Intitulée « Signé Griffo » – Un dessinateur au service des scénaristes, cette exposition, dont le commissaire n’est autre que l’actuel conservateur du CBBD, Jean-Claude De la Royère, se clôturera le 24 novembre prochain.
C’est dans le dessin et l’illustration publicitaire de Griffo a fait ses classes avant de se tourner vers la bande dessinée en 1975, année où il prendra la suite de Mittéï, sur la série Modeste et Pompon, créée par Franquin en 1955. Cette première expérience ne conditionnera toutefois pas son style de dessin : à la différence d’autres dessinateurs, Griffo se démarque par son adaptabilité et va voir sa renommée grimper en flèche en adoptant un style graphique plus réaliste.
Il va ainsi collaborer avec des scénaristes comptant parmi les plus grands de ces trente dernières années : Jean Van Hamme sur S.O.S. Bonheur, Desberg, avec lequel il réalise les séries Sherman, Golden Dogs, et Empire USA, Valérie Mangin, pour le premier tome de Abymes, ou encore Jean Dufaux (Murena), avec les séries Beatifica Blues, Monsieur Noir et surtout la célèbre saga Giacomo C., probablement la plus populaire du dessinateur.
Griffo met son coup de crayon au service des scénarios de Jean Dufaux de 1987 à 2005. En quinze tomes, les deux artistes dépeignent les aventures d’un personnage librement inspiré du véritable Giacomo Casanova, le célèbre aventurier-séducteur vénitien de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Reconnue pour la précision de sa documentation, cette série représente l’un des travaux-références du dessinateur flamand.
Une nouvelle série, Giacomo C. – Retour à Venise a débuté en 2017 et compte déjà deux tomes, le second étant sorti à l’automne dernier. Bien que certains reprochent à cette suite de la série originale son manque de surprises et son "classicisme", Griffo est cependant à son meilleur.
L’évènement mettra en avant l’incroyable faculté d’adaptation du dessinateur à toutes les ambiances, à toutes les narrations et l’aisance de ses rendus aux styles pourtant si différents.
Au sujet de son évolution graphique, Griffo confiait sur ActuaBD.com, en 2006 déjà, à Nicolas Anspach : "Je n’ai pas de style fixe. J’adapte mon graphisme selon les histoires, de manière intuitive. Je peux partir d’une même structure de visage pour donner un résultat comique ou réaliste. L’ambiance du récit va donner le tempo.".
Ainsi Griffo appose-t-il sa griffe !
(par Thomas FIGUERES)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.