Agenda

Exposition-rétrospective Andre JUILLARD (Bruxelles)

Par le 24 octobre 2006                      Lien  
Exposition

LES 7 VIES D’ANDRÉ JUILLARD

1ère vie...
André Juillard naît la même année qu’Alix, le personnage de Jacques Martin, en 1948. Une coïncidence des plus prometteuses... Entre un grand-père auvergnat, historien local, et de nombreuses visites au Louvre, Juillard enfant développe un goût prononcé pour la peinture et l’histoire. Sans compter la lecture du Journal de Tintin, dont le style réaliste avait tout pour lui plaire.

2e vie...
C’est en 1973 que l’artiste en herbe entre aux Arts Déco, à Paris. Il y fait la rencontre de JC Denis, Martin Veyron... et de la Bande Dessinée aux cours de Mézières à la fac de Vincennes. La rencontre avec ce dernier est essentielle : Mézières introduit Juillard dans l’atelier de Jijé, qui l’instruit aux côtés de Loisel, Rossi et Le Tendre. En 1974, Juillard fait ses premiers pas dans la revue Formule 1 (éd. Fleurus), où des scénarios de westerns lui sont proposés. Il travaille au pinceau, fidèle à ce qu’il appelle la méthode « Mézièro-Jijesque », mais cherche toujours son style.

3e vie...
Une seconde rencontre décisive attend Juillard chez Pif Gadget en 1980 : le scénariste Patrick Cothias, avec qui il réalise une série de cape et d’épée, Les aventures de Masquerouge. Sous Louis XIII, une jeune femme impétueuse, masquée, toujours accompagnée d’un épervier, joue les redresseurs de torts, jusqu’à ce que le destin s’en mêle. Une grande fresque historique et romanesque se met en place... Mais la série s’essouffle, ainsi que l’inspiration des auteurs, qui proposent alors à Jacques Glénat un rebondissement avec le cycle Les 7 vies de l’Epervier en 1982.

4e vie...
Reprise à partir du règne de Henri IV, l’histoire, en 7 tomes bien sûr, (re)commence à la naissance de l’héroïne, Ariane de Troïl. Entre complots et sorcellerie, des intrigues se nouent entre la famille de petite noblesse auvergnate (!) et les membres de la famille royale. Juillard est alors à un tournant de sa carrière : il retravaille ses couleurs, soigne la lisibilité de ses planches, et développe un trait maîtrisé qui fera son style. Il complète sa documentation tout en sachant éviter la surcharge et prendre les libertés nécessaires au récit. Le résultat est immédiat. Le succès de la série provoquera une avalanche d’aventures parallèles (Les Tentations de Navarre, Le Chevalier, la Mort et le Diable, Cœur Brûlé, Le fou du Roy, Ninon Secrète, Le Masque de Fer) auxquelles participent de nombreux dessinateurs. Les 7 vies se termineront avec la mort brutale d’Ariane, en 1991.
Chez Glénat, Juillard collaborera avec Jacques Martin sur Arno (1985-1987), une série qui retrace la carrière de Napoléon. Cependant, très occupé par le cycle d’Ariane, il devra s’arrêter après 3 albums.

5e vie...
Mais Juillard rêve de raconter ses propres histoires. Désireux de casser son image de dessinateur historique, il veut raconter une histoire d’amour, et dessiner le Paris d’aujourd’hui, son univers. A la fin des 7 vies, il se lance dans Le Cahier Bleu (Casterman, 1994), roman graphique qui, sans être autobiographique, révèle beaucoup de Juillard intime, fasciné par les relations entre les hommes et les femmes. Il ajoute ainsi, dans sa galerie de femmes fortes et sensuelles, la jeune Louise, que se disputent deux hommes sous les yeux de Paris, et d’un lecteur transformé en voyeur. La finesse de l’écriture et l’élégance du trait récompenseront ce récit par le Prix du Meilleur Album au Festival d’Angoulême en 1995. En 1998, toujours chez Casterman, il publie un second récit en solitaire, entre polar et histoire d’amour, au ton assez dur : Après la pluie.

6e vie...
Juillard est un sentimental : il regrette la mort d’Ariane, et souhaite se racheter des torts qu’il lui a fait subir... Et surtout, avec son ami Cothias, il s’ennuie de ses personnages. Ils offrent donc une revanche à leur héroïne, qui renaît dans Plume aux vents en 1995, aux éditions Dargaud (4 tomes). Juillard quitte ainsi les rues encombrées de Paris pour les grands espaces canadiens. Ariane ressuscitée traverse l’océan pour rallier Québec, à la recherche de son père. Mais, introduite chez le peuple iroquois, elle devra affronter les dangers du nouveau monde, avant ceux de son passé... Ariane évolue sous le regard du lecteur qui la voit naître, grandir, devenir femme, puis mère. Si l’art de Cothias fait de Plume aux vents un récit tout en profondeur, celui de Juillard, désormais bien affirmé, en fait un chef-d’œuvre graphique.

7e vie...
Juillard a plusieurs vies, Juillard a plusieurs talents : épopées historiques, cahiers intimes, reprise de Blake et Mortimer, ou encore illustrations de romans et d’ouvrages pour la jeunesse, cet auteur dit classique n’en est pas un. En 2002, l’amoureux de Paris réalise 36 vues de la Tour Eiffel pour l’éditeur Christian Desbois. En 2006, il publie, sur un scénario de Pierre Christin, une histoire de politique-fiction contemporaine, Le long voyage de Léna (Dargaud). Sur fond de complot terroriste, une jeune femme au passé trouble erre de Berlin-Est à l’Australie. Le dessin, fluide et épuré, nous transporte sans accrocs dans le temps et dans l’espace.
André Juillard a reçu, en 1996, le Grand Prix de la Ville d’Angoulême, qui couronnait une carrière encore grandissante et toujours auréolée de succès. Car Ariane n’a peut-être pas dit son dernier mot. Suivez son fil...

du mardi 24 octobre 2006 au dimanche 11 février 2007
ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h30
La Maison de la Bande Dessinée
Bd. de l’Impératrice 1
1000 Bruxelles
tel 02 502 94 68
Metro Gare Centrale
www.jije.org


Par : La Maison de la Bande Dessinée

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR   
A LIRE AUSSI  
Agenda  
Derniers commentaires  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD