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François Deneyer : « Le Musée Jijé n’est pas mort ! »

Par Nicolas Anspach le 10 décembre 2004                      Lien  
Nous vous l'annoncions dans [un précédent article-> http://www.actuabd.com/article.php3?id_article=1994] : le bâtiment abritant le {Musée Jijé} est actuellement en vente sur le site d'annonce immobilière [Immoweb-> http://www.immoweb.be/FR/Buy.estate.cfm?&idbien=467151&xgallery= "
target="_blank]. Nous avons contacté le concepteur du musée, {{François Deneyer}}, afin d'avoir plus de précision quant à cette information.

« Il ne s’agit pas de la fin du Musée Jijé, certifie François Deneyer. Mais nous devons trouver des solutions pour contenter nos fournisseurs, tout en palliant à l’absence de deniers publics ». En 2001, une demande de subside a été envoyée au département du Patrimoine Culturel de la Communauté Française. Depuis lors, le concepteur du Musée Jijé est toujours dans l’attente d’une réponse claire et précise. Trois ministres de la Culture successifs se sont succédés en trois ans : Rudy Demotte, Christian Dupont et enfin Fadila Laanan. « Cette dernière est ministre depuis le 18 Juillet, je lui ai écrit à six reprises, et n’ai pas eu une seule réponse ou même un accusé de réception ».

François Deneyer : « Le Musée Jijé n'est pas mort ! »
François Deneyer

Les entrées et les ventes de la librairie permettent apparemment de boucler de justesse le budget de fonctionnement du musée. Seulement, le Musée Jijé doit toujours apurer certaines factures relatives à la transformation du bâtiment. « Les entrepreneurs sont impatients, souligne François Deneyer. La vente d’originaux, généreusement offerts par des auteurs, a permis de porter notre dette de 250.000 € à 150.000 €. Je demande à la Communauté Française de trouver une solution pour apurer notre endettement. Les collaborateurs du Ministre sont incapables de me donner une réponse précise et nous font lanterner de mois en mois... ». Un an et demi après l’ouverture du musée, François Denayer a dû prendre une décision pour satisfaire ses créanciers, et éviter ainsi d’être dans une situation encore plus délicate.

« J’ai contacté un agent immobilier afin de voir s’il était possible de vendre l’intégralité ou une partie des locaux, avoue François Deneyer. Je sais pertinemment que ce type de loft ne se vend pas en un jour. J’ai donc encore quelques mois pour trouver une solution à ce problème de subside. D’une manière ou d’une autre, je compte provoquer une réaction de la Ministre d’ici la fin février 2005. La moindre des politesses consisterait à me donner une réponse précise et franche. Le musée restera ouvert jusqu’à ce que l’on ait trouvé des subsides ou -hélas- un acheteur ». L’exposition Rosinski qui est actuellement présentée dans les murs du Musée restera donc bel et bien visible jusqu’au 20 février 2005 !

L’expo Rosinski sera bel et bien visible jusqu’au 20 février.

Mais les subsides arriveront-ils un jour dans l’escarcelle du Musée Jijé ? Didier Pasamonik écrivait dans un précédent article consacré à la vente aux enchères : « Un certain nombre de gens s’interrogent sur cette vente destinée à renflouer les caisses d’une institution qui appartient à une personne privée, au contraire du Centre belge de la BD ou du CNBDI d’Angoulême. Un observateur nous signale que ce subside attendu de la part du ministère belge de la culture ne repose sur aucun texte légal et, s’il devait intervenir, serait même inquiétant pour les finances publiques puisqu’il ouvrirait droit à toute une série d’institutions qui ne ressortissent pas seulement du monde de la BD. Il est vrai que ces questions n’ont jamais été portées sur la place publique. » La situation du Musée Jijé, largement financé par son concepteur, semble être confuse...

Quel avenir pour le Musée Jijé ?

La vente d’une partie de la superficie du bâtiment permettrait à François Deneyer de rembourser les dettes, si les subsides n’arrivent pas d’ici là. Il envisage également une autre solution : « Déménager le Musée en Région Wallonne ! Le Musée Jijé consacre une part non négligeable de sa superficie à l’école de Marcinelle. Nous ne présentions auparavant que des œuvres de Jijé, mais depuis le mois de Juillet la scénographie de l’exposition permanente a totalement changé. La moitié des planches présentées sont celles d’autres auteurs, tels que Franquin, Hubinon, Mitacq, Sirius ou Will. Nous sommes en pourparler avec Jean Roba, et avec les héritiers de Morris, Peyo & Tillieux pour exposer leurs œuvres. Nous avons donc un ancrage Wallon ». Selon François Deneyer, le Musée Jijé bénéficierait plus facilement de subsides de la part de la Région Wallonne, s’il s’y trouvait. « J’ai été en contact avec le cabinet du Ministre-Président de la Région Wallonne, Jean-Claude Van Cauwenbergh, et les premiers contacts étaient positifs ». On ne peut que s’interroger quant à l’efficacité d’une telle démarche. En effet, le domaine culturel dépend de la Communauté Française, non pas des régions. Peut-être obtiendra-t-il une légère aide de la Région Wallonne, mais sûrement pas un « financement à long terme » car ce n’est pas de sa compétence.

François Deneyer souligne son attachement au Musée Jijé : « Je souhaite que le Musée reste ouvert, et prépare déjà une exposition pour l’après Rosinski ». Celle-ci dévoilerait les peintures de Joseph Gillain. « Il a peint près de 500 toiles, s’exclame-t-il. Elles sont, pour la plupart, d’un style post-impressionniste. J’aimerais en présenter quelques-unes au public et éditer un catalogue sur le sujet  ».

En attendant, le Musée Jijé reste bel et bien ouvert, qu’on se le dise !

(par Nicolas Anspach)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Lien vers le site du Musée Jijé

La Photo de François Denayer est (c) D. Pasamonik.

 
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