C’est un magazine très épais que nous propose Urban Comics, avec pas moins de six récits, parmi lesquels une surprise des plus appréciables ! L’ensemble se trouve encore en phase d’introduction et de mise en place, mais certaines situations et personnages se montrent déjà assez intéressants à suivre et assurent un contenu sympathique et largement plaisant.
Nous débutons par le second épisode de Forever Evil qui met en scène pour la première fois -du moins pour le lecteur- le fameux Syndicat du Crime. Le résultat propose des caractérisations efficaces (le duo ultra-violent formé par Johnny Quick et Atomica qui partent se « défouler » un peu) sur fond de tensions entre ses membres (on devine qu’une simple allumette peut tout faire exploser). Pendant ce temps, Lex Luthor prépare une contre-attaque avec l’aide d’une petite surprise ! Un épisode convaincant dont on attend avec une certaine impatience la suite !
Ensuite le lecteur pourra découvrir un numéro de Villains Month, consacré à Black Manta, la Némésis d’Aquaman. Un épisode simple mais brutal, à l’image du personnage qui doit se trouver une nouvelle « mission » depuis la mort officielle d’Aquaman, défait par le Syndicat du Crime. Un récit réussi, un brin introspectif, qui nous fait entrer dans la tête de ce vilain silencieux et entêté.
Ensuite nous débutons les premiers épisodes de trois mini-séries parallèles.
Tout d’abord Forever Evil : A.R.G.U.S où nous suivons Steve Trevor, agent du gouvernement, chargé de monter une équipe pour retrouver la Ligue de Justice. L’épisode présente, une nouvelle fois, le personnage et son lien avec Wonder Woman. Un peu dispensable pour qui suit régulièrement les parutions DC mais pas forcément inutile pour le nouveau lecteur.
Ensuite Forever Evil : Rogues Rebellion avec les Lascars dans les premiers rôles. Il s’agit d’une troupe de voleurs, un peu bras cassés et adversaires traditionnels de Flash. Et ils apparaissent une nouvelle fois comme la pépite du magazine. Nos brigands sont de retour dans leur ville après avoir assisté au discours du Syndicat du Crime et le chaos de violence n’est pas de leur goût. En quelques pages les voila tenter de parlementer, sans guère de succès, avec les forces de l’ordre et affronter, bon gré mal gré, des membres de l’alliance créée par le Syndicat du Crime. Captain Cold et ses acolytes prennent de plus en plus d’épaisseur et c’est toujours un grand plaisir de les suivre en tant que héros malgré eux.
Enfin, Forever Evil : Arkham War. En dépit d’une promesse de guerre entre les vilains du Bat-universe, ce premier épisode se présente comme une introduction, avec l’arrivée de Bane et un tour de certaines des figures majeures parmi les vilains. Un épisode au ressenti mitigé : rien de mauvais, mais rien non plus de très excitant en dépit de certaines situations réussies, comme le show tordu et amusant du Professeur Pig.
Enfin le magazine se termine par un cadeau des plus inattendus : le numéro de Justice League de Gardner Fox et Mike Sekowsky, de 1964, mettant en scène la première apparition du Syndicat du Crime. Un récit sentant bon le vintage, à la narration très descriptive et aux situations pittoresques. Chaque membre du Syndicat du Crime affronte un membre de la Justice League, et, en dépit du côté simple et attendu de l’ensemble, Gardner Fox connaît son affaire et sait ménager quelques surprises et morceaux de bravoure étonnants. Ce n’est pas forcément un récit très accessible, apparaissant un peu daté, mais il reste fun à notre sens grâce à des caractérisations finement ciselées.
(par Guillaume Boutet)
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