Après les pin-up pour défendre le solaire (voir la chronique des précédents volumes), place à l’humour avec un ours, ou presque, comme défenseur de l’éolien.
Et il faut bien cela pour faire passer l’avalanche de données et infographies dont Boichi nourrit son récit. Ainsi, tandis que nos héros découvrent bénéfices et inconvénients du vent en matière énergétique, le lecteur se prend à rire des circonstances de cette initiation.
Par ailleurs, la logique shonen de ce genre d’histoire suit son cours à travers l’affrontement entre Narushima et Urasawa, les deux rivaux aux valeurs et aux objectifs a priori antagonistes. Tout cela pour mettre en musique un propos au départ assez aride, rendu ici divertissant et instructif. Au final, le lecteur apprend des choses en matière d’écologie, sans jamais s’ennuyer, de façon ludique et didactique.
HE s’arrête donc au tome 3 et présente un bilan convaincant. La narration est arrivée au bout de sa logique et les autres énergies alternatives se trouvent rapidement introduites lors d’un épilogue habilement tourné, moment du récit qui résume bien les tensions qui agitent nos sociétés sur ce sujet, particulièrement d’actualité, de la transition énergétique.
Le cynisme des lobbies dominants du pétrole et du nucléaire y donne sa pleine mesure et, malgré des préconisations plutôt réalistes en matière de consommation d’énergie de la part des héros, c’est l’utopie qui reprend le main, seule solution pour envisager un avenir malheureusement bien sombre.
Entre espoir et résignation, idéalisme et fatalisme, le manga de Boichi tient la balance jusqu’au bout. Peut-être pour rappeler au lecteur que notre avenir demeure de la responsabilité de chacun.
(par Aurélien Pigeat)
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HE T2. Par Boichi. Traduction Satoko Fujimoto. Tonkam, collection "Seinen". Sortie le 09 avril 2014. 192 pages. 7,99 euros.