Haddon Hall, qui donne son titre à l’ouvrage, est le nom du somptueux manoir où David, sa femme Angie et une tripotée de hippies s’installent au tournant des années soixante. Dans ce cadre prestigieux, David compose tant et plus. Sa ténacité n’a qu’un objectif : enfin devenir une rock star mondiale. Jusqu’alors, ses enregistrements n’ont connu qu’un maigre succès (le 45 tours Space Oddity a tout de même été un hit). Mais Bowie est ambitieux, il veut écrire des chefs d’œuvres et marquer son temps. Au fil des semaines, il réunit ses « apôtres de la pop » (Tony Visconti, Mick Ronson, Syd Barrett,…) pour s’atteler à l’enregistrement d’un disque grandiose. La machine créative est en marche, observés par l’âme du Haddon Hall, David et sa bande vont vivre des mois intenses…
Tout en retraçant les sessions d’enregistrement de l’album « The Man Who Sold The World », le dessinateur Néjib donne le pouls d’un Londres entre deux époques. La vague fleurie des hippies est en train de retomber et va bientôt céder le terrain au glam rock. Au centre de cette mutation, David Bowie et son entourage deviennent les acteurs d’une petite comédie musicale qui incorpore les détails de la vie personnelle du chanteur (la schizophrénie de son frère Terry, le décès de son père, la naissance de son fils Duncan [1], sa rivalité avec Marc Bolan [2]…). Pour figurer cette période, Néjib a choisi un style graphique résolument sixties, avec Saul Steinberg pour principale influence. Le choix est pertinent et convient tout à fait pour emballer ce docu fiction.
David Bowie aura 65 ans en janvier 2012, Néjib lui offre par livre interposé un beau cadeau d’anniversaire.
(par Morgan Di Salvia)
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A paraître le 12 janvier 2012.
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[1] Devenu cinéaste sous le nom de Duncan Jones
[2] Le leader du groupe T-Rex
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