"Tous les hommes naissent comédiens, sauf quelques acteurs" disait Sacha Guitry. Depardieu est de cette race d’acteurs. Qu’il apparaisse en conducteur bourré, en ami de la démocratie poutinienne, ou en amateur de frites fiscales, on ne voit que sa truculence, sa faconde, la farce hénaurme. Et l’on ressent aussi ses fêlures, ses blessures, ses drames enfouis qu’il essaie d’effacer d’un grand éclat de rire ou d’une rasade alcoolisée, comme on le fait pour une mauvaise pensée.
De la sincérité de Sergio Salma, on ne doute pas un instant. Bien sûr que la "marque Depardieu" fait vendre, que les biopics font partie des incontournables de la littérature commerciale et qu’en cette matière, l’éditeur Bamboo en connaît un rayon. Dès les premiers instants du "scandale" fiscal de Depardieu, Salma posta sur sa page Facebook les notations humoristiques que ses amis “likèrent” par poignées. Il y avait manifestement là un sujet...
Quelques mois plus tard, il nous offre une biographie tendre et amusée de son idole. Il ne nous cache rien : ni ses bêtises de jeunesse, ni sa girouette politique (il soutient successivement Mitterrand, Robert Hue puis... Sarkozy !), ni ses amitiés pour les dictateurs friqués. Mais on retrouve par ailleurs le jeune gars de Châteauroux, débordant de vitalité, inculte mais gourmand de culture, enfilant les rôles dans les films les plus marquants du cinéma français de ces quarante dernière années, des Valseuses à Welcome to New York.
Et le portrait est juste, même si l’empathie, voire la sympathie pour l’homme est présente à chaque page. Les amoureux de Depardieu ne seront pas outrageusement choqués, ses détracteurs non plus. Chacun repartira avec un sourire.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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