En trois petits albums, Daniel Blancou est devenu un auteur attendu. Ses couleurs délavées et la bonhomie de ses personnages cachent bien son ton moqueur et son regard acéré sur notre époque. Il y a un an, il nous avait épaté par l’à propos de sa fable Albert le Magnifique. Aujourd’hui, c’est avec le même aplomb qu’il livre Etre riche, chronique de l’existence d’E.P. Vanderbrüsche, l’homme-objet qui a fait de la vente en ligne et de l’ascension économique un art…
Tout commence quand E.P. Vanderbrüsche, modeste employé, apprend que sa société fait faillite et subit une délocalisation vers l’Inde. Pour faire face à cette crise, il décide de vendre en ligne quelques affaires personnelles. La machine s’emballe, et le petit commerce va devenir entreprise mondiale. Que peut-on vendre quand il ne reste plus d’objets matériels ? Sa femme et son fils pardi ! De fil en aiguille, c’est lui-même qu’il va vendre au cours d’enchères…
Indéniablement, Etre riche est un album bien de son temps. Daniel Blancou est fidèle au rendez-vous de son cercle (grandissant) d’admirateurs, et cela même si son E.P. Vanderbrüsche atteint des sommets dans l’antipathie souriante.
(par Morgan Di Salvia)
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