Exposition Claude Derib (Bruxelles)

Exposition du 16 juin au 15 octobre 2006

Sur la tête, une toque en fourrure, aux épaules une veste en peau. Et, à la main, un fusil de chasse. Juché sur son cheval, il a à ses côtés sa famille et le peuple indien. Buddy Longway est de retour ... pour une chevauchée finale. Derib l’a promis, Derib l’a fait : les aventures du célèbre trappeur s’achèvent avec la mort du héros. Un happy end ? Pas vraiment. Mais une fin qui respecte le réalisme d’une série qui comptera désormais 20 albums.

La Maison de la Bande Dessinée présente des planches et des illustrations originales du dernier volet de la série, La source, mais aussi de précédents albums. Sont exposées, notamment, de rares planches doubles, des couvertures, ainsi que l’intégralité des planches couleurs composant l’épilogue du dernier tome. Les grandes plaines de l’Ouest américain s’étendent jusqu’au cœur de Bruxelles....

Né en 1944 en Suisse, Claude de Ribaupierre, dit Derib, commence sa carrière d’artiste dans le nouveau studio de Peyo, où il travaillera avec Wasterlain, Walthéry et Gos. Au Journal de Spirou, il rencontre Jijé, dont le dessin l’impressionne beaucoup, et qui partage avec lui le même plaisir du trait... et des indiens. Là, il crée le chien Attila avec Rosy. Dans Le Crapaud à Lunettes, il imagine le hibou Pythagore avec Job. Ensemble, ils démarrent, en 1970, une série pour enfants contant les péripéties d’un petit sioux parlant aux animaux, Yakari. Grand amoureux des animaux en général, et des chevaux en particulier, Derib dessine le poney Petit Tonnerre, le totem Grand Aigle, le lapin Nanabozo, et toute une joyeuse ménagerie. Il ne dérogera pas à la règle dans Buddy Longway, où le cheval, omniprésent, joue un rôle primordial.
La bande dessinée de Derib accorde bien plus d’importance au dessin qu’au texte : Buddy Longway est, principalement, un récit en images. Le style évolue également, passant d’un genre caricatural (comme Yakari) à un autre plus réaliste. C’est dans ce dernier que Derib développera l’atmosphère de ses westerns.

Tourné vers le far-west, l’auteur se lance dans l’histoire Go West avec Greg, pour Tintin, en 1971, avant d’y créer Buddy Longway en 1972. Dans cet hebdo, il entamera aussi, en 1981, une saga indienne, Celui-qui-est-né-deux-fois, puis, en 1988, la série Red Road.

Sur les traces du Jerry Spring de Jijé, puis du Blueberry de Giraud, Buddy Longway est l’invention d’un passionné de western, mythe que Derib considère comme porteur de rêve et d’imagination. Sans vouloir transmettre de message ni exprimer aucune opinion, son souhait est, simplement, de raconter de bonnes histoires. Mais sa saga véhicule une conception toute personnelle de la vie. Une vie en harmonie avec la nature et les hommes, une vie où le racisme, la guerre et les injustices n’existeraient pas.

Buddy est un blanc qui a épousé Chinook, une femme peau-rouge. Le ton est donné : le personnage (dont le racisme latent disparaît rapidement) prône la coexistence des deux peuples. Leurs enfants, métis, connaîtront les difficultés de cette double appartenance. Car la famille Longway vieillit, inéluctablement. Elle fait l’expérience positive - de la vie dans sa durée, et dans le cadre d’un retour aux sources presque originel. Derib ne triche pas, son héros connaîtra le destin de tout homme.

Venez découvrir ou redécouvrir l’œuvre de Derib à travers ce grand classique du western franco-belge. Le temps d’une expo, la Maison de la Bande Dessinée se fait tepee au son des tambours indiens ...

La Maison de la Bande Dessinée Boulevard de l’Impératrice 1 1000 Bruxelles Metro/Bus/Train Gare Centrale tel. 02.502.94.68 info@jije.org www.jije.org