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Eva Joly (Candidate Europe Ecologie / Les Verts aux Présidentielles 2012) : "Les caricatures sont vraiment les bienvenues, cela fait partie de la vie publique."

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 15 février 2012                      Lien  
ActuaBD.com se mêle de politique? Pourquoi pas? De toute manière la politique, entre la TVA à 7% sur le livre et la loi Hadopi, s'occupe très bien de nous. Nous nous sommes donnés comme objectif d'interroger les candidats à la Présidentielle sur leur rapport à la bande dessinée. Notre première rencontre, très brève, s'est faite avec Eva Joly.

Quel est votre rapport avec la bande dessinée ?

En Norvège, dans mon enfance, je n’en lisais pas, je n’en ai pas le souvenir, sinon de très anciennes histoires pour enfants qui devaient être les ancêtres de la bande dessinée, mais j’en ai lues comme jeune femme, entre les années 1970 et 1980.

Lesquelles en particulier ?

Laissez-moi me souvenir... Évidemment les classiques. En arrivant en France en 1964, dans mon premier boulot, on m’avait dit : "il faut que tu lises Astérix pour comprendre la France !" Donc, j’avais lu à cette époque là Tintin et Astérix, et plus tard les bandes dessinées d’Hugo Pratt, par exemple.

Quand on vous caricature dans une bande dessinée, ça vous fait plaisir ?

Je trouve cela très drôle. Les caricatures sont vraiment les bienvenues, cela fait partie de la vie publique. Je pense par exemple que ma caricature des Guignols sur Canal + est très drôle, cela fait partie de mon personnage maintenant.

Eva Joly (Candidate Europe Ecologie / Les Verts aux Présidentielles 2012) : "Les caricatures sont vraiment les bienvenues, cela fait partie de la vie publique."
Eva Joly et Natacha Bustos, auteure de Tchernobyl, la zone (Des Ronds dans l’O)
Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Vous avez particulièrement aimé "Tchernobyl - La zone" de Francisco Sanchez et Natacha Bustos (Des Ronds dans l’O), la bande dessinée qui a reçu le Prix Tournesol cette année à Angoulême 2012, un prix dont vous étiez la présidente du jury.

Il s’agit d’une très jolie bande dessinée qui parle d’un thème grave : qu’est-ce qui arrive dans un territoire après un accident nucléaire ? Natacha et Francisco montrent des paysans ordinaires, des citoyens ordinaires, dans leur vie ordinaire. Le trait est très simple, c’est en noir et blanc, et je dirais que le texte est très international, il peut être lu par tout le monde, parce que c’est surtout le silence qui domine dans cette bande dessinée. C’est très poignant, et je pense que Natacha et son scénariste Francesco, montrent bien l’ambiance désespérante après l’accident nucléaire. Cela nous est apparu s’imposer cette année après Fukushima pour ne pas oublier et pour voir ce que cela veut dire dans la vraie vie, avec de vraies personnes qui habitent à proximité des centrales. J’ai été à Fukushima, j’ai rencontré des citoyens japonais qui n’ont pas été évacués et qui habitent dans des zones contaminées et j’ai retrouvé dans cette bande dessinée une partie de leurs angoisses.

Propos recueillis par Didier Pasamonik

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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7 Messages :
  • "un prix dont vous étiez la présidente du jury."

    On dirait plutôt "un prix pour lequel vous étiez la présidente du jury", non ?

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    • Répondu le 24 février 2012 à  16:19 :

      Non, "un prix dont vous étiez la présidente du jury" est tout à fait correct et bien moins lourd.

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 24 février 2012 à  16:20 :

      J’ouvre le Grévisse pour vous répondre : "Dans la plupart des cas, dont peut être remplacé par de qui, de quoi, duquel, par lequel, avec lequel, etc. : La maison DONT (ou DE LAQUELLE) vous êtes le propriétaire."

      Plus loin, il dit encore : "Dont peut être complément d’un nom [...]" : Le livre DONT j’ai lu quelques passages..."

      Bref, je ne suis pas convaincu. Mais il est possible que vous ayez raison. Trouvez-moi une bonne référence et je corrige tout de suite.

      Répondre à ce message

      • Répondu par Sylvain le 24 février 2012 à  19:51 :

        C’est très louable d’avoir ouvert le Grévisse.
        Je ne suis pas sûr de mon coup mais voici mon analyse :
        - "Le jury dont vous étiez la présidente" est bien sûr correct.
        - "Un prix dont vous étiez la présidente du jury" me semble en revanche maladroit. Je pense qu’on a là un "dont" qui ne se rapporte pas à ce qu’il devrait.
        L’idéal finalement aurait été d’écrire "un prix remis par le jury dont vous étiez la présidente".
        Si quelqu’un a une réponse définitive sur ce point, ça m’intéresse.

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        • Répondu le 25 février 2012 à  20:39 :

          "Un prix dont vous étiez la présidente du jury" est tout à fait correct parce que le prix est une organisation, pas un trophée. "Mr Nourissier, le prix Goncourt dont vous étiez le président".

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        • Répondu par Sergio Salma le 25 février 2012 à  20:54 :

          Je m’immisce dans ce débat de la plus haute importance en ces temps troublés. Il s’agit d’une synecdoque généralisante. Il me semble que l’on puisse dire et écrire "un prix dont vous êtes la présidente" comme on peut dire "les César 2012 dont Guillaume Canet était le président" par exemple. Le prix étant à la fois la cérémonie et la récompense.

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