Hal Jordan : Green Lantern T. 1 - Par Grant Morrison & Liam Sharp - Urban Comics

Cela faisait presque dix ans que Grant Morrison n’avait pas travaillé sur une série régulière, depuis sa brève relance d’Action Comics dans le cadre de The New 52 (2011-2013). Il a souvent convenu que Green Lantern ne l’inspirait pas particulièrement mais, finissant par se laisser convaincre, il a accepté de s’essayer au personnage, appliquant sa méthode désormais bien rodée.

Ce premier album [1] propose la première partie de la saison 1 qu’il s’était engagé à écrire.

Suite à son succès une seconde saison a été annoncée. Sur le projet lui-même, Morrison a travaillé comme il l’avait fait par exemple à l’époque pour Batman et Superman, procédant une plongée dans l’histoire du titre afin d’en tirer des concepts et des personnages un peu oubliés.

Se positionnant à l’opposé de la tendance moderne du personnage, développée par Geoff Johns, à base de grandes armées qui s’affrontent dans des conflits épiques, le scénariste écossais focalise son récit sur le personnage d’Hal Jordan en le lançant dans une enquête de police presque normale.

© DC Comics / Urban Comics

Aucune autre « vedette » du comics n’est présente : Hal Jordan interagit avec les incontournables Gardiens, chefs du Corps des Green Lanterns, mais pour le reste, ce sont de vieux personnages qui sont remis sur le devant de la scène, comme Volk le Green Lantern volcan.

L’histoire débute sur Terre : Hal a du mal à y trouver sa place et enchaîne les petits boulots, incapable de les conserver en raison de son tempérament impulsif. C’est finalement suite à un transport de prisonniers qui tourne mal qu’il reprend du service. Ces derniers ont été arrêtés pour avoir volé un artefact de chance sur une planète-casino, mais ce braquage était en réalité une diversion, cachant une opération de plus grande envergure...

Participant à l’interrogatoire d’un des braqueurs, Hal remonte la piste d’un mystérieux groupe de mercenaires travaillant pour des clients peu fréquentables, dont les Esclavagistes, une race qui « vole » des planètes pour les vendre au plus offrant.

© DC Comics / Urban Comics

L’histoire en elle-même ne se révèle pas spécialement originale et surprenante, mais Morrison travaille en premier lieu l’ambiance et la caractérisation des personnages. Chaque épisode s’intéresse à une planète ou à une race, offrant ces portraits et ces dialogues aussi délicieux qu’ésotériques dont le scénariste a le secret.

Il est accompagné dans son projet par le dessinateur Liam Sharp dont le style baroque et rugueux se marie à merveille à son écriture. Les décors sont sublimes mais ce qui transpire dans leur travail, c’est finalement davantage leur goût des monstres que celui de la science-fiction, avec des rencontres et des lieux surréalistes.

D’un accès peut être difficile pour un lecteur qui ne s’est jamais frotté à Grant Morrison, le scénariste livre comme souvent un récit mystérieux et introspectif. Cette approche tranche avec les aventures d’Hal Jordan de ces dernières années, et en ce sens, le résultat s’avère fort réussi.

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