Gunslinger Spawn T. 1 - Par Todd McFarlane & Brett Booth - Delcourt Comics

Au fil des époques, de nombreuses personnes ont été victimes de la malédiction des Hellspawns. Plus précisément en l’an de grâce 1865 où un homme, Gunslinger Spawn dit "le Pistolero", aurait vendu son âme au Diable.

Plus d’un an après sa mort, il revient des entrailles de la géhenne et récupère son visage, précédemment écorché par ses agresseurs. Dans son malheur, ses fidèles loups se sont assurés que personne ne vienne déranger "leur maître", sachant pertinemment qu’il reviendrait tôt ou tard à la vie. Sa seule ambition dorénavant consiste à traquer les responsables de la mort de sa sœur Amy et de leur faire payer leur crime au centuple.

Tandis que le Pistolero se met en route pour traquer les criminels, un événement pour le moins étrange se produit : il traverse le temps et atterrit 160 ans dans le futur. Comment diable parviendra-t-il dorénavant à venger sa sœur ?

À peine débarqué à notre époque contemporaine, le nouvel Hellspawn issu de la Guerre de sécession, se retrouve malmené face à un ange aux ailes noires ainsi qu’à une horde de créatures célestes…

À l’instar de King Spawn, récemment publié aux éditions Delcourt, Gunslinger Spawn compte parmi les trois nouvelles sagas de l’univers de Spawn attendues au tournant. Et le résultat parle de lui-même, débordant de folie et d’ingrédients insolites, permettant à Todd McFarlane de prolonger et de perpétuer sa création.

Une belle surprise donc que cette intronisation d’une énième facette du suppôt des enfers, plutôt complexe dans son acheminement, puisqu’il faut se référer pour mieux comprendre à l’épisode de King Spawn déjà paru et à la future publication The Scorched - L’Escouade de l’enfer, à paraître prochainement.

La trame se concentre sur deux éléments majeurs : la vengeance du Pistolero, peu importe l’époque où il évolue, qu’il s’agisse de l’an 1864 ou bien de notre époque, ainsi qu’à la protection de Taylor Bartlett, l’un de ses descendants, bien mal embarqué, devenu la cible de son père.

De manière générale, on se retrouve avec une trame plutôt bien ficelée, reprenant les temps forts de la saga. En revanche, certains dialogues répétitifs, voire interminables, plombent à certains moments l’ambiance. Il aurait été souhaitable de privilégier l’essentiel, sans se perdre dans un écheveau d’échanges verbaux.

Comme c’est généralement le cas, chaque tome de l’univers de Spawn est teinté d’une violence morbide. Gunslinger Spawn n’échappe pas à cette règle puisque dés l’entame de ce titre, Todd McFarlane crible de flèches son héros, lui tranche la gorge, le pend pour enfin lui écorcher le visage...

Et la suite n’est pas en reste, vu le concentré d’hémoglobine déployé. Boyaux et viscères à l’air, crânes défoncés, les amateurs de gore s’exalteront sûrement face à ce déferlement sauvage.

Un tome explosif, sans relâchement, ni temps mort, jouant clairement la carte de l’action tonitruante, puisque les deux tiers de l’album sont consacrés à des combats répétitifs certes, mais particulièrement bien mis en scène par un trait graphique somptueux.

Au dessin, Brett Booth, qui s’occupe de la majorité des planches, et donne le vertige par sa précision millimétrée et son découpage tout à fait jouissif. L’artiste séduit par l’atmosphère de ses arrières-plans et des décors hallucinés, notamment lors de son affrontement face à Violator, alias le Clown.

Un tome qui n’a rien à envier à ses prédécesseurs, pour le plus grand bonheur des adeptes de la franchise. Espérons qu’il en sera de même pour The Scorched - L’Escouade de l’enfer, attendu début 2023.