Quand avez-vous rencontré Franquin pour la première fois ?
J’avais rencontré Franquin la première fois à Bruxelles dans le cadre de la librairie Pepperland qui fêtait son anniversaire avec une exposition de chats. Franquin était là. La fois où ça a vraiment compté, c’est quand j’ai eu le grand prix d’Angoulême. On a organisé un déjeûner en tête à tête. Nous étions quatre : Franquin, son épouse, ma femme et moi. C’était très très impressionnant pour moi. Je ne pense pas avoir avalé grand-chose. Je ne crois pas avoir parlé beaucoup non plus parce que j’avais peur de le saouler en le gavant de questions. Ca a été une conversation tranquille et un souvenir merveilleux. Dans mon dessin, il y a du Franquin, du Morris, du Crumb, du Dubout, du Gotlib, du Uderzo, ...un peu de tout ça.
Vous avez en commun le goût des mécaniques.
J’aime bien la mécanique, mais comme cela, ça n’a rien à voir avec la BD. .. Moi quand je vois des trucs comme cela (Il montre une planche de l’expo), cela m’enchante. J’aurais vendu ma maison pour acheter une planche comme cela. Le souci du détail chez Franquin, c’est incroyable, le côté réaliste quand il dessine une 203, tout est ultra-réaliste, tout est beau. Il n’y a jamais de faute, il n’y a jamais rien d’approximatif, c’est toujours très réussi. Ça j’admire . Moi, j’essaie de faire semblant, ç’est très optimisé. Cela reste de la BD. Chez lui, même s’il s’est fait dans certaines BD aider par Jidéhem, il y avait un souci du réalisme étonnant. Pour moi, Franquin, c’est le « patron ». Il a inventé un style de BD, comme Hergé avec sa ligne claire, qui est très bien aussi. Franquin, toute l’Ecole belge est derrière lui. C’est le premier, c’est le boss ».
Propos recueillis par Didier Pasamonik, le 20 octobre 2004.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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En médaillon : Frank Margerin. Photo © D. Pasamonik