Darryl Cunningham a travaillé plusieurs années dans un hôpital psychiatrique en Grande-Bretagne. Il a même cherché à devenir infirmier spécialisé. Mais sa personnalité fragile ne favorisait pas l’entrée dans cette voie. Le dessin s’est imposé, d’autant que son expérience auprès des malades mérite d’être racontée. Il s’y attache avec ce recueil de courtes histoires vécues, pleines de compassion et abordant plusieurs pathologies sans détour et avec un souci de comprendre et d’expliquer.
Certes, Cunningham ne peut prétendre au titre d’universitaire, de spécialiste reconnu. Sa vision des choses reste proche de la vulgarisation, même s’il n’hésite pas à détailler certaines causes, notamment biologiques.
Ce point de vue particulier offre l’avantage de s’adresser facilement à tous, et le dessin simple et clair de l’auteur y aide grandement. Beaucoup de contrastes à base d’aplats noirs, des schémas, et le recours à quelques photos habillées côtoient des textes toujours précis et sensibles.
Mais c’est le tout dernier chapitre qui éclaire ces fables. Darryl Cunningham y explique son parcours, et ses périodes de dépression, rendant hommage à ses deux sauveurs : le Prozac, antidépresseur désormais célèbre, et... le web. La toile qui a permis au dessinateur de trouver un public, une voie, une vie.
(par David TAUGIS)
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