Nos dossiers Les grandes expositions Exposition André Franquin

GENERATION FRANQUIN : TIBET : « André et Liliane Franquin sont devenus nos amis les plus proches. »

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 28 octobre 2004                      Lien  
Le dessinateur de {Chic Bill} et de {Ric Hochet} a bien connu Franquin. Il lui a fourni des idées de gags pour {Gaston} et pour {Modeste & Pompon}. Son prochain album de Chick Bill portera un titre facétieux, clin d'œil à l'Ecole de Bruxelles : « Maligne Claire ». Mais à l'occasion de la grande exposition Franquin à Paris, Tibet nous évoque sa rencontre avec le maître de l'Ecole de Marcinelle qui deviendra un de ses amis les plus proches.

GENERATION FRANQUIN : TIBET : « André et Liliane Franquin sont devenus nos amis les plus proches. »  Quand avez-vous rencontré Franquin pour la première fois ?

-  J’ai connu d’abord ses dessins. Je les admirais dans Pleins Jeux [NDLR : un journal scout où Franquin a fait ses débuts] avant même qu’il n’ait repris Spirou. Pour moi, c’était le dessinateur le plus fabuleux, un caricaturiste - j’en étais un moi-même aussi, et donc cela me passionnait. Et puis j’ai eu la chance de le rencontrer dans le bureau du Journal Tintin où Raymond Leblanc, son éditeur, l’avait présenté à la rédaction en disant : « Messieurs, voici Franquin, le génie ! ». Le pauvre ne savait plus où se mettre, tellement il était embêté. Moi j’étais alors plein d’émotion, c’était tellement extraordinaire de rencontrer Franquin. Il dessinait dans Tintin la série Modeste & pompon et il a eu la gentillesse de me dire : « Si jamais vous avez des histoires et des idées, n’hésitez pas ! » Et il m’a donné son numéro de téléphone. Le lendemain, je l’ai appelé avec une proposition pour une vingtaine de gags parmi lesquels il m’en a pris deux. Plus tard, je lui ai fourni des gags de Gaston. A partir de ce jour il m’a tutoyé et Franquin et Liliane, sa femme, sont devenus nos amis les plus proches à ma femme et à moi. Même lors de sa déprime, il continuait à nous rendre visite et Liliane m’a alors dit : « Tu sais, vous êtes les seuls qu’il accepte encore de voir ».

-  Il faut dire qu’en ce qui vous concerne, vous êtes un sacré boute-en-train...

-  N’empêche que quand il est mort, cela a été un de mes plus gros chagrins. Un jour, dans une interview à la radio belge, on m’avait demandé : « Quel est le meilleur souvenir de votre carrière ? » J’avais répondu : « Ma rencontre avec Franquin ». Puis le journaliste me demande : « Et votre souvenir le plus noir ? ». J’ai été incapable de lui répondre tellement je me suis mis à pleurer. C’était une émotion que je n’arrivais pas à contrôler. C’était pourtant deux ans après sa mort.

Propos recueillis par Didier Pasamonik, le 20 octobre 2004.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

🛒 Acheter


Code EAN :

CONTENUS SPONSORISÉS  
PAR Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
A LIRE AUSSI  
Nos dossiersLes grandes expositionsExposition André Franquin  
Derniers commentaires  
Agenda BD  
Abonnement ne pouvait pas être enregistré. Essayez à nouveau.
Abonnement newsletter confirmé.

Newsletter ActuaBD