Deux tomes pour deux destinations : l’Italie, avec Florence et Venise, et l’Ecosse pour une visite à Edinburgh. N’oublions pas également l’épilogue se déroulant à Londres : le père de notre héros y épouse une Anglaise, vieille amie de sa mère. Tout le suspense tient alors à savoir si Ozora sera ou non, présent à ce moment de « renouveau ».
Mais, reprenons dans l’ordre. En Italie, Ozora, accompagné de son ami, profite de la fin de son voyage pour enchaîner les visites touristiques et gastronomiques. À Venise, ils rencontrent une jeune compatriote, métisse italienne par son père, qui a elle aussi des problèmes de communication avec ses parents.
L’Italie accueille également les retrouvailles d’Ozora avec son père, organisées par son frère. Cependant à part la touchante anecdote de sa demande en mariage à leur mère, pas grand-chose ne sort de cette rencontre. Mais Ozora apprend l’existence d’un dernier ami de sa mère, vivant à Edinburgh, qui pourrait détenir la clé de la séparation de ses parents.
Le récit se poursuit ainsi au fil des voyages et des rencontres, retissant l’histoire des parents de notre héros, mais aussi celles de leurs amis de l’époque vivant en Europe. Une vision libre et cosmopolite qui interroge Ozora qui a vécu toute sa vie en enchaînant lycée et université sans se poser de question, par un automatisme bien japonais, que ce voyage remet en question.
Homosexualité et famille recomposée apparaissent comme d’autres thèmes récurrents du récit de John Tarachine. La mangaka montre à son héros et ses lecteurs un monde plus vaste que le Japon, tout en optant pour un point de vue de continuité, tout en douceur, comme avec la future demi-sœur anglaise d’Ozora qui le considère d’emblée comme un membre de sa famille.
C’est en voyageant loin que l’on se trouve soi-même et que l’on retrouve les siens : une idée simple qui sert de fil conducteur à une jolie balade, à l’ambiance rêveuse et au trait vif, sur la quête de soi. Avec ses décors de carte postale et ses personnages pittoresques, John Tarachine signe un excellent récit de genre, drôle, attachant et universel.
(par Guillaume Boutet)
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Goodnight, I love you... T3 & T4. Par John Tarachine. Traduction Aurélien Estager. Akata, collection "L". Sortie le 14 mars 2019 & le 27 juin 2019. 160 pages. 8,05 euros.
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