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Festival d’Angoulême : Vers une plainte auprès de la Cour de Justice européenne ?

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 16 novembre 2011                      Lien  
Le site Actualitté.com lève un lièvre bien inquiétant qui pourrait constituer, selon lui, une menace pour le Festival de la Bande Dessinée à Angoulême : l’obligation de devoir rembourser les subsides perçus auprès des institutionnels, soit quelques millions d’euros.

L’article d’Actualitté.com porte un titre comminatoire : « Les organisateurs du Salon de la BD d’Angoulême devraient se méfier. »

En cause, le fait que la société qui gère le Festival, 9eArt+, perçoit en vertu d’un contrat de dix ans signé en 2007 des sommes de certaines entités publiques ou parapubliques : 2,1 millions d’euros, répartis à concurrence de 542.600 € (+300.000 € d’aides techniques) pour la ville d’Angoulême, 542.600 € pour l’Agglomération du Grand Angoulême, 245.735 € pour le Département, 226.000 € pour l’Etat, 215.245 € pour la Région et 30.000 € pour la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Angoulême [1] Soit plus de 6 millions d’euros depuis trois ans.

Or, le site d’actualité littéraire fait le parallèle avec un autre organisme, le CELF, qui percevait de même des fonds publics sans un encadrement règlementaire strict : « Le CELF a pu commercialiser des livres, en petite, toute petite quantité, tout en bénéficiant de l’argent public pour assurer son fonctionnement. » L’un de ses détracteurs a sollicité la Cour Européenne de justice qui lui a donné raison et le CELF a été condamné à rembourser tous les fonds publics perçus.

Festival d'Angoulême : Vers une plainte auprès de la Cour de Justice européenne ?
Philippe Lavaud, maire d’Angoulême, Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et Frank Bondoux, gérant de 9eArt+. En ces temps d’austérité, le budget du Festival d’Angoulême est regardé avec sévérité.
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Nous ne savons pas sur quoi Actualitté.com fonde son analyse car, jusqu’à présent, aucune procédure n’est en cours contre 9eArt+.

Tout au plus l’article de Nicolas Gary laisse-t-il entendre que le Centre National du Livre pourrait geler sa subvention.

Sur quelle base ? L’opacité de la gestion du Festival ? C’est possible : on se souvient que Bertrand Morisset, organisateur du Salon du Livre de Paris, dénonçait un certain nombre de « bizarreries » à ce sujet. Sera-t-il celui qui portera plainte auprès de la Cour Européenne ?

Ce serait un rude coup porté contre la plus notoire des manifestations de BD en France. « Le Festival n’a connaissance d’aucun problème en ce domaine et n’a en conséquence, aucun commentaire à formuler à propos à cet article » nous dit-on du côté du FIBD.

[La réaction du Festival a été ajoutée à 16h50]

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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12 Messages :
  • Le festival d’Angoulême n’a pas ou peu d’influence sur le développement de la BD, en tout cas pas plus que d’autres festivals comme par exemple l’excellent festival de Solliès. C’est juste un festival historique du monde de la BD et c’est surtout à ce titre que sa disparition créerait l’effroi, je ne souhaite pas du tout que cet évènement disparaisse et je souhaite mille courages à ceux qui travaillent à sa sauvegarde. Si on compare souvent Angoulême à Cannes pour le cinéma, les retombées des prix d’Angoulême sont quasi nulles pas mal de libraires ne tiennent pas compte ou si peu des livres primés. Et puis qu’est ce qu’il fait froid à Angoulême au mois de janvier, un temps à s’enfermer et lire au coin du feu.

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    • Répondu le 16 novembre 2011 à  13:29 :

      oui puis tous ces millions, ils passent où ?
      aucun lieu agréable depuis le temps, aucun café, restaurant, brasserie, hotel cosi, avec cheminée, canapés et fauteuils.
      fête à neuneu et haut-parleurs, mauvaises crêperies et mépris venu de Paris en TGV, oui.

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  • Autant d’argent public destiné à du simple évènementiel et si peu accordé à la création elle-même, livrée au libéralisme le plus vif...

    "Selon que vous serez puissant ou misérable, organisateurs ou créateurs, Les subsides de cour vous rendront riches ou gueux."

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  • Festival des euros
    16 novembre 2011 16:16, par Slow

    Les auteurs viennent dédicacer gratuitement, payant même leur déplacement de leur poche, comme nous l’avons fait (!) et des sommes considérables ( deniers publiques) sont brassées par X ou Y qui n’ont d’ailleurs aucune partie prenante à la création BD ! Ce système est vraiment étrange et mériterait bien d’être éclairci

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    • Répondu le 16 novembre 2011 à  21:13 :

      Ce sont les auteurs qui sont bêtes. Ils n’ont pas à y aller. Les malins profitant toujours des plus bêtes, en ce bas monde, il est logique que les auteurs de bande dessinée soient et seront toujours les dindons de la farce.

      Relisez vous : Les auteurs viennent dédicacer gratuitement, payant même leur déplacement de leur poche, comme nous l’avons fait (!)

      A votre place, j’aurai emmené ma compagne à la campagne pour un week-end en amoureux. Plutôt que de servir d’arguments à une opération commerciale dont vous ne profiterez jamais.

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    • Répondu le 16 novembre 2011 à  21:24 :

      Mais que les auteurs demandent un défraiement, 200 ou 300€ la journée. Ou ils l’obtiennent, ou ils ne viennent pas et ils finiront d’être pris pour des cons.

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      • Répondu le 17 novembre 2011 à  07:54 :

        Le comble m’a été raconté par un ami, auteur dans une petite boite d’édition, les auteurs ne pouvaient assouvir leur besoins naturels qu’a des heures précises, car il fallait signer, signer, signer - pourtant le stand était presque toujours vide !!! - alors demandez en plus un défraiement, vous rêvez totalement !

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        • Répondu le 17 novembre 2011 à  10:17 :

          Si les auteurs sont des moutons stupides, tant pis pour eux. Vous ne pouvez pas aider les gens contre leur gré. Il faut que la révolte parte d’eux-mêmes. Ils n’ont pas de fusils sur la tempe. Ils sont donc consentants, majeurs, et un peu bêtes.

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    • Répondu par Sylv1 le 17 novembre 2011 à  15:18 :

      Car vous êtes un idiot, ou maso ! Un stand a Angoulème coute cher, si votre éditeur se permet ce luxe, il doit pouvoir aussi financer au moins un billet de train même en seconde classe pour ses auteurs. restez chez vous la prochaine fois : La crétinerie poussée à ce paroxysme, désolé mais ça me débecquette !!!

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      • Répondu par lebon le 17 novembre 2011 à  20:14 :

        Moi ça me fait rire l’inertie de cette corporation de romanichels masochistes.

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        • Répondu par Sylv1 le 18 novembre 2011 à  11:05 :

          Cela s’explique car très peu de la grande majorité d’auteurs est médiatisé, on peut tranquillement leur faire n’importe quoi, et seuls dans leur coin, ils encaisseront le coup, se désolant sur leur sort ! Evidemment, essayer de faire une parisienne à Trondheim, Velhman ou Arleston, au hasard, et tout de suite cela se répandra, sera connu de tous. Les sites en parleront. Mais pour le restant des moutons c’est hallucinant ce qu’ils peuvent encaisser sans broncher...ou bêler

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          • Répondu le 18 novembre 2011 à  13:49 :

            @Lebon @Sylv1
            Vous avez raison. Peut être que cela changera quand ils cesseront de vouloir à tout prix être publié. On a des sites, des blogs, des pdfs pour les tablettes, les readers. On a tout ce qu’on veut aujourd’hui pour que les auteurs se passent des éditeurs. Et comme ceux qui se font marcher dessus ne gagnent pas d’argent de toutes façons...

            Auteurs, faites la grève de l’édition !

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