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Francfort 2016 : La Chine, moteur de la bande dessinée française à l’export

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 22 octobre 2016                      Lien  
C’est une bonne nouvelle pour la BD française qui s’exporte de mieux en mieux : la Chine tire de plus en plus le chiffre d’affaires de nos bandes dessinées à l’export. Mais ce sont surtout les classiques qui animent le catalogue.
Francfort 2016 : La Chine, moteur de la bande dessinée française à l'export
"Il était une fois en France" en... chinois (Hina Books).

Quelles sont les BD franco-belges qui se vendent à l’étranger ? Il suffit de faire un petit tour des stands pour savoir sur quels titres les grands éditeurs portent leurs efforts : Tintin au pays des Soviets colorisé et la biographie de Joséphine Baker signée Catel & Bocquet chez Casterman ; Valérian et Thorgal, deux séries portées à l’écran chez Dargaud-Lombard, Infinity 8 la nouvelle série de Trondheim chez Rue de Sèvres, la série Mythologies chez Glénat ; Culottées de Pénélope Bagieu chez Gallimard BD. Les affaires vont plutôt bien : « Il y a un rebond, j’ai fait +30% cette année », nous dit un agent d’éditeur.

La Chine plébiscite la bande dessinée française

"Largo Winch" en chinois chez Hina Books. Les diptyques sont publiés en une fois.

Le moteur de cette embellie ? La Chine. Tous les éditeurs nous le disent, leur catalogue est de plus en plus publié dans l’Empire du Milieu avec parfois des surprises étonnantes comme la série Il était une fois en France de Vallée & Nury, un ouvrage sur l’Occupation en France, publié par Hina Books. « Le dessin m’a plu  » explique M. Wu Xingyuan, son éditeur, qui publie aussi L’Incal de Moebius, Largo Winch de Francq & Van Hamme ou encore Le Photographe de Guibert & Lefèvre...

« La Chine fait plus que 20% de mon chiffre d’affaire à l’export » nous dit-on sous le sceau de la confidence. Trois éditeurs au moins confirment cette proportion. À quoi est-ce dû ? À la volonté d’offrir une diversité face aux deux grands acteurs culturels que sont les Japonais et les Américains ? C’est bien possible. Les recherches de coopération avec les éditeurs européens qui se sont multipliées ces dernières années (cf. Urban China en France) en témoignent. On ne peut que s’en réjouir.

Entre le film "Valérian" de Besson programmé cette année et la série TV Thorgal qui vient d’être annoncée, Mediatoon a des arguments...
La nouveauté 2016 de Casterman ? Tintin, et un peu Joséphine Baker. Les Années folles, quoi...
En 2016, Glénat croit aux mythologies.

Ailleurs, le Brésil reste tonique tandis que les États-Unis et l’Allemagne ronronnent. L’Allemagne justement. On a eu droit à une bizarrerie cette année : alors que l’îlot « Comics » a disparu depuis deux ans de la Foire, en raison d’une dissension entre gros et petits éditeurs et du peu de rentabilité ressentie par cette initiative, le plan distribué aux visiteurs continue de le mentionner. Or, quand on se promène dans le lieu qui, naguère, était dédié à la BD, on découvre une « self-publishing area », un espace réservé à l’autoédition. Amazon y a un grand stand pour vanter les avantages de s’autoéditer sur leur plateforme. Plus loin, un auteur vient « pitcher » son nouveau projet auprès d’investisseurs potentiels…

Avec un film programmé cette année, pour les Schtroumpfs aussi, c’est l’embellie.

France invitée d’honneur en 2017

L’un des moments marquants du salon de cette année a été la présence du Premier Ministre Manuel Valls accompagné de la Ministre de la Culture et de la Communication Audrey Azoulay. Ils venaient saluer le fait que la France serait l’invitée d’honneur de la Foire en 2017, avec la défense du droit d’auteur en fer de lance en particulier dans le domaine numérique : «  Le rapport de force est démesurément favorable aux plates-formes qui captent la valeur de l’écrivain. Or, la valeur ne vient pas de la distribution mais de l’auteur  » a-t-il déclaré.

Manuel Valls : "En 2017, l’Allemagne sera française".
Photo : Merci à Cyrielle Boucaud.

Dans le salon nous rencontrons Eckhardt Sackmann et Peter Hörndl, les éditeurs de Comic+ qui, depuis plus de trente ans, publient de la BD franco-belge. « Nous ne publions plus que cinq titres cette année, des intégrales, et puis on arrête. » nous disent ces éditeurs un peu fatigués de se battre pour publier en Allemagne des titres qui font des petits volumes de vente. Et de se plaindre de la concurrence des sites de téléchargements gratuits qui copient leurs albums et qui leur font concurrence…

M. Valls, vous avez du grain à moudre…

Peter Hörndl et Eckhardt Sackmann de Comic+ : "Nous ne ferons plus que cinq titres cette année, à titre d’adieu."
Dans le stand d’Egmont : la sainte trinité allemande : Astérix, Lucky Luke, Disney.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Photos : Sauf mention contraire, D. Pasamonik (L’agence BD)

 
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