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Flow – Tomes 1, 2 et 3 – Par Yuki Urushibara – Kana

Par Malgorzata Natanek le 20 août 2022                      Lien  
Un cerisier en plein été. Un bâtiment qui disparaît. En cause : les flows. Ce sont des perturbations qui changent les choses et les êtres vivants. Hirota, expert dans ce domaine, prend le problème à bras le corps.

Yuki Urushibara autrice de Underwater - Le Village immergé et Mushishi revient aux éditions Kana avec une intrigue en trois volumes intitulée Flow.

Les flows sont des phénomènes naturels qui peuvent avoir lieu partout de façon aléatoire. Toute la matière de ce monde contient des particules dont l’instabilité cause des fluctuations qui modifient la forme ou la construction des êtres vivants et des choses. Pour pouvoir faire disparaître un flow, il faut avant tout l’identifier car il en existe différents types. Tous ces phénomènes finissent par s’estomper mais cela peut prendre quelques jours comme des centaines d’années.

Parfois, ils sont dus à des émotions humaines qu’il faut apaiser pour dissiper l’anomalie. Hirota, expert en flow, et son chat Shachô, ont pour but de déterminer l’ampleur, la durée et l’origine de ces incidents. Cette équipe est rejointe par Chima Kondô, victime d’un flow, qui va assister Hirota dans son travail tout en essayant de comprendre ce qui lui est arrivé.

Flow – Tomes 1, 2 et 3 – Par Yuki Urushibara – Kana
Flow planche
©Kana éditions/Yuki Urushibara

Chaque tome propose plusieurs petites histoires centrées sur un flow différent. L’idée des fluctuations est assez simple, mais elle permet à la mangaka beaucoup de liberté et de créativité. C’est comme cela qu’elle a créé des flows orignaux tels qu’un miroir qui peut être traversé à l’infini, donnant accès à des mondes parallèles où tout est inversé, un passage qui mène vers toutes les destinations possibles, ou encore un quartier entier transporté sur l’eau. En effet, les flows donnent naissance à des faits improbables et illogiques qui impactent les personnes et l’environnement. Face à ces phénomènes étranges le ton est décontracté et nonchalant, rappelant ainsi le héros de cette intrigue.

Aussi, ces fluctuations sont un prétexte pour pousser des personnes à s’exprimer sur leurs sentiments et les partager avec les autres. La communication est simplifiée grâce à cet élément perturbateur qu’est le flow, qui rend urgent la résolution de conflits internes ou externes d’une personne. Il s’agit donc de récits très humains. Cependant, certaines solutions d’histoires ne sont pas assez poussées et quelque peu expéditives.

Flow planche
©Kana éditions/Yuki Urushibara

Au dessin, Yuki Urushibara a pu exprimer ses envies en nous proposant des visuels hors du commun avec des touches de fantaisie. Un soin particulier a été apporté aux paysages qu’elle a toujours aimé mettre en avant. Elle a su mélanger les paysages urbains et ceux du Japon traditionnel dans ses planches.

Flow planche
©Kana éditions/Yuki Urushibara

Côté personnages, le protagoniste Hirota est étrange et très nonchalant, ce qui a tendance à agacer son assistance. Il passe donc pour incompétent au début de l’histoire, même si en réalité il est vraiment doué dans son travail. Chima quant à elle est une personne très sérieuse et travailleuse, le contraire de son patron. Elle intrigue avec son physique d’enfant de 12 ans lié aux flows. Un duo improbable qui fonctionne bien. Pour ce qui est de Shachô, il est un allié de poids capable de flairer les flows puisque les chats de cet univers sont attirés par ces phénomènes.

En outre, les protagonistes ont droit à leur petite histoire qui les approfondit et qui explique leur comportement. Par exemple, Chima, coincée dans un corps d’enfant par la faute d’un flow alors qu’elle a 35 ans, a perdu toute confiance dans les adultes, ce qui la met très mal à l’aise. Elle doit toujours justifier son apparence et n’a plus vraiment sa place parmi les autres personnes de son âge réel. Les personnages principaux sont intéressants mais leurs histoires nous laissent sur notre faim. Les situations ne sont pas assez développées et la conclusion du récit laisse des portes ouvertes qui peuvent frustrer.

Flow planche
©Kana éditions/Yuki Urushibara

Par ailleurs, il est intéressant de noter que le nom de l’héroïne « Chima » est le même que le nom de plume de la mangaka. L’assistante de Hirota possède aussi des similitudes avec l’autrice au niveau de l’apparence comme le modèle de lunettes qu’elle porte.

Une lecture feel good qui propose des situations atypiques dans des décors originaux rendus possibles par l’essence de l’œuvre. Cependant, il y a très peu d’enjeux pour nos personnages principaux en réalité. Aussi, le dénouement pour Chima en particulier n’est pas satisfaisant. Les protagonistes observent surtout les évènements causés par les flows et même si leurs interventions sont utiles elles restent minimes.

(par Malgorzata Natanek)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782505085133

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