C’est une sorte de « Frustrée » des années 2000, juste plus moderne, plus sexy et moins complexe que la saga bretéchérienne, une rebelle campée sur ses talons aiguilles et dont le regard bleu-acier bordé de velours noir séduit autant qu’il transperce.
Certes, Nemi est une femme, mais comme dirait l’autre : « elle en a ». Pour elle, les chochotteries à la Britney Spears ne vaudront jamais un bon vieux Metal, d’autant qu’elle aussi, elle « smoke in the water » et elle lève le coude de façon assez raide.
Qu’un mâle mal dégrossi tente de lui faire oublier l’égalité des sexes et il peut être assuré d’être rectifié, par le bas ! Mais voilà, son attitude limite « macho girl » contraste plutôt avec les aspirations romantiques de l’intéressée qui espère toujours rencontrer un prince charmant, gentil et intéressant, si possible à mille lieues de la planète foot. Pas facile, par les temps qui courent…
N’empêche, ses états d’âme frisent la tragédie. Nemi est une Hamlet norvégienne !
Fille de l’Underground
Née en 1975, Lise Myhre a fait ses études aux États-Unis puis quelques boulots d’illustration avant de collaborer à la version norvégienne du magazine de Gary Larsson, The Far Side . sept ans plus tard, elle explore son « côté obscur » (c’est le titre de sa rubrique) dans le même titre, son double Nemi finissant par y apparaître. Son côté norvégien très ancré et son sens de l’analyse de la société lui valent de placer quotidiennement sa série dans Dagbladet.
L’album, publié chez Bladcompaniet durant l’été 2000 obtient un tel succès que le groupe Egmont lui propose de publier son propre magazine, Nemi, toutes les six semaines. La publication, vendant près de 70.000 exemplaires par numéro, porte son score au deuxième rang de la bande dessinée pour adultes dans son pays, juste derrière le mensuel Pondus.
Son sens de la répartie et son physique agréable font d’elle une star de la télévision. Quand je suis allé la voir à Oslo, les gens l’arrêtaient dans la rue pour lui parler, poser en photo avec elle, ou lui demander des dédicaces.
Par ailleurs, la série Nemi est distribuée par son agent dans près de 60 quotidiens différents en Grande-Bretagne, en Espagne, en Irlande, en Finlande, en Australie, en Suède, au Danemark, en Allemagne, au Japon, aux États-Unis, en Italie, et en Bulgarie.
Il manquait la France dans ce palmarès. Elle arrive aujourd’hui en librairie avec un tirage, flatteur pour un premier titre, de 14.000 exemplaires.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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