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Francfort 2013 (2/2) : Consolidation et opportunités pour la BD franco-belge

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 19 octobre 2013                      Lien  
François Hollande en rêve, mais pour les éditeurs de BD cédant les droits à l'étranger à la récente Foire du Livre de Francfort, c'est une réalité : la crise est derrière nous. La Grèce, l'Italie, l'Espagne et le Portugal pansent encore leurs blessures, mais le reste du monde ouvre de nouvelles opportunités, même pour les séries les plus classiques.

"Fin août, j’avais fait le chiffre d’affaires de l’année dernière, nous dit Catherine Loiselet, la responsable de droits des éditions Bamboo. La crise n’a pas progressé par rapport à l’année dernière, et nous consolidons nos positions." Sisters, Studio danse sont les séries qui ont la cote : "Les séries de fille continuent à s’installer et fonctionnent de mieux en mieux. Il y avait un manque que l’on a comblé." À côté de cela, la nouvelle série, Les Fondus du vin, surfe sur la "Marque France" chère au ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg. L’opportunisme a encore de beaux jours... Est-ce que pour autant, l’humour cher au catalogue Bamboo, passe les frontières ? "C’est un marché facile mais fastidieux, nous dit Catherine Loiselet, car nous cherchons avant tout des prépublications dans des magazines, et trouver un magazine qui va bien dans un marché qui va bien, ce n’est pas évident" analyse-t-elle.

Francfort 2013 (2/2) : Consolidation et opportunités pour la BD franco-belge
Catherine Loiselet, responsable des droits des éditions Bamboo
Eckart Schott, de Salleck Publications

Le tour du monde des marchés porteurs

En Allemagne, marché mature par excellence pour la BD franco-belge, où prolifère, nous l’avons vu, le roman graphique, ce sont les intégrales des classiques qui sont perçues comme une bonne nouvelle : "Nous sommes ravis que des grandes maisons comme Media-Participations fassent beaucoup d’efforts pour proposer des intégrales de leurs séries classiques, nous dit Eckart Schott de Salleck Publications, parce que c’est un bon moyen d’avoir sur le marché allemand de grandes unités de lecture avec des bonus. Les éditions Egmont-Ehapa, Carlsen, Splitter, Kult ou Comicplus + continuent à publier de nombreuses séries classiques franco-belges, comme Bruno Brazil ou Michel Vaillant, que l’on peut coproduire en continuation de tirage de l’édition française. Je suis content que le catalogue francophone soit si fort sur le marché allemand. Splitter a fait beaucoup pour cela. Salleck aussi, bien sûr, et c’est dû à ma passion pour cette bande dessinée que je lisais dans mon enfance et dans mon adolescence. Nous continuons à publier Yakari ou Buck Danny dont les premiers titres cumulent les 10000 exemplaires vendus, mais aussi Charly de Magda et Lapière, une série que j’affectionne depuis 20 ans. Mais ce sont de rares exceptions : nos ventes moyennes sont plutôt de l’ordre de 1 500 à 2000 exemplaires."

Edmond Lee, responsable des droits aux Humanoïdes Associés

En Hollande, les éditeurs se multiplient sur un tout petit marché. Mais, nous dit Alexis Dragonetti, le patron de Balloen, qui représente principalement Média-Participations : "Dupuis, Dargaud, Le Lombard, et Standaard Uitgeverij, l’éditeur de Bob & Bobette, occupent 80% du marché à eux seuls. Les autres se partagent des miettes."

En Europe du sud, l’Italie a retrouvé le sourire : "Ils cherchent des titres à mettre en kiosque", indique dit Edmond Lee des Humanoïdes Associés. Un vecteur de diffusion qui favorise les grands tirages.

En Espagne, même si le pays se relève de la crise économique, la bande dessinée franco-belge va bien. Paradoxalement, grâce à une surproduction qui offre un grand choix aux éditeurs locaux : "Le public espagnol a toujours été fan de la bande dessinée francophone, explique Rafael Martinez, le patron des éditions Norma. Dans les romans graphiques, il y a de très bons auteurs : Manu Larcenet, la plupart des titres publiés par Futuropolis... L’évolution des auteurs français est comparable à celle des auteurs américains : On est passé d’un système de séries, avec des héros, aux Graphic Novels. Nous faisons plus de livres, nous ne dépendons pas des séries. Mais, naturellement, il y a encore des séries qui marchent comme, pour nous, Blueberry, Blake & Mortimer, Thorgal... Mais dans un marché qui favorise la nouveauté, les cycles doivent être les plus courts possible, comme Le Magasin Général chez Casterman. Il est périlleux de se lancer dans une série dont on ne sait pas dans combien de tomes elle se terminera. Ce que fait Aire Libre chez Dupuis est très bien : deux ou trois tomes, et si ça marche, on continue."

"Rafa" constate lui aussi une "surproduction" dans son pays : "Il y a beaucoup de "freaks" qui veulent devenir éditeurs et autant d’éditeurs français ou américains pour leur vendre. Ils n’ont aucun avenir, ni aucune vision quant à leurs investissements. La bande dessinée n’est pas un investissement à court terme. Ils ne bâtissent pas de catalogue, ils se contentent de saisir des opportunités. C’est très mauvais pour les auteurs." Cette tendance est d’autant plus dommageable que le chiffre d’affaires du marché est stable : "Notre inquiétude, c’est l’hypothèse d’une disparition de la FNAC. Si elle venait à fermer ses portes, cela amputerait entre 20 et 25% de notre chiffre d’affaires."

Rafaël Martinez avec son auteur vedette Daniel Torrès, qui prépare une série de beaux-livres illustrés : "Histoire de la maison" en deux volumes.

Impressions au Soleil Levant

Jérôme Baron est passé de chez Dupuis, où il est resté pendant sept ans, à Casterman qui, avec l’arrivée de Benoit Mouchart, a beaucoup de nouveaux défis à relever. Il constate une fenêtre d’opportunité au Japon "pour un an ou deux" pour la BD franco-belge. Le prix Gaiman attribué aux Cités obscures de Peeters & Schuiten l’année dernière a décillé certains éditeurs japonais de littérature, ouvrant pour eux une voie différente de celle des mangas.

Corinne Quentin, du Bureau des Copyrights Français

"Jusqu’ici, seuls Moebius et Bilal avaient un statut particulier, remarque Corinne Quentin du Bureau des Copyrights Français, mais ce prix a attiré l’attention sur la production franco-belge, comme cela arrive une fois par décennie, comme lorsque Pierre-Alain Szigeti avait sa page "Les Amis de Pierre" dans Morning dans les années 1980."

"Ce n’est pas ce qui fait le plus de chiffre d’affaire, mais c’est important en terme de visibilité et d’affect pour les auteurs, nous dit Jérôme Baron. Il y a, en plus, un très beau travail de l’éditeur partenaire", en l’occurrence ShoPro, un joint-venture entre les deux plus gros éditeurs japonais : Shueisha et Shogakukan.

Au cœur de cette réussite, il y a l’activisme des Français présents à Tokyo, agissant soit dans le cadre d’une coopération, soit habitant sur place, tout ceci grâce au relais efficace de Japonais francophiles. Un événement est moteur dans ces derniers développements, sa deuxième édition se déroule en ce moment : il s’agit du Kaigai Manga Festa qui est un peu la vitrine d’une forme d’édition nouvelle pour les éditeurs japonais. Ils y trouvent l’opportunité de publier un produit d’édition positionné sur le haut de gamme : de très beaux livres de grand format, vendus à des prix entre 25 et 45 euros, ce qui est complètement différent des segmentations habituelles du marché nippon. Une norme qui donne une chance à nos créations et nos auteurs.

Cornaquée par le Français Frédéric Toutlemonde, ancien coopérant à l’Institut Français, cette initiative est le résultat d’efforts conjoints de l’Institut Français du Japon, de l’Institut Cervantès (Espagne), de l’Ambassade de Belgique et de la délégation de l’Union Européenne au Japon. "Je pense qu’ils feront tous les comptes dans 18 à 24 mois, nous dit Jérôme Baron. Nous verrons à ce moment-là si nous avons réussi, grâce à eux, à installer de nouvelles niches pour la production franco-belge au Japon, ou si, finalement, cela ne s’avère pas rentable avec comme conséquence une fermeture des portes comme par le passé. Nous faisons tout ce qu’il faut pour leur montrer notre intérêt, notre bonne volonté."

Jérôme Baron, en charge des cessions de droits pour Casterman

La Chine est un autre de ces pays qui font rêver les éditeurs de BD. Les Humanoïdes Associés devraient y faire leur entrée cette année avec deux titres de Moebius. "La bonne nouvelle, c’est que leur prix public se rapproche du standard européen", nous signale Edmond Lee. Même si les tirages restent modestes, cela commence à compter.

En Indonésie, où domine l’éditeur Gramedia, Dupuis connaît un revival sur les séries humoristiques grand public qui avaient eu du succès là-bas dans les années 1970-1980. Le retour des Schtroumpfs au cinéma n’est pas étranger à ce phénomène. Là encore, Bamboo est présent : "Nous avons réussi à nous poser dans ces pays-là, nous dit Catherine Loiselet. Nous avons relancé deux grosses séries : les Sisters et les Profs dans ce pays."

En Inde, des premiers frémissements apparaissent, mais la modicité des prix (de l’ordre de 2 euros) en fait un marché peu intéressant pour le moment.

Go South, young man !

Aux USA, le marché est stable avec les partenaires habituels des éditeurs français : First Second, Fantagraphics ou NBM qui vient de publier Les Ignorants de Davodeau (Ed. Futuropolis). Humanoïds continue à publier deux nouveautés par mois, essentiellement des œuvres de Jodorowsky et Moebius.

Mais c’est plutôt dans le sud du continent que cela se passe. Au Brésil, les éditions Nemo, filiale de l’éditeur Autêntica, a un catalogue uniquement dédié à la bande dessinée, pardon, aux "romans graphiques", avec Moebius, Pratt et Bilal en figure de proue, mais pas seulement : les BD familiales comme Boule & Bill, mais aussi Les Compagnons du crépuscule de Bourgeon, Peter Pan de Loisel ou encore C’était la guerre des tranchées de Tardi sont de l’aventure. Le directeur général de l’éditeur brésilien, Arnaud Vin, un Français vivant au Brésil depuis plus de 15 ans, n’est évidemment pas étranger à cette orientation. Ce label, qui commercialise ces produits aussi bien en version papier que numérique, a déjà une trentaine de titres franco-belges au catalogue.

L’Argentine, le Mexique et même le Chili commencent à constituer des marchés intéressants.

La surprise, c’est Israël, où vient de paraître avec succès Deuxième Génération de Michel Kichka (Dargaud), mais aussi quelques titres Bamboo : "Nous avons une série publiée cette année, deux le seront l’année prochaine", nous dit-on chez l’éditeur bourguignon. Apparemment, de façon également très segmentée "filles".

La BD numérique, après avoir provoqué l’effervescence ces dernières années, est entrée dans une routine : "Ce n’est plus une menace, analyse Rafaël Martinez de Norma Editorial. On y a investi beaucoup d’argent... pour rien ! La vraie menace, ce sont les smartphones. On y passe un temps fou : Musique, photos, Facebook, Twitter... Sur une journée utile, nous passons trois à quatre heures sur cet écran. C’est notre grand ennemi : on n’a plus le temps d’aller à la librairie, ni même de lire. Peut-être se dirige-t-on vers une activité sans édition "papier"... Heureusement, je ne suis plus trop jeune, je ne connaîtrai pas cela !" conclut Martinez qui, après 40 ans dans ce métier, se montre un peu nostalgique.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Lire aussi :

- Francfort 2013 (1/2) - Les romans graphiques et le cinéma boostent la BD franco-belge.

Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)

 
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13 Messages :
  • Le roman graphique c’est quelque chose.Depuis que je m’y suis mis je ne suis plus le même.Magique.Déjà je ne mange plus de patates je mange des pommes de terre.Et bientôt je ne mangerais plus que des tubercules solanacés. toujours plus haut.Et n’allez pas me dire que tout ça n’est que littérature:il faut me voir l’œil fier et la narine relevée.Distingué comme jamais.

    Il parait même qu’on en fait des tartes à la crème.Des pommes de terre pas du roman graphique, suivez un peu !

    Vous voulez dire quoi exactement par"l’opportunisme a encore de beaux jours..."monsieur Pasamonik ?

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    • Répondu par Francis le 20 octobre 2013 à  19:10 :

      Voius pouvez faire votre intéressant, mais les romans "à suivre" ce n’était pas les 44 pages Dupuis, et Maus ce n’est pas Pif Poche.

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      • Répondu par Alex le 21 octobre 2013 à  02:11 :

        Les romans "À Suivre"... Quel concept bidon, quelle revue boursouflée dès le départ -mais qui nous a donné quelques grands retours d’auteurs. Forest, le magistral Forest. Tardi (hors le chef d’oeuvre Ici-Même -scénar Forest, encore et toujours) avait déjà trouvé son ton et son épanouissement dans BD. Le reste était assez creux : Comès et ses soap-opéra, Schuiten et ses récits alambiqués qui cachaient mal le manque de savoir-faire sur tous les plans, Ted Benoit et ses pastiches -toujours un cran en dessous de Swarte, toujours. Pratt qui donnait déjà dans la facilité. La seule révélation À Suivre fut peut-être Manara. Manara est peut-être le seul qui à cette époque s’approchait de la veine romanesque moderne. Le reste ne mérite pas l’appellation de Graphic-Novel. C’était cette bonne vieille expérimentation franco-belge que l’on connait si bien- et qui ne mène pas à grand chose. On était bien loin de ce qui se passait sur le continent américain en terme de qualité. Pendant que le groupe Bazooka dynamitait l’appréhension même du genre ailleurs, À Suivre voulait nous faire croire à une filiation directe de la bd et du roman. Le roman du 19e siècle bien entendu. Les petites histoires ou les grands drames. Ils ont gagné. Et on en est là, navigant entre l’épique littéraire ou le personnel. C’est une tragédie pour le genre, peu s’y reconnaissent car c’était déjà un projet de vieux mené par des vieux. Les "Romans À Suivre" sentaient déjà la poussière il y a 30 ans, qu’ils soient encore une référence provoque chez moi une quinte de toux.

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        • Répondu par Oncle Francois le 21 octobre 2013 à  11:40 :

          C’est vrai qu’il fallait parfois s’accrocher pour lire (A SUIVRE). Bien sûr, ses BD étaient lisibles et parfois palpitantes (Tardi, Forest, Cabanes, Comés,Manara et Pratt, sans oublier Servais) mais quel rédactionnel prétentieux et soporifique ! Il fallait sans doute fournir une caution culturelle à cette revue qui essayait de faire sortir la BD du carcan qui l’étranglait.

          Ce carcan, c’était la couleur et la pagination de 44 pages, dont il fallait s"écarter au plus loin. D’un coté, la BD pour enfants et adultes attardés, de l’autre, le roman graphique.

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          • Répondu par Alex le 21 octobre 2013 à  22:00 :

            C’est un lieu commun, au mieux une interprétation "officielle" de l’histoire de la bd, de suggérer qu’À Suivre avait pour agenda de faire sortir la bd de son carcan. Tout ce que cette revue avait c’était la puissance de feu de Casterman. Les dessinateurs n’étaient que des transfuges d’autres magazines : Métal, Fluide, l’Écho ou le Square. Ce qu’ils faisaient dans À Suivre ils l’avaient déjà fait ailleurs.

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            • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 21 octobre 2013 à  22:39 :

              Sauf que, et ce témoignage a été consigné plusieurs fois, y compris de façon directe par moi-même, c’est en étant invité à Angoulême pour recevoir son Grand Prix en 1975 qu’Eisner découvre Corto Maltese et en tire la conclusion qu’une bande dessinée "littéraire" et pour adultes est possible. Suite à cela, il se lance dans "A Contract with God".

              L’agenda de Casterman était de devenir "la Gallimard de la BD". Le rédactionnel se voulait littéraire et politique.

              Mais (A Suivre) se crée parce que Casterman a l’intuition que derrière les 100.000ex qu’ils viennent de vendre de la Ballade de la Mer salée, il y a un public prêt à acheter ce genre d’ouvrages : les scores de vente de Comès, Tardi, Auclair et Schuiten en font la preuve.

              (A Suivre) est leur rampe de lancement. Et celle de bien d’autres : Le Chat de Geluck, Canardo de Sokal... Le fonds de commerce (A Suivre) rapporte encore aujourd’hui à la maison Casterman. Pas mal pour une revue "chiante"...

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              • Répondu par Alex le 22 octobre 2013 à  00:01 :

                Sauf que, sauf que... C’est quand même dans les revues créées par les auteurs même que les talents d’À Suivre fleurissent et se révèlent. Cabannes et Fluide pour faire court (et puis tiens, Masse et Fluide aussi). Je persiste à croire qu’À Suivre, tel un émirat à la tête d’une équipe de football, n’est pas à l’origine d’un renouveau de la bande dessinée. Ces oeuvres déterminantes pour le paysage actuel de la bd avaient déjà étaient conçues ailleurs. Casterman a pu les rassembler dans un même magazine avec l’aide de ses fonds. Il n’y a pas d’innovation dans À Suivre, tout le travail avait été fait en amont par d’autres.

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                • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 22 octobre 2013 à  00:46 :

                  Si l’on a rien à retirer au travail novateur d’auteurs dans la création de certaines revues modernes (Pilote, Hara Kiri, Charlie,L’Echo des Savanes, Fluide Glacial, Métal Hurlant, Capsule Cosmique...), d’autres ont joué un rôle tout aussi important : Le Journal de Mickey, Spirou, Tintin, Vaillant-Pif, les revues de Fleurus Presse, Strange, les publications de Milan et bien d’autres, notamment en petits formats.

                  Vous persistez à croire, et c’est bien là le problème. L’histoire n’est pas affaire de croyance, mais de faits.

                  Votre vision réductrice de l’édition est un peu trop merveilleuse. A l’exception notable de Fluide, toutes les revues que vous citez ont fait faillite et/ou ont été rachetées par des éditeurs traditionnels.

                  Le commerce et la création requièrent des talents très différents. Derrière toute grande réussite artistique, il y a un talent commercial patent. C’est rarement le fait d’une seule et même personne.

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                  • Répondu par Alex le 22 octobre 2013 à  01:17 :

                    Derrière toute grande réussite artistique, il y a un talent commercial patent. C’est rarement le fait d’une seule et même personne.

                    Nous sommes totalement en accord sur ce point -mes messages n’effleuraient même pas cet aspect pertinent. Je voulais tempérer une vision simpliste de l’histoire de la bd, je ne crois pas qu’À Suivre fut un déclencheur, ou une pierre blanche comme on le présente bien souvent. Je ne l’ai pas vécu ainsi tout au moins en tant que lecteur.

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                    • Répondu le 22 octobre 2013 à  21:22 :

                      Je ne l’ai pas vécu ainsi tout au moins en tant que lecteur.

                      Tant pis pour vous, c’est bien dommage, mais ça ne fait pas de vous le détenteur d’une quelconque réalité.

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                      • Répondu par Sergio Salma le 24 octobre 2013 à  22:46 :

                        Bien sûr que (A suivre ) fut un déclencheur, un catalyseur ! Des dizaines d’auteurs, Cosey, Hislaire, Comès et bien d ’autres vont désormais penser leur travail différemment en pensant y entrer. Toute une génération d’auteurs plus jeunes vont penser le média bande dessinée avec l’option (à suivre) en ligne de mire. Une revue comme Pilote non plus n’a pas "inventé" Charlier, Goscinny, Uderzo, Godard etc...qui étaient là depuis des années. Mais Pilote les éclaire différemment et c’est toute la bande dessinée qui évolue. (A suivre ) a été un lieu de création où sont venus éclore des dizaines d’individualités. Qui en a écartés aussi beaucoup . Le fait que Pratt en effet n’ait pas émergé grâce à Mougin rédac-chef de la revue est une évidence, c’est même le contraire. Les deux hommes s’étaient rencontrés ...chez Pif qui est on va dire l’exact contraire de l’ambition littéraire mais un vivier tout aussi bouillonnant. C’est justement cette appellation qui a tout changé, que vous le vouliez ou non, Alex, tout changé.

                        Là où vous avez raison c’est que la revue ne démarre pas ex nihilo , évidemment. Mais elle rassemble, elle compacte les idées et elle lance une autre vision de la bande dessinée ; l’idée de l’appellation roman ou roman graphique( qui est venue plus tard en français) peut paraître déplacée mais elle dit pourtant parfaitement , elle définit clairement. Le contenant et le contenu sont très importants. Une bande dessinée qui passait dans un quotidien aux USA était perçue d’une certaine manière. Cette même bande dessinée, compilée, rassemblée dans de beaux albums ( Copyright Futuropolis ) ou distribuée dans des revues (Charlie mensuel) et c’est tout votre regard qui change alors que le matériau est identique.

                        Répondre à ce message

  • Bonjour,

    Les Ignorants de Davodeau est un titre de Furoropolis, pas de Delcourt.
    Amicalement,

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 24 octobre 2013 à  00:56 :

      Mais oui, bien sûr. C’est corrigé. Merci.

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