Après avoir terrassé Wretchik, le Voleur continue sa quête de vengeance. Aussi, lorsqu’un commando composé de trois frères cannibales se lance à sa poursuite en massacrant des innocents, son sang, avant de couler de plus belle, ne fait qu’un tour et ce sont des souvenirs douloureux de 15 ans qui refont surface. L’agresseur, bien connu du voleur, a d’ailleurs un vieux compte à régler avec lui, et comme dans toutes joutes barbares, une jolie femme n’est jamais bien loin.
À première vue, le graphisme de Dan Hipp ne casse pas des briques. La lecture des planches semble ne pas être parasitées par des compositions détaillées et l’ensemble donne une impression de bâclage.
Que nenni ! L’auteur, à l’instar des meilleures aventures de chambara (histoires de sabre japonaises), sait frapper juste et propose une épopée violente plus élaborée qu’il n’y paraît, en raison d’aller-retour narratifs faisant parfois perdre le fil au lecteur, mais s’avérant diaboliquement efficaces pour ménager le suspense et révéler le parcours de souffrance de chaque personnage.
Graphiquement, on retrouve la radicalité du trait de Frank Miller période Sin City, simple mais tranchant comme un rasoir. Les partis-pris visuels (des rendus crayonnés pour les flashbacks) aèrent la lecture et permettent de relire les albums immédiatement, sans qu’une lourdeur inhérente à la pagination importante ne vienne nous démotiver.
Entre toutes ces amputations, défouraillages, et massacres d’innocents, on s’attache mine de rien au destin de cette poignée de personnages au sort tragique. Vivement la conclusion dans le prochain tome, qu’on devine loin du happy end, tant ce cortège de raclures aura bien mérité un périple lent et pénible jusqu’en enfer.
(par Thomas Berthelon)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Commander le tome 1 chez Amazon ou à la FNAC
Commander le tome 2 chez Amazon ou à la FNAC
Participez à la discussion