Dans la ligné d’un Squarzoni, Maximilien Le Roy se fait un nom dans le monde de la BD militante. Après avoir écrit sur Gaza, le sort des SDF, et bientôt autour des guerres d’Algérie et d’Irak, l’auteur se veut à la fois témoin et engagé.
Les lecteurs du monde diplomatique goûteront cet album qui ne fait pas mystère de son parti-pris. Pas de quoi convaincre le camp opposé, ni (malheureusement) faire réagir les indifférents.
En revanche, la personnalité de Mahmoud, jeune homme de 25 ans coincé dans son territoire à l’ombre du mur dressé par Israël à partir de 2002, est assez originale. Opposé au terrorisme, artiste, cœur d’artichaut prêt à s’enflammer à chaque visite de coopérante française, il fait le grand écart entre pessimisme politique et aspirations universelles teintées de fantasmes post-ado.
Désireux de donner à son ouvrage un cadre sérieux et documenté, Le Roy a tenu à faire préfacer l’album par Simone Bitton, cinéaste également très engagée, de même que joindre un entretien avec Alain Gresh, journaliste spécialisé, ainsi qu’un reportage photo de Maxence Emery. Mahmoud Abu Srour, son témoin palestinien, y ajoute son album photo personnel.
Une bibliographie complète le livre, dans laquelle l’auteur a cru bon de faire figurer Si c’est un homme de Primo Levi et Réflexions sur la question juive de Jean-Paul Sartre. Tentatives quelque peu maladroites de rechercher un équilibre au milieu d’ouvrages centrés sur le conflit israélo-palestinien.
(par David TAUGIS)
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