Les deux pros de "Service en tout genre" peinturlurent une devanture de bon matin. Un bricolage qui ne sera plus très longtemps à l’ordre du jour, lorsque de nouveaux indexés sont retrouvés morts, découpés façon mortadelle...
Il est temps pour eux de revenir à leur fonction première : nettoyer les rues d’Ergastulum. Mais ils vont tomber sur un os, et de taille : lors d’une soirée au bordel géré par le clan Cristiano, en fait un refuge pour crépusculaires traqués, l’endroit est attaqué par des non-modifiés de haut-niveau bien décidés à collectionner les plaques.
Attaquer le plus petit des quatre clans, celui placé sous la protection des Monroe, est une déclaration de guerre à la ville. Le groupe de tueurs aux styles étranges, à la puissance incommensurable et aux talents guerriers éclectiques fait basculer le récit dans un « shônen » tout ce qu’il y a de plus typique. Tous les éléments sont en place pour qu’arrive la grande baston que l’on n’attendait pas forcément, tant les trois premiers volumes étaient construit avec finesse.
Réclusion et rédemption qui semblaient aller de pair lors des précédents opus sont abandonnés au profit d’une fuite en avant qui ne paraît pas toujours maîtrisée. La réflexion sur cette cage pourrie qui enferme les indexés s’arrête ici. La structure des rapports des indexés avec le monde extérieur et leur volonté de se fondre dans le décor pour se faire oublier sont presque enterrées. Dorénavant, compte seule la violence, la loi du plus fort, que la présence d’Alex semblait jusqu’ici contrecarrer. Seulement, la narration oublie que le darwinisme agressif n’est pas la seule valeur de l’évolution.
Ce nouveau virage dans la conception du manga nous semble confus et artificiel, comme inséré de force dans la trame habituelle. Difficile au lecteur, pour la première fois, d’adhérer à la vision qui lui est offerte. Le prochain tome risque de prolonger cette déception car la dessinatrice aura désormais du mal à faire marche arrière.
(par Vincent GAUTHIER)
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