Dans les années 1980, la consommation de cocaïne n’était encore que peu régulée dans le monde, et le seul marché américain rapportait à Pablo Escobar, le célèbre parrain colombien, près de 70 millions de dollars par... semaine. À l’âge de 10 ans, Juan Pablo, l’aîné du riche criminel, est déjà propriétaire de 10 motos, d’un appartement et d’une voiture. En proie à toutes les convoitises, l’empire d’Escobar, fils compris, est protégé par une garde rapprochée qui, partout, tout le temps, le suit. Parmi eux, pas toujours bien éduqués et habitués à la violence et au sang, figure « La Gachette », le préféré de Juan Pablo. Or, alors que toute cette fine équipe est réunie autour d’un billard, « La Gachette » se retrouve soudainement au sol, ensanglanté, touché par une balle. Quel membre de la bande a bien pu tirer sur lui ? Tous se défaussent, en attendant que le patron revienne. Cette scène d’ouverture est le prétexte à dresser le portrait de ces « nounous » (dont une femme, surnommée « La Noiraude »).
Cet album est le premier d’une série consacrée à la vie de Juan Pablo Escobar, co-scénariste (avec Pablo Martin Farina), ce qui assure une certaine véracité des faits, bien qu’on se demande toujours ce qui relève de la réalité ou de l’héroïsation. Cela étant, on peut sans peine imaginer que le climat de violence est à peine exagéré : règlements de compte et surveillance entre cartels, banalité de la mort... Cette atmosphère particulière est renforcée par le caractère très expressif des visages des personnages, à la manière des mangas, grâce au trait d’Alberto Madrigal.
Pour le moment, on reste sur sa faim, tant on a l’impression que seul le décor est posé. Gageons que la suite de la série proposera un fil rouge un peu plus palpitant.
(par Damien Boone)
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