Suivant la même formule que l’épisode précédent, ce deuxième tome s’ouvre sur un segment sexy, mettant en scène la veuve aux courbes de rêve Ophélia Ottoman, fille d’un dangereux mafieux. Épiée par le Spirit après des sanglots un brin trop démonstratifs lors de l’enterrement de son défunt tocard de mari, la belle héritière multiplie étrangement les allées et venues dans le cimetière.
Le deuxième segment, véritable exercice de style concis et tendu, nous entraîne dans le cerveau malade d’un malfrat sombrant peu à peu dans la paranoïa, pensant que le Spirit veut le punir pour le meurtre d’une receleuse.
L’ultime histoire a pour toile de fond un traffic d’êtres humains, et voit la police contrainte de coopérer avec les malfrats de Central City, afin de contrecarrer un nouveau gang qui vient d’envoyer son meilleur tueur pour supprimer le commissaire Dolan. Le scénario prend une tournure inattendue lorsque l’on découvre le domaine de prédilection de ce mystérieux tueur.
Déjà aux manettes de la deuxième histoire du premier tome, le britannique David Hine occupe cette fois-ci en solitaire le poste de scénariste. Slalomant entre les tons et lorgnant vers plusieurs genres dont quelques thèmes chers à la science-fiction, le scénariste nous livre trois histoires complémentaires, proposant une large palette d’aventures. Danny Colt, alias Le Spirit, y est tour à tour actif ou passif, sans se départir de son sens de l’humour et d’un côté joueur, surtout lorsqu’une jolie femme est impliquée.
Le dessin de Moritat (de son vrai nom Justin Norman) n’est jamais aussi efficace que lorsqu’il s’agit de coller au plus près de ses personnages, englués dans la corruption ou fuyant le spectre de la justice à travers des rues glauques. Ses rares cadrages très serrés apportant une touche de sauvagerie propres aux truands, le dessinateur excelle dans les images d’ambiances et les arrières-plans froids, mais il sait aussi se faire plaisir à travers ses nombreuses femmes fatales.
Voilà une série policière se plaçant idéalement dans le sillage du regretté Will Eisner, utilisant les codes du polar pour proposer un récit très agréable ponctué de second degré.
(par Thomas Berthelon)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Commander le Tome 1 chez Amazon ou à la FNAC
Commander le Tome 2 chez Amazon ou à la FNAC
![Serge Monfort : « En lisant, l'enfant devient le chien, comme il deviendrait chevalier dans une BD médiévale ! » [INTERVIEW]](local/cache-gd2/07/a53eabf15a5df16adbd03466676855.jpg?1713070409)
