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Général Léonardo T.1 : Au service du Vatican - Par Erik Svane et Dan Greenberg - Paquet

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 12 juin 2006                      Lien  
Le {Da Vinci Code} n'arrête pas de susciter des clones ou des produits dérivés aussi consternants que l'œuvre originale. Médiocrité des phénomènes médiatiques. Avec {Général Léonardo}, Eric Svane et Dan Greenberg nous proposent une biographie bouffonne du peintre et inventeur de la Renaissance, sans que l'on sache exactement si le comique est volontaire ou non.

Général Léonardo est une sorte de Léonard est un Génie décliné sur le mode réaliste. Tout est faux ou à peu près dans cette biographie romancée de Léonardo : les lieux, les faits, les intentions, la personnalité du peintre...

N’espérez pas apprendre des infos cachées sur l’auteur de la Joconde : tout est anti-historique : ses relations avec le Vatican, ses inventions (les maquettes sont des créations du 20ème siècle réalisées pour animer le musée de Clos-Lucé à Amboise), jusqu’aux codex que manifestement, les auteurs n’ont jamais vus de près.

Mais bon, c’est le jeu de la fiction. On marche ou on ne marche pas. Eric Svane, dont c’est l’un des premiers scénarios publiés, tombe souvent dans le grand guignol, sans que l’on sache parfois si c’est involontaire ou intentionnel. La lecture n’est pas déplaisante, laissons ces talents s’ébrouer et prenons cet album comme une curiosité.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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5 Messages :
  • Ayant été journaliste BD, je ne vais pas me plaindre quand il y a des critiques sur ma propre bande dessinée. Cela dit, il y a certaines choses dans cette critique de mon premier album paru que je ne comprends pas et s’il le veut bien et s’il a le temps, je souhaiterais que Didier Pasamonik nous fasse quelques précisions sur certains de ses arguments.

    • Est-ce que l’album est "une biographie ... du peintre et inventeur de la Renaissance" (bouffonne ou autre) ?

    En d’autres mots, est-il l’équivalent des biographies BD de Che Guevara, Simon Bolivar, Jean-Paul II ou d’un long Oncle Paul (ou des parodies des histoires sus-mentionnées) ? En fait, Général Leonardo s’apparente bien plus à une uchronie, ces "histoires alternatives" dans lesquelles est imaginée le présent (ou le passé) si un évènement de l’Histoire s’était déroulé autrement.

    Comment serait l’Amérique du Nord, par exemple, si les Sudistes avaient gagné la Guerre de Sécession ? Dans "Bring the Jubilee", Ward Moore imagine ce que serait l’Amérique du Nord dans les années 1890 si le Sud avait gagné la guerre. Dans "The Shiloh Project", David Poyer imaginait ce que serait le monde aujourd’hui si Lee avait gagné la bataille de Gettysburg (une guerre froide entre les USA et les CSA, une course à l’armement nucléaire entre le Nord et le Sud, et un "mur de Berlin" pour empêcher les Noirs sudistes de s’enfuir au Nord).

    Trois livres décrivent la planète si les forces de l’Axe avaient gagné la Seconde Guerre Mondiale, le plus célébre étant sans doute "The Man in the High Castle" de Philip K Dick. Deux exemples plus récents nous montrent les États-Unis en 1941 si Franklin Roosevelt avait perdu les élections de 1940 ("The Plot Against America" de Philip Roth) et l’Allemagne en 1964 si Hitler avait vaincu les Russes sur le front de l’Est ("Fatherland" de Robert Harris).

    Général Leonardo n’est pas plus une biographie de Leonardo da Vinci que ces livres seraient des biographies du Général Lee (ou du Général Grant), de Charles Lindbergh (ou de Franklin Roosevelt), ou d’Adolf Hitler (ou de Joe Kennedy). Notre album est une uchronie de ce qui aurait pu se passer si les inventions dessinées par Leonardo avaient bel et bien été construites et mises en état de marche (avec succès), une uchronie dans laquelle Leonardo se trouve être le personnage principal.

    • Est-ce que je "tombe souvent dans le grand guignol" "sans que l’on sache exactement si le comique est volontaire ou non." J’avoue que je trouve ça un peu ambigu — voire contradictoire — et que sans exemples et précisions, j’ai du mal à y répondre. (Aurait-il des exemples d’autres albums (ou séries) dans lesquels on "tombe souvent dans le grand guignol" "sans que l’on sache exactement si le comique est volontaire ou non" pour que je sache quoi éviter dans le second tome ?)

    • Est-ce que "Tout est faux ou à peu près dans cette biographie romancée de Léonardo : les lieux, les faits, les intentions, la personnalité du peintre" ? En ce qui concerne la première expression, nous venons de voir qu’il ne s’agit pas d’une "biographie romancée de Léonardo". Sinon, je pense que deux ou trois exemples concrets auraient donné plus de vigueur à cette critique. Sachez, toutefois, que sur mon ordinateur, j’ai 78 pages de notes prises sur les divers ouvrages que j’ai consultés, tant sur Leonardo da Vinci que sur la papauté, les Croisades, et l’Histoire de la religion chrétienne. Ce n’est pas que je veuille me vanter, je souhaiterais simplement savoir où, selon M. Pasamonik, je me serais trompé. Qu’on me dise que le résultat de toutes ces recherches ne soit pas acceptable, je peux l’accepter, mais si M. Pasamonik a les preuves que je ne me suis pas documenté à fond pour cet album, je souhaiterais qu’il nous en parle, afin que je fasse mieux la prochaine fois.

    • La phrase suivante est-elle juste ? "N’espérez pas apprendre des infos cachées sur l’auteur de la Joconde : tout est anti-historique : ses relations avec le Vatican, ses inventions (les maquettes sont des créations du 20ème siècle réalisées pour animer le musée de Clos-Lucé à Amboise), jusqu’aux codex que manifestement, les auteurs n’ont jamais vus de près."

    Didier Pasamonik est peut-être omniscient. Mais beaucoup de lecteurs au service de dédicace s’étonnent qu’à l’époque des Croisades, il y ait eu des croisades en Europe même, parfois contre d’autres Chrétiens (page 37). Eux semblent avoir (contrairement à M. Pasamonik) appris des choses.

    En ce qui concerne Leonardo lui-même, combien de ses pairs (ceux de M. Pasamonik) et combien de lecteurs moyens savaient que Leonardo était spécialiste des dissections des cadavres (pages 1-3) ou qu’il était fasciné (et parfois terrifié) par les mouvements de l’eau (page 27) ? Ceux qui ne le savaient pas, on pourrait croire que de fait ils ont appris des infos (cachées ou autres) "sur l’auteur de la Joconde".

    Une critique de Général Leonardo sur Planète BD semble faire moins dans le général et donner plus d’arguments concrets. Spécifiquement, Benoît Cassel dit que

    Rarement on évoque l’intérêt du bonhomme pour l’anatomie, qui l’amena à disséquer des cadavres dans la plus stricte discrétion pour se prémunir de l’inquisition, ou ses nombreuses recherches militaires qui occupèrent pourtant de larges pans de son emploi du temps. Le scénario d’Erik Svane, ancien journaliste spécialisé BD, rend un hommage audacieux à cette facette méconnue du grand public.

    (Au fait — une devinette pour M. Pasamonik : s’il est le spécialiste de Leonardo qu’il prétend être, a-t’il remarqué les quatre ou cinq hommages que nous avons fait aux peintures et aux dessins du Florentin ?)

    • M. Pasamonik pourrait-il nous préciser ce qui est "anti-historique" dans "ses relations avec le Vatican" ? Est-ce le fait d’avoir un ami (ou une connaissance) qui soit archevêque ou est-ce le fait qu’il se soit opposé à collaborer avec le Vatican ? À moins que M. Pasamonik pense que cette tendance rebelle soit venue plus tard dans la vie du Florentin et n’était pas encore développée à l’âge de 30 ans ? Si c’est le cas, il doit avoir d’autres livres historiques que moi, des livres que je me ferais un plaisir de consulter s’il veut bien nous donner les références... (Pour la petite histoire, l’album contient des clins d’œil plus ou moins cachés aux auteurs de deux ouvrages consultés pour l’album ; pour ceux qui voudraient s’amuser à les trouver, un indice est le suivant : Michael White.)

    Cela dit, j’avoue que ça me tracasse un peu qu’un nom soit mentionné trois fois dans sa critique, et écrit chaque fois de façon différente (c’est le mien, mais ça pourrait être celui de tout autre), non pas que je m’en offusque, mais simplement par rapport à la critique comme quoi rien ne serait crédible dans notre album. D’après M. Pasamonik (et à moins que le texte soit corrigé), le lecteur ne serait pas sûr si mon nom est orthographié Erik Svane, Eric Svane, ou Eric Svan (encore une fois, il n’y a pas de quoi fouetter un chat, seulement je suis d’accord avec M. Pasamonik qu’on a une dette envers le lecteur et qu’il faut être le plus précis possible).

    Et quand M. Pasamonik évoque les "codex que manifestement, les auteurs n’ont jamais vus de près", est-ce qu’il peut préciser s’il parle du Codex Atlanticus, du Codex Arundel, du Codex Forster, du Codex Madrid (I ou II ?), du Codex Trivulzianus, du Codex Urbinas Latinus, ou du... — mais nous n’allons pas tous les citer ici...

    Pour la critique de M. Pasamonik sur "ses inventions (les maquettes sont des créations du 20ème siècle réalisées pour animer le musée de Clos-Lucé à Amboise)", j’avoue être un peu perdu. J’avais toujours cru que les maquettes du 20e siècle (tant celles construites au Clos-Lucé que celles exposées au musée de Vinci) étaient basées sur les dessins leonardesques du XVe siècle, et si ce n’est pas le cas, j’avoue qu’il va falloir que Dan et moi fassions notre mea culpa.

    • L’œuvre, enfin, Général Leonardo est-il un "clone ou un produit dérivé" de Da Vinci Code (consternant ou autre) ? M. Pasamonik aurait éventuellement pu me contacter puisqu’il avait mon email pour me poser une question ou deux (qu’il prenne le temps ou non pour me remercier pour lui avoir envoyé une quinzaine de photos sur son intervention à la Fête de la BD, qu’importe, ce n’est pas très grave). Il aurait peut-être appris, d’abord, que le seul lien avec le livre de Dan Brown est Leonardo (qui, de fait, n’est même pas un personnage dans le bouquin) et que le droit du garde de l’œuvre a été déposé à la Société des Gens de Lettres de France en avril 1998 (c’est-à-dire non seulement avant la film de Ron Howard de mais avant avant la parution du livre de Dan Brown !). (Il est vrai, par contre, que Pierre Paquet a décidé de la parution du livre en fonction de la sortie du film avec Tom Hanks.)

    Cette date nous amène à un dernier point ; au fait que l’album est le premier livre de deux auteurs (pas un) et que, comme M. Pasamonik le dit, pendant plus de 10 ans, j’ai effectivement essayé de vendre des scénarii — temps pendant lequel : j’ai parfois été sujet à une mauvaise foi incroyable de la part d’un ou deux professionels (des premières éditions de premiers volumes laissées chez un dessinateur pour un dédicace qu’il s’est empressé ...d’offrir en "cadeau" à un ami (ou plutôt à quelqu’un dont il voulait se faire l’ami)) ; j’ai retrouvé un scénario envoyé à un autre dessinateur confirmé et admiré, publié par lui sous forme d’album sous un pseudonyme ; et j’ai subi d’autres revers sans grande importance. Mais tout cela pour dire qu’un peu de discrétion pour un auteur débutant (contrairement à un auteur confirmé, ce que je serai dès mon second album) aurait peut-être été le bienvenu — non pas tant pour moi-même, mais pour le dessinateur dont c’était aussi le premier livre et qui ne méritait en aucune façon ce traitement.

    Voir en ligne : La critique de Planète BD

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    • Répondu par Didier Pasamonik le 14 juin 2006 à  21:49 :

      Cher Eric,

      Il va falloir apprendre à supporter la critique. Outre la petite erreur à l’orthographe de votre nom dans le corps du texte que nos correcteurs ont laissé passer (mais dans le titre, il est correctement orthographié) et que je corrige aussitôt, je maintiens mon opinion sur votre ouvrage, opinion que je ne considère pas comme négative - je signale simplement au lecteur votre livre comme une fantaisie au cas où il lui viendrait à croire qu’il s’agit là d’un ouvrage historique et/ou pédagogique sur Leonardo Da Vinci.

      Fallait-il surréagir par un post quatre fois plus long que l’article ? Je le laisse à l’appréciation des lecteurs et je vous réitère mes sentiments les plus cordiaux à votre égard et à celui de votre co-auteur.

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      • Répondu par Erik Svane le 15 juin 2006 à  11:57 :

        Nous nous trouvons soit-disant dans la société vantant l’ouverture, le dialogue, le respect, et la tolérance, et je pense par conséquent que nous devrions pouvoir aborder tout sujet ouvertement (sur la BD, sur un album particulier, sur tout autre sujet) en s’en tenant uniquement aux faits, sans avoir à s’attaquer à (ou à essayer de saper) la personnalité des uns et des autres, directement ou indirectement (que ce soit en suggérant que l’un ne supporte pas la critique ou que l’autre surréagit).

        Cela dit, il est vrai que, revenant des îles grecques après une semaine de recherches (géographiques, militaires, culturelles, etc) pour le second tome de Général Leonardo (je ne me plains pas du travail, hein !), j’ai dû un peu "surréagir" en lisant que "tout est faux" et "tout est anti-historique" dans le premier album de la série et que "manifestement, les auteurs n’ont jamais [vu] de près" les objets décrits (ou certains des objets décrits) et étudié les évènements (ou certains des évènements) qu’ils dépeignent.

        Mon problème, c’est que je me mets (ou que j’essaie de me mettre) à la place du lecteur qui n’a pas lu/vu l’album. Prenons la bataille finale de Général Leonardo, par exemple : Quand un critique dit que "tout est faux" et que "tout est anti-historique", je me poserais la question, que faut-il comprendre exactement ? Que la ville d’Otrante n’existe pas ? Qu’elle est mal localisée ? Qu’elle ne s’est pas fait envahir par les Ottomans ? Que son archevêque ne s’est pas fait scier en deux (vivant) ? Que la date de la reprise de la ville ne correspond pas à l’époque de l’album ? Que la bataille a été inventée de toutes pièces ?

        Il faut "apprendre à supporter la critique." Là, enfin, on est d’accord, Didier.

        Je pense cependant qu’une critique basée sur (et avec) des arguments précis est habituellement plus efficace (surtout lorsqu’elle est négative), et parce que je suis un type un peu borné (beaucoup, même), je persiste à considérer que des expressions telles "des produits dérivés ... consternants" ajouté à "Médiocrité des phénomènes médiatiques" est (a priori) plus négative que positive.

        Par exemple, on aurait pu me reprocher qu’en l’espace de sept cases au début de l’album, j’utilise trois fois le mot "vite". (J’aurais pu, j’aurais dû, choisir "rapidement" au moins une fois dans les pages 11-12.) Je suis sûr qu’il y a des erreurs plus graves dans le scénario de Général Leonardo que celle-là, mais si on ne me les montre pas, je ne pourrais pas faire mieux la prochaine fois, et en répondant à des accusations (ou des descriptions) générales avec des faits, je serais nécessairement obligé de faire plus long que la critique.

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        • Répondu par Didier Pasamonik le 15 juin 2006 à  12:53 :

          Cher Eric,

          C’est ahurissant. Quand je fais douze lignes, vous en faites soixante, et vous considérerez que vous ne surréagissez pas, que l’on entrave votre liberté d’expression, alors que nos colonnes vous sont ouvertes...

          J’ai été plutôt gentil avec votre album sur lequel je me montre plutôt informatif. Je me suis contenté de le contextualiser -et vous-même vous confirmez que sa publication contemporaine au phénomène du Da Vinci Code n’est pas le fruit du hasard. J’ai souligné que l’album était une fiction, une fantaisie, une curiosité en aucun cas historique même si vous utilisez l’histoire pour alimenter votre scénario. C’est votre liberté d’auteur et c’est mon rôle de le signaler.

          Mais de là à venir chercher noise parce que vous ne supportez pas qu’on encense pas votre travail, ça commence à devenir gonflant.

          Votre demande de débat est stérile car vous n’êtes pas objectif. Je pourrais passer du temps à justifier point par point ma très courte chronique, mais cela ne m’intéresse pas et je doute que cela intéresse les lecteurs d’ActuaBD.

          Ceux-ci, avec votre réponse et un renvoi vers un article plus complaisant à votre égard, et que nous avons publié sans sourciller malgré vos procès d’intention ridicules, pourront se faire une petite idée.

          Je ne crois pas qu’il y ait lieu de prolonger un débat qui, à mon avis, ne vous rend pas service. Pour ma part, je l’arrête là.

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          • Répondu par Erik Svane le 15 juin 2006 à  14:44 :

            Cher Didier,

            Ça me peine si quelqu’un s’est senti blessé par ces "droits de réponse", et si c’est le cas, j’espère qu’il ou qu’elle voudra bien me le pardonner.

            Je n’ai pas cherché à faire des procès d’intention, je n’ai pas cherché à porter noise à quiconque, j’ai fait de mon mieux pour avancer des arguments objectifs (ou les plus objectifs possibles), et, surtout, j’espère que personne ne pense que j’ai jamais pu dire (ou que j’ai jamais pu penser) que l’on entravait ma liberté d’expression.

            Au contraire, je suis très heureux que vous m’ayiiez laissé m’exprimer (librement) dans ces droits de réponse, ce pour lequel je vous remercie, sincèrement, ainsi que toute l’équipe d’ActuaBD.

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