Sans aucun doute puisqu’ici, le joli monde des contes de fées nous est révélé comme un état totalitaire où son concepteur, Grimm, s’assure d’une poigne de fer de ce que chaque protagoniste respecte son script sous peine de se voir « reconditionné ». Mais le Petit Chaperon Rouge en a soupé de ce diktat et s’est liée d’amitié avec le Grand Méchant Loup.
Au cours d’une réunion nocturne de dissidents au régime, le Chaperon décide de s’enfuir pour échapper à une rafle concoctée par Grimm, trouvant de l’aide auprès du Loup. Elle a décidé de partir vers cette contrée légendaire qu’est le monde réel...
Aux premiers abords, on aurait pu croire à une parodie des célèbres contes des prosateurs allemands Fables. Que nenni, Fairy Quest surclasse les titres ordinaires du label Vertigo. Paul Jenkins nous produit un récit familial qui dénonce le fascisme, le racisme et la paranoïa totalitaire propres aux heures sombres de notre histoire.
Comme dans un des meilleurs épisodes de Star Trek, osons cette comparaison, Jenkins arrive avec brio à envisager des problèmes sociaux dans une ambiance féerique grâce à l’incomparable talent d’Humberto Ramos plus en forme que jamais, capable de produire aussi bien des pages aux couleurs chatoyantes et mignonnes que des ambiances sombres et glauques à souhait.
Financé par la plateforme de crowdfunding Kickstarter (comparable dans nos contrées à celui des éditions Sandawe ou de MyMajorCompany), ce sont les lecteurs et internautes qui ont financé l’édition américaine de cet ouvrage, sans trop de peine étant donné le casting de stars travaillant sur le projet.
Glénat a eu le nez fin puisque cet album est une franche réussite, malgré les petits soucis de lettrage que l’on y rencontre parfois. Série en quatre tomes, elle s’annonce prometteuse.
(par Antoine Boudet)
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Fairy Quest T1 – Les Hors la Loi – Par Paul Jenkins & Humberto Ramos – Glénat