Flesh Empire - Par Yann Legendre - Casterman

Par David TAUGIS le 10 octobre 2019

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Flesh Empire - Par Yann Legendre - Casterman

Premier album d'un illustrateur de premier plan, un tour de force graphique éclatant, plongé dans le noir, pour un récit SF plus classique.

L’esprit vivra toujours. Peu importe le corps. Sur Singularity, ce principe a permis d’accéder à l’immortalité, les existences stockées dans une gigantesque base de données et les corps synthétiques prêts à l’emploi. Dans ce monde aseptisé, la moindre faille informatique crée la panique parmi les habitants. D’autant que la surpopulation guette. Au centre du jeu, un chercheur, et sa mécène. Lui voudrait se rapprocher de l’humain (il semble ignorer ses origines) et elle cultive goût de la subversion, en quête de sensations inédites. Le duo va vite devenir un danger majeur pour le Sénat, redoutant un bouleversement social sans précédent.

Du noir partout, oppressant, massif. Telles apparaissent d’abord les pages étonnantes de rigueur de cet album de SF sans équivalent. Yann Legendre a beau publier sa première BD alors qu’il approche la cinquantaine, son expérience d’illustrateur et d’affichiste donne à Flesh Empire un style impressionnant de maîtrise. Beaucoup de géométrie et probablement d’outils informatiques pour un tel résultat. La plupart des pages, dans leur immuable écrin noir, composent une harmonie fascinante.

Pour autant, le scénario n’a rien de révolutionnaire, semblable à nombre de récits d’anticipation où l’homme tente de rester ou de redevenir libre. Les références se bousculent dans le genre, qu’il s’agisse de littérature, de cinéma ou de BD. Pour n’en citer que quelques unes : L’Âge de cristal, SOS Bonheur, THX 138, Metropolis, le cycle des robots d’Asimov... Un tour de force graphique donc, qui à lui seul rend cet album unique, et un message humaniste moins original mais joliment amené jusqu’à la dernière page.

Flesh Empire - Par Yann Legendre - Casterman