Hentai & Femdom

Pour réaliser cet article, nous nous sommes basés sur la définition suivante.

femdom \fɛm.dɔm\ féminin
1. (Sexualité) Pratique sexuelle où une femme exerce une domination.

https://fr.wiktionary.org/wiki/femdom

Nous avons décidé de ne pas restreindre le sujet du Femdom dans les Hentai à une seule pratique sexuelle, mais plutôt de l’élargir aussi à un rapport de domination apparente et menée par un, ou plusieurs, personnage(s) féminin(s) au sein d’une relation.

Afin de trouver des exemples pouvant s’inscrire dans ce thème, nous avons tout simplement parcouru les albums de notre bibliothèque et sélectionné le contenu qui nous semblait pertinent.

© Miyabi/Bunendo Corporation/Hot Manga

Débutons ce tour d’horizon avec True Love Lyricism de Miyabi, où l’on nous présente une histoire bien singulière durant laquelle c’est le personnage principal féminin qui tient assurément les rênes. Cette dernière se présente au personnage principal masculin comme une nymphomane, mais celui-ci refuse de céder à ses avances tant qu’ils n’ont pas créé de lien spécial entre eux. À défaut de coucher avec lui, l’héroïne l’intime de la satisfaire différemment, tout en prenant garde de ne pas céder à ses charmes tant qu’ils ne sont pas tombés véritablement amoureux. Une intrigue sentimentale bien menée qui montre la propension de Miyabi à mettre en scène des personnages féminins aux commandes.

© Miyabi/Bunendo Corporation/Hot Manga

En effet, dans l’album Un Monde haut en couleur, Miyabi nous présente une autre histoire où c’est à nouveau le personnage féminin qui guide le personnage masculin dans le cadre de leur idylle naissant. Le protagoniste est amoureux de sa camarade, mais ne lui a jamais avoué ses sentiments. Quelle n’est pas sa surprise quand cette dernière prend les devants après l’avoir vu acheter un Hentai chez le libraire ! Là aussi, l’intrigue romantique tissée par Miyabi est plus profonde qu’il n’y paraît.

© Shiki Takuto/Ti-Net Inc./Hot Manga

Des personnages féminins qui prennent l’initiative ou qui manifestent leur désir, voilà bien une caractéristique récurrente des histoires présentées par Shiki Takuto. Par exemple, dans Tokoharu – L’Éternel printemps, les prostituées de la maison close où est obligé de servir le personnage principal n’hésitent pas à l’intégrer dans leur univers d’une manière inattendue. À l’image du protagoniste, les lecteurs comprennent bien vite que les pensionnaires de cet établissement sont loin d’être dénuées de pouvoir.

© Shiki Takuto/Ti-Net Inc./Hot Manga

Dans Harem entre copines, Shiki Takuto met aussi en scène des personnages féminins qui n’ont pas de réserve pour exprimer leur désir. Le protagoniste, étranger aux choses de l’amour avant sa rencontre de ses nouvelles camarades, sera souvent soumis, de manière douce, aux désirs de ses pairs qui souhaitent profiter de ses prouesses.

© Kakao/WaniMagazine Co., Ltd./Hot Manga

La thématique du désir féminin peut être traitée de manière encore plus frontale par d’autres artistes. Par exemple, pour Kakao dans l’album Winning Strike !, le protagoniste est la cible, après son passage à l’hôpital, de l’intérêt amoureux d’un nombre certain d’infirmières y travaillant. Si le protagoniste sort de manière légitime avec l’une d’entre elles, ça ne décourage visiblement pas les autres de tenter leur chance quoi qu’il en coûte. Que ce soit seule ou à plusieurs, ces infirmières vont essayer de faire réviser son jugement à l’élu de leur cœur, faisant fi du souhait du protagoniste de rester fidèle à sa petite-amie.

© Yanyo/WaniMagazine Co., Ltd./NihoNiba

Dans l’album Love♥Sugi ?! de Yanyo, le personnage principal se voit refuser la légitimité d’entretenir une relation amoureuse avec une chanteuse populaire par l’amie et collègue de cette dernière. Sans trop comprendre ce qui lui arrive, il va devoir prouver sa valeur dans un ébat de groupe où ce sont les personnages féminins qui mènent la danse.

© Tomohiro Kai/WaniMagazine Co., Ltd./Hot Manga

Avec l’album Torokuchism, Tomohiro Kai met fréquemment en scène des histoires où ce sont les femmes qui ont visiblement l’emprise sur leurs partenaires. Cela peut passer, par exemple, par l’histoire d’une chanteuse de jazz qui, lassée d’attendre l’homme parfait, décide de le façonner elle-même ou bien par la présentation d’une cadre au summum de la réussite professionnelle qui, involontairement, fait complexer son partenaire qui s’occupe exclusivement de leur foyer.

L’exemple que nous avons retenu est celui présentant une riche héritière rencontrant au parc un quidam de son âge promenant son chien. La jeune femme tombe sous le charme de ce chien, expliquant à son propriétaire que ses parents lui ont toujours interdit d’en avoir un. Pour pousser son avantage, le propriétaire blague en proposant de tenir le rôle du chien chez elle. Quelle ne fut pas sa surprise de voir sa proposition être retenue et ainsi d’être désormais soumis aux desiderata de sa nouvelle maîtresse.

© Doumou/Kill Time Communication/NihoNiba

Au cours de l’un des récits du recueil Un Appétit de succube, Doumou nous présente un voyageur égaré qui a la malchance de rencontrer une marionnettiste aux pouvoirs surnaturels. Celle-ci intime à son convive de lui procurer son sperme, afin de disposer ainsi de l’ingrédient essentiel à sa formule pour donner vie à ses marionnettes. Le voyageur refuse, préférant rester fidèle à sa fiancée. Ce qu’il ne pouvait pas savoir, c’est que la marionnettiste est aussi capable grâce à ses fils magiques de manipuler à sa guise les gestes des êtres humains… Nous tenons là un exemple évident de soumission au personnage féminin.

© Seto Yuki/Ti-Net Inc./Hot Manga

Le Femdom peut aussi surgir dans des situations qui, sans crier gare, renversent les stéréotypes. Dans le recueil Allargando, Seto Yuki nous raconte notamment la romance naissante entre une jeune soubrette d’un salon de massage et l’un de ses jeunes clients. La jeune femme a littéralement craqué pour ce dernier et n’hésite pas à profiter de ses visites pour lui témoigner sa flamme. C’est la forme que prend rapidement leur relation qui peut surprendre les lecteurs : poussée par sa passion, la jeune femme n’hésite pas à initier son partenaire à des pratiques convoquant la domination féminine. C’est ainsi, par exemple, que ce jeune homme verra sa partenaire lui cracher ou lui uriner dessus. Le tout en étant consentant et trouvant cette dynamique allant de soi. C’est grâce à de tels récits que Seto Yuki fait valser les conventions pour surprendre les lecteurs.

© Okayu-san/GOT Co., Ltd./Hot Manga

Avec School Caste de Okayu-san, « Tel est pris qui croyait prendre » ! Un étudiant tombe par hasard sur le manga que dessine et rédige discrètement une de ses camarades. Quelle ne fut pas la surprise de l’étudiant de s’y voir croqué en plein ébat homosexuel en compagnie de l’un de ses proches amis ! Sa camarade, visiblement gênée par cette révélation, lui promet de faire ce qu’il voudra tant qu’il garde ce secret… L’étudiant accepte la proposition, sans comprendre qu’il allait devenir de fait le jouet de l’apprentie artiste et de ses amies. Les apparences sont trompeuses et ici, ce sont les jeunes femmes que l’on imagine réservées qui ont le pouvoir.

© Michiking/WaniMagazine Co., Ltd./Hot Manga

Nous tenons une idée relativement similaire avec le recueil Shujuu Ecstasy de Michiking, où l’on suit au cours de trois histoires les péripéties d’une soubrette. Celle-ci, par sa beauté et sa discrétion, charme la plupart des jeunes hommes de son âge. À nouveau, les apparences sont trompeuses : la domestique n’est pas une femme soumise, et c’est résolument elle qui soumet les hommes à ses désirs !

© Michiking/WaniMagazine Co., Ltd./Hot Manga

Responsable de l’équipe de domestiques de sa maison, elle sait aussi recadrer ses employeurs s’ils manifestent un mauvais comportement à l’égard de leurs employés. Ainsi, un jeune maître de maison pense pouvoir profiter de sa situation pour forcer une nouvelle domestique à le satisfaire sexuellement. C’était sans compter notre héroïne qui ne va pas hésiter à punir son employeur.

© Dibi/WaniMagazine Co., Ltd./Hot Manga

Afin de conclure ce tour d’horizon consacré au Femdom dans les Hentai, nous ne pouvions bien évidemment pas faire l’économie de présenter, même si c’est brièvement, le très singulier recueil Make a Beautiful Sound de Dibi. Et pour cause : toutes les histoires présentées dans ce recueil mettent en scène des ébats où les formes de domination féminine sont diverses et variées !

© Dibi/WaniMagazine Co., Ltd./Hot Manga

« Apprendre à pleurer de plaisir... », tel est le sous-titre de cet ouvrage : il correspond bien à son contenu car ses protagonistes masculins vont apprendre à cheminer vers le plaisir autrement que par la pénétration de leur partenaire. Bien au contraire : les personnages féminins ici présentés, souvent plus âgées ou matures que leur partenaire, n’hésitent pas à renverser les stéréotypes et initier ainsi ces messieurs à d’autres plaisirs insoupçonnés. De souvenir, on a rarement vu dans un Hentai autant d’objets introduits dans le corps des protagonistes afin de les conduire au septième ciel…

C’est ici que s’achève le corpus d’exemples que nous avons rencontrés afin d’étayer le thème « Hentai & Femdom ». Quelques principaux traits nous sont parvenus à la lecture de ces exemples :

• Le Femdom est souvent déclenché dans la narration par un personnage féminin qui se montre tout à coup grossier. Est-ce que pour les auteurs japonais, la grossièreté est la marque des femmes qui prennent ostensiblement les rênes ?
• Comme imaginé a priori, le Femdom permet de renverser les stéréotypes : un personnage féminin supposément soumis n’hésite ainsi pas dans ce cadre à renverser la table et bien faire comprendre aux autres qu’elle est aux commandes. Ces messieurs en sont pour leurs frais et comprennent que ce n’est pas forcément le sexe supposé fort qui définit la dynamique du couple.
• Sur le plan graphique, le Femdom est incarné par de plus fréquentes scènes lascives de cunnilingus où le personnage féminin est assis sur son partenaire.
• Dans le même ordre d’idée, le Femdom repose plus volontiers que la production ordinaire sur la mise en scène de pénis ligotés ou compressés durant les ébats, voire massé par les pieds d’une partenaire. Peut-on voir une portée symbolique derrière ces choix artistiques ?
• Contrairement à ce que l’on pouvait imaginer a priori, la mise en scène de la pénétration d’un protagoniste par sa partenaire est très rare dans les Hentai qui nous sont parvenus. Sujet tabou au Japon ? Peu vendeur chez celui-ci ? Ou alors, est-ce que nos éditeurs n’ont pas encore beaucoup pioché parmi ce type d’albums ?

Si d’aventure la question du Femdom dans les Hentai vous a intrigués, sachez qu’un nouvel album associé risque de débarquer au cours de l’année 2023 : au regard de la couverture de Caresse-moi du bout des doigts, nous ne doutons pas que Dibi en a pas fini avec ses fantaisies érotiques où ces messieurs apprennent à pleurer de plaisir grâce à la sagacité de ces dames.