Publié de 2000 à 2013 pour un total de trente-sept tomes, Gantz fut un seinen manga [1] emblématique des années 2000, extrêmement populaire, mais également une oeuvre relativement controversée en raison de sa violence et de sa morale. En effet certains y virent un propos simpliste rempli de clichés adolescents morbides alors que d’autres lui conférèrent une portée philosophique quasi nietzschéenne.
Alors que son auteur Hiroya Oku a travaillé depuis sur un nouveau titre, Last Hero Inuyashiki (2014-2017), l’actualité de Gantz a été réveillée au Japon l’an dernier avec la sortie en salles du film en 3D Gantz:O. Un court spin-off fut alors produit pour accompagner cette actualité : Gantz:G qui nous intéresse aujourd’hui. Signalons qu’en France Gantz est également en cours de réédition en volume double.
Sur un scénario d’Hiroya Oku, le titre est dessiné par Keita IIzuka. Le manga se déroule avant l’arc narratif final et nous propose de suivre une équipe inédite de Gantzers. L’univers de la série compte en effet de nombreuses équipes à travers le Japon et le monde. Hiroya Oku avait lui-même fait dans son œuvre des digressions en s’intéressant à d’autres équipes que celle dont étaient membres ses deux héros principaux.
Pour le néophyte c’est donc une porte d’entrée idéale à cet univers. En effet nous allons suivre un groupe de jeunes gens qui se retrouvent plongés dans ce terrible univers et qui vont le découvrir en même temps que le lecteur.
2005. Tout débute à bord d’un bus transportant une classe en voyage scolaire. Après une chute d’un pont, les passagers se réveillent dans une école abandonnée et se retrouvent obligés de suivre les ordres d’une étrange sphère noire appelée « Gantz » qui leur propose un équipement digne d’un film de science-fiction.
Transportés ensuite durant la nuit dans un parc zoologique, ils doivent alors éliminer des visiteurs venus d’un autre monde pour gagner de précieux points qui leur permettront de soit de retrouver leur liberté soit de ressusciter un camarade tué (et donc de repartir pour un tour).
Ce premier tome sur trois met en scène cette première mission et donc la découverte pour ces malheureux « nouveaux joueurs » de leur nouvel univers, pour certains de façon très brève car des élèves de la classe il n’en restera qu’une poignée à la fin de la mission et du tome.
Le déroulement joue donc le dévoilement progressif de ce survival sans pitié, dans un jeu du "qui mourra et qui survivra", avec en fin de compte peu de candidats qui tirent leur épingle du jeu, en dehors de la nouvelle héroïne, Kei.
Et c’est l’une des particularités de ce spin-off, un casting majoritairement féminin et une héroïne en protagoniste principal. Pour le reste le graphisme de Keita IIzuka « imite » de façon correcte le style d’Hiroya Oku sans évidemment l’égaler. L’ambiance « purgatoire » fonctionne toutefois bien, avec un déroulement brutal et désespéré comme il se doit, même si pour le lecteur du titre original aucune surprise ou nouveauté n’est pour le moment présente.
(par Guillaume Boutet)
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Gantz:G T1. Par Keita IIzuka (dessin) & Hiroya Oku (scénario). Traduction Ilan Brunelli. Delcourt/Tonkam, collection "Seinen". Sortie le 16 août 2017. 224 pages. 9,35 euros.
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Hiroya Oku sur ActuaBD :
Gantz : point final,
Last Hero Inuyashiki Tome 1.
[1] Seinen : désigne un type de manga ayant pour cible éditoriale les hommes adultes.