S’il n’est pas l’homme d’une série, ou d’un personnage, Thiriet est une sacrée référence. Humoriste protéiforme, on lui doit des tonnes de dessins ou de scénarios d’animation dans Spirou, Fluide Glacial, Psikopat,… Depuis plus de vingt ans, il a mis son imagination débordante au service de la presse BD, au détriment d’un parcours d’auteur plus traditionnel. C’est peut-être pour ça qu’il reste relativement méconnu. Pourtant, les bandes dessinées de ce grand gars filasse révèlent un univers terriblement singulier et attachant. Celles qu’il publie à L’Association sont marquées par son goût de l’absurde.
Dans Fugue pour six pattes, Thiriet raconte comment Ouarol et son chien Baskia vont être malgré eux happés par l’imagination de leur créateur. Les rencontres vont se succéder dans un périple incongru qui doit autant à Alice aux Pays des Merveilles, qu’à l’humour britannique de Glen Baxter. Ceux qui attendent d’un récit qu’il commence en A et finisse en B, peuvent passer leur chemin : Fugue pour six pattes est une improvisation qui saute du coq à l’âne au gré de l’inspiration de l’auteur. Le résultat est une impressionnante série de variations sur le même thème, démonstration peu commune des ressorts de l’imaginaire.
Au cinéma, on pouvait se glisser dans la peau de John Malkovich. En bande dessinée, on pourra désormais s’immiscer dans le cerveau de Jean-Michel Thiriet.
(par Morgan Di Salvia)
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