Je me souviens que sur le bureau de Franquin, un dessin de Colman trônait en bonne place...
C’était le dessin d’un loup publié dans la première histoire que j’avais faite pour le journal de Spirou en 1979. J’étais très flatté qu’il l’ait découpé et affiché ainsi dans son bureau. Ma première rencontre avec Franquin a été due à Yvan Delporte qui m’avait convoqué dans le but de me faire collaborer à la rubrique « Pendant ce temps, à Landerneau... » dans le Journal A Suivre. Cela se passait dans les bureaux de Casterman à Bruxelles. Delporte avait regardé mes dessins et m’a demandé si cela me ferait plaisir de rencontrer Franquin. C’était un jour où il neigeait et où les routes étaient impraticables. Delporte m’a alors dit : « Je vais téléphoner à Franquin pour lui demander de passer. » C’était gênant : déranger Franquin rien que pour lui faire voir mes dessins et Delporte qui ajoutait : « Ah, oui, ça doit être dangereux, les routes sont glissantes ! » Il a téléphoné à Franquin et... cinq minutes plus tard, il est entré dans la pièce. Il était en fait dans le bureau d’à côté. J’étais très impressionné. Ils ont regardé mes dessins tous les deux et puis ils ont fait quelques commentaires. Je l’ai rencontré plusieurs fois ensuite, notamment au mariage d’Eric Maltaite, mais cette journée restera à jamais gravée dans ma mémoire.
Propos recueillis le 20 octobre 2004.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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En médaillon : Stéphane Colman. (c) D. Pasamonik