Mike Carey le scénariste anglais plusieurs fois primé de Hellblazeravait déjà un univers bien mystique et torturé. Sa rencontre avec la plume ultra stylée de son compatriote Jock engendre une cohérence entre graphisme et propos remarquable.
Cinq jeunes tous aussi paumés qu’un jeune de bonne facture doit l’être se biturent avec un truc nouveau. Après avoir tout rendu à mère nature et passé une nuit à cauchemarder, ils retrouvent leur sixième larron, Nick. Le seul bien dans sa peau.
Malheureusement personne d’autres qu’eux ne semble se souvenir de lui.
Croyez le ou pas, tout est lié.
C’est ainsi à partir de cette idée loufoque que Carey se fait plaisir. Épaulé par le trait incisif de Jock qui lui assure une ambiance malsaine à souhait, il déploie l’histoire qu’il avait en tête. Dire qu’il fait le lien entre les deux évènements n’est rien comparé à ce qui attend le lecteur par la suite.
Happés par les deux auteurs, le lecteur suit les personnages dans un récit simple et diabolique qui nous réserve des chocs bien sentis. Cette histoire noire et imprévisible est à l’image de la ligne éditoriale de Vertigo (branche plus "adulte" de DC comics) qui s’éloigne du monde rassurant du monde des héros en collant pour s’attarder plus sérieusement sur la violence, le sexe et la critique sociale.
La formule de six épisodes est un rythme séduisant. Cette histoire se termine et avec panache, qui plus est. Que demander de plus ?
(par Mathieu Drouot)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.