En l’an 2525, sur la planète Alpha Corvi II, la civilisation humaine fait face à une menace extraterrestre, provoquant une guerre sans précédent. La garnison de l’UNSC ainsi que de farouches marines résistent désespérément aux envahisseurs mais la tâche s’annonce rude, comme l’attestent les nombreuses pertes dans les deux camps.
La menace s’intensifie, des groupes de transporteurs ennemis ont atteint la surface de Jamshid, la plus grande ville de la planète, devenue le cœur névralgique des combats. C’est alors que les Spartans, des guerriers surentraînés sont envoyés en renfort afin de neutraliser les Covenants. Ils sont les seuls habilités à pouvoir maîtriser la situation.
Comme à son habitude, l’éditeur Mana Books (groupe Ki-Oon) revient sur des jeux vidéo mondialement connus et les propose au public au format Comics. De manière générale, cela réclame pour le lecteur, une certaine approche du jeu vidéo pour s’immiscer totalement dans ce genre de récit. Toutefois, la force de l’éditeur repose sur sa capacité à permettre au large public néophyte d’y trouver également son compte, par un éventail à la fois large et condensé de ce que propose la franchise originale.
Un volume scénarisé par Alex Irvine, qui s’était déjà illustré sur Deux Ex : Dissidence, une autre reprise d’un jeu vidéo en version Comics, dont l’essence est le questionnement de la relation de l’homme avec la machine.
Pour Halo - Dommages Collatéraux, le lecteur se retrouve face à un schéma on ne peut plus classique en matière de science-fiction, dont l’enjeu consiste à ce que l’humanité freine la soif de conquête de l’ennemi (sans trop se poser de questions sur la sienne...). Les affrontements d’abord en surface prennent ensuite une autre tournure dans un dédale de tunnels sous terre, pour enfin se dérouler sur tous les fronts, terrestres, aériens, mais aussi partiellement sous l’eau. Une trame soutenue, en dépit de son manque d’originalité mais qui, malheureusement, est entachée par un style graphique qui laisse tout de même à désirer. Le trait de Dave Cosland manque d’étoffe et de précision pour réellement convaincre, notamment dans l’exécution de ses personnages, peu charismatiques.
Cependant, notons qu’une fois que les Spartans revêtent leurs armures de protection "Mjolnir", la technique graphique s’acclimate favorablement à la trame et la dynamise même, redressant quelque peu la barre. Cosland a le talent de fournir ses guerriers en accessoires et blindages pour le moins originaux : protections de lames en fibres carbones, systèmes de propulsion autonomes, drones de surveillance... Dommage qu’il ait persu la touche personnelle, percutante et jouissive que l’on avait connue sur Scarface : Marqué à vie (2008). Un registre qui lui convenait mieux sans nulle doute. Mais ces réserves ne contrarieront certainement pas les amateurs de la franchise.
(par Marc Vandermeer)
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Halo : Dommages Collatéraux. Scénario : Alex Irvine. Dessin : Dave Crosland. Editeur : Mana Books. Traduction : Benjamin Viette. 77 pages. Sortie : le 21 janvier 2021. Prix : 15 euros.
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