On ne sait pas quels excitants prend notre Belgo-Parisien, mais il est clair que son journal est dans une phase offensive. Il a récemment récupéré dans la barque un peu chahutée des Humanos les séries de Frank Margerin dont le mélange de style belge et de gouaille banlieusarde trouve toute sa légitimité dans le mensuel de Gotlib
Il redonne du souffle à la carrière de Dupuy & Berberian, nos présidents d’Angoulême, dont l’album Boboland sort avec fracas ces jours-ci en librairie.
Il a mis en orbite la Nouvelle Star des librairies, Riad Sattouf, le créateur de l’exceptionnel Pascal Brutal, l’incarnation de la nouvelle beauferie contemporaine, chantre de la New Virility, qui publie aussi à l’Association ses travaux d’ « avant-garde » : La vie secrète des jeunes, recueil des gags parus dans Charlie Hebdo et la réédition de Ma circoncision.
Enfin, on ne saurait passer sous silence les charmantes créatures d’Arthur de Pins dont le trait –une improbale synthèse entre le Kiraz des Parisiennes et le style kawaï des Shôjo Mangas- a fait revenir les lectrices dans le journal d’Umour et de Bandessinée.
À la fois beauf et branchouille, bo-beauf pourrait-on écrire, le nouvel humour de Fluide Glacial prend corps. Il en donne une nouvelle démonstration ces jours-ci en publiant une version « masculine » et une version « féminine » du journal. La couverture est une collaboration entre Arthur de Pins et Riad Sattouf et le contenu un foutage de gueule en règle des conso-magazines bidons qui sortent pendant l’été.
Contrairement à d’autres qui ressortent sans honte les recettes du Larousse de la cuisine de 1912 et l’humour de l’Almanach Vermot 1935, Fluide Glacial est un journal qui s’amuse à s’amuser.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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En médaillon : Le "Boss" de Fluide Glacial, Thierry Tinlot. Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)
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