Près de 120 auteurs avaient signé la semaine dernière une lettre à Claude de Saint-Vincent, le directeur général du groupe Média-Participations. Ils y exprimaient principalement le bonheur qu’ils avaient eu à travailler avec Dimitri Kennes et Claude Gendrot.
Même si les revendications des auteurs sont un peu confuses pour le moment, les éditeurs en général et Média-Participations en particulier, ne pourront plus ignorer le malaise qui s’exprime aujourd’hui. Les raisons en sont probablement plus profondes qu’on ne le pense. Elles procèdent d’une inquiétude face aux mutations, non pas du marché de la bande dessinée, mais du métier.
Pour l’heure, certains auteurs réclament purement et simplement une réintégration de leur éditeur Claude Gendrot, licencié pour « faute grave ».
D’autres restent neutres, constatent le malaise et n’ont pas ressenti une mainmise de Média-Participations sur leur éditeur. Ils souhaitent néanmoins avoir des garanties de l’indépendance de Dupuis à la suite de ces événements.
Enfin, une troisième tendance plus jusq’au-boutiste encourage très fortement le rachat de l’entreprise par les managers de Dupuis menés par Dimitri Kennes, le DG démissionnaire.
En attendant la journée de lundi, le personnel a fait grève sur la base d’un appel syndical et a prévu une réunion ce lundi à Marcinelle où de nombreux auteurs seront présents (y compris un contigent de Français qui prendra le Thalys pour Charleroi ce lundi à 6h25 à la Gare du Nord de Paris).
Afin de s’exprimer dans leur domaine de compétence, et sans que cela puisse être ressenti comme un acte agressif pour l’un ou l’autre camp, des auteurs Dupuis se sont ouvert un espace d’expression sur le Net, histoire de remettre un peu d’humour dans une négociation qui en manque furieusement.
(par Nicolas Anspach)
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Image en médaillon (c) Johan De Moor.
Participez à la discussion