décidé de rassembler dans un album de grand format, une édition hors normes -698 Pages !- qui pèse 4,82 kilos, en « format Hulk » comme le dit l’éditeur allemand.
Spider-Man, c’est la conjonction de deux révolutions qui bouleversent l’Amérique.
La première, c’est celle des super-héros. La première génération -le Golden Age- avait été créée en 1938 avec Superman suivi par Batman en 1939 chez DC Comics. DC comme « Détective Comics ». Les premiers récits sont d’abord des enquêtes, Superman étant même une espèce de gauchiste défendant les opprimés américains contre les banques. À leur suite, les super-héros vont se multiplier : Captain America, le super-soldat, Flash, l’homme le plus rapide du monde, ou Wonder Woman la super-amazone.
Mais ces « super » vont finir par lasser. La nouvelle génération composée de lycéens vit un quotidien plus terre à terre : l’école du professeur Xavier dans les X-Men. Et puis Spider-Man, l’orphelin qui cache ses activités dans sa chambre à l’insu de sa tante May, qui ne devait pas souvent la nettoyer…
Le deuxième contexte qui pèse sur sa création, c’est l’atome ! Superman venait d’une planète qui avait disparu -ce qui, pour ses auteurs juifs évoquait un « yiddishland » dont on n’avait pas encore conscience qu’il allait appartenir au passé. Puis il y eut la bombe atomique et la prescience, pour ces auteurs de science-fiction, que la planète allait être détruite par la guerre nucléaire entre grandes puissances. La crise des missiles à Cuba a lieu précisément en 1962, année de la naissance de l’homme-araignée. Alors Spider-Man est piqué par une araignée radioactive et se voit endosser tous les pouvoirs de l’araignée. On connaît la suite…
Une édition « Hulk » !
Cet album de Taschen -dont les textes sont en anglais- reproduit très fidèlement, en grand format, les 21 premières aventures de ce héros moderne, publiées entre 1962 et 1964, photographiées avec soin à partir des exemplaires les mieux conservés de ces comics très recherchés : un hommage artistique à l’adolescent superhéros pour ce volume inaugural de la collection Marvel Comics Library de Taschen (les trois prochains volumes de la collection « The Marvel Comics Library » seront « Avengers, vol. 1 1963-1965 », « Fantastic Four, vol. 1. 1961 – 1963 » et « Captain America »).
C’est une Édition spéciale, limitée à 5 000 exemplaires numérotés, qui vous coûtera -bigre !- 150 €. Mais l’occasion de revenir à la source originelle, au moment où Spider-Man : No Way Home triomphe en salle, mérite bien qu’on l’ajoute sur la liste du Père Noël.
Voir en ligne : Le store des éditions Taschen
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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