On ne sait pas de quelle manière cette idée a pu naître ces derniers temps dans les bureaux de l’éditeur Marvel, mais toujours est-il que le temps de cinq épisodes entre 2014 et 2015, les séries Hawkeye et Deadpool ont partagé leurs personnages afin de créer l’événement qui donne son nom à l’album.
Qui de l’intimiste et de l’acclamée série Hawkeye ou bien de l’humoristique série Deadpool a le plus déteint sur cette rencontre ? Eh bien, il s’agit assurément de la seconde : Gerry Duggan, scénariste de la série Deadpool, est à la manœuvre de cette aventure. C’est un vent résolument humoristique qui gonfle les voiles de cette aventure, n’espérez pas retrouver le côté unique de la série de Matt Fraction ici car vous feriez fausse route.
Néanmoins, si la majorité du titre est portée par un humour très visuel et des répliques alambiquées du mercenaire à la grande bouche, il faut reconnaître à Gerry Duggan la volonté d’incorporer des éléments issus de la série de Matt Fraction. On retrouve ainsi parfois des éléments narratifs ou visuels, inspirés des planches de David Aja, qui ne manqueront pas de flatter les fans concernés.
Chose qui pourrait décevoir certains lecteurs, l’aventure porte assez mal son titre, Hawkeye et Deadpool n’en venant que très rarement aux mains entre eux, voire ne sont jamais réellement opposés. Seules leurs manières de faire sont opposées.
Les deux héros sont jetés dans une affaire d’espionnage où un hacker solitaire a récupéré la liste de tous les agents actifs du S.H.I.E.L.D, même ceux en couverture ; le vol attisant les convoitises d’acteurs plutôt mal attentionnés. Charge aux deux improbables partenaires de remettre la main sur la liste et d’arrêter les brigands qui la voudraient à n’importe quel prix.
Si l’intrigue ne vole pas très haut, tout en restant honnête, les lecteurs trouveront certainement davantage leur compte avec le développement des différents personnages.
À ce jeu là, Deadpool tire son épingle du jeu, Gerry Duggan ayant appris à le diriger dans sa propre série. En ce qui concerne Clint Barton, son traitement nous semble en demi-teinte, du moins en retrait par rapport au sort réservé au mercenaire à ses côtés. En revanche, l’autre Hawkeye, la jeune héroïne Kate Bishop, se voit confiée une place conséquente et réussie dans le récit ; ce qui est intéressant à suivre.
Hawkeye VS Deadpool | Balles masquées est un album honnête, mais pas indispensable dans le catalogue actuel. L’intrigue se laisse suivre sans grand accroc et est portée par d’efficaces planches de Matteo Lolli et Jacopo Camagni Les amateurs de l’actuelle série Deadpool trouveront très certainement leur intérêt avec cet exercice, moins ceux qui suivent assidûment la série Hawkeye (même si cette rencontre ne porte pas préjudice à ces personnages). Quant aux nouveaux lecteurs, ils peuvent tenter la lecture de cet album sans grande appréhension, les personnages et leurs motivations étant bien présentés (même si de nombreuses références à la série Deadpool se retrouvent çà et là).
(par Romuald LEFEBVRE)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
![Serge Monfort : « En lisant, l'enfant devient le chien, comme il deviendrait chevalier dans une BD médiévale ! » [INTERVIEW]](local/cache-gd2/07/a53eabf15a5df16adbd03466676855.jpg?1713070409)
