Sous ses airs déconnants, Fluide pose la bonne question, sous la plume du Docteur Deup : « Le bobo serait-il un artefact au sens sociologique du terme, c’est-à-dire une construction intellectuelle parfaitement artificielle générée par la méthode même d’observation de l’objet étudié. » Sans doute, et d’ailleurs le rédacteur s’en fout. La seule chose qui l’intéressait était de placer le mot « artefact » dans son article. Ce qui ne l’empêche pas de deviser sur « les bobos et la théorie du complot » et la « boboïté et la provincitude » où il explique que « l’objet étudié » ne peut-être que Parisien (ce qui me semble bien parisianocentriste car je connais personnellement quelques bobos à Uccle, à Lasne et à Cheratte-hauteurs), stipendiant ses hauts revenus camouflés dans un habitat populo, son alimentation japonaise et sa consommation culturelle effrennée.
L’ensemble du dossier (32 pages sur un papier bistre qui donne l’impression que l’usage du papier recyclé sauvera la planète) est encarté dans un numéro habituel où l’on retrouve le toujours drôle Binet qui livre le dernier chapitre des Impondérables, un foutage de gueule poilant des frères Bogdanov par Claire Bouilhac et Jake Raynal, l’excellent Cosmik Roger de Julien et Mo CDM et l’incontournable chronique de Léandri, examinant cette fois les « folies coloniales », un regard édifiant sur la colonisation, son mode de pensée et ses pratiques.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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