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Hermann, Grand Prix d’Angoulême 2015 ?

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 24 janvier 2015                      Lien  
Hermann connaît en ce moment [une grande rétrospective à Versailles.->art17402] et son nom apparaît dans la short-list des trois noms en compétition pour le Grand Prix d'Angoulême 2015. Emportera-t-il la palme cette année?
Hermann, Grand Prix d'Angoulême 2015 ?
Il vient de terminer son dernier opus, avec Yves H au scénario : "Sans Pardon". Il aura bientôt 77 ans.
Le Lombard / coll. Signé

Hermann crée la surprise en se retrouvant au second tour d’un scrutin où 2000 auteurs auraient voté (curieux : le rapport Ratier dénombre environ 1400 auteurs qui publient chaque année...). Sortent du chapeau exactement les mêmes auteurs que l’année dernière : Alan Moore et Katsuhiro Otomo, Hermann remplaçant Watterson.

Hermann ? Son nom apparaît dans la liste des nominés depuis des années. On raconte que dans l’ancienne Académie des Grands Prix, le jeu des inimitiés faisait qu’au dernier moment, il était systématiquement écarté.

Certes, Hermann est une grande gueule qui a toujours eu son franc-parler, mais on ne peut pas nier qu’il a une œuvre considérable. L’exposition de Versailles est là pour le rappeler : Jugurtha, Comanche, Bernard Prince, Jeremiah, Les Tours de Bois-Maury, Sarajevo-Tango... Voilà un gars qui n’a jamais levé la plume, une "nature" qui s’est imposée au fil des ans comme l’un des plus puissants dessinateurs réalistes de sa génération. Les Belges attendent d’ailleurs sa nomination, eux qui n’ont plus vu l’un des leurs élu depuis 12 ans [1].

Visibles à Versailles, les premiers travaux de Hermann sur Jugurtha
Illustration pour les Tours de Bois-Maury
"Pirates". Hermann fit le storyboard du film de Polanski.
Hermann, hier soir, se sentait George Clooney...

Katsuhiro Otomo aussi a sa chance puisque, en 2015, cela fera 25 ans que les Français auront découvert Akira, coup d’envoi du succès des mangas en France. Glénat se féliciterait d’une telle distinction, lui qui avait déjà vu couronner il y a deux ans, avec un "Prix Spécial", Akira Toriyama, l’auteur de Dragon Ball. Mais il sera président au 26e anniversaire, c’est ballot. Quant à Moore, le Prix, il n’en veut pas. Il l’a encore répété l’année dernière.. On peut très bien, derrière Watterson, le donner à l’un et à l’autre, ils le méritent amplement.

Reste que Hermann, 77 ans en juillet prochain, mériterait qu’on le célèbre de son vivant, alors qu’il est en pleine activité et qu’il vient de publier ces jours-ci encore un nouvel album, avec son fils Yves H au scénario : Sans Pardon (Le Lombard, collection "Signé"), une western noir où un fils veut se venger de son père.

Refuserait-il le Grand Prix, comme il l’a affirmé naguère à plusieurs reprises et encore récemment sur son blog avant de le retirer à la demande insistante des services de communication du FIBD ? Rencontré hier, il nous dit : "Moi, j’en ai rien à foutre. Mais il paraît que beaucoup de mes copains ont voté. Alors pour eux, je l’accepterais, mais sans faire de salamalecs."

Il n’a normalement pas prévu de venir à Angoulême cette année, mais son week-end est libre, au cas où...

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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LIRE AUSSI :

- L’interview de Hermann : « Si une case ne m’excite pas ou ne me procure pas de sensation, je la gomme. »

- La chronique de "Sans Pardon"

Commander "Sans Pardon" de Hermann et Yves H. chez Amazon ou à la FNAC

Hermann à Versailles
Du samedi 24 janvier au dimanche 22 février 2015
Tous les jours, du lundi au dimanche, de 12h00 à 18h00
Entrée Libre
Hôtel de Ville // 4 avenue de Paris // 78000 Versailles
Accès RER C Versailles Château Rive Gauche

Rencontres-dédicaces Sam. 24 et dim. 25 janvier 2015, de 14 à 17 heures.

Photos : D. Pasamonik (L’Agence BD)

[1Trois Belges seulement ont été élus depuis 41 ans : Franquin, Jijé et Schuiten.

 
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49 Messages :
  • Hormis le talent indéniable de Mr Hermann, on a déjà un Grand Prix pour Willem -qui s’en fichait pas mal (et j’adore Willem), puis Watterson que ça ne préoccupe pas outre mesure et enfin dans la liste des nominés Mr Hermann "Moi, j’en ai rien à foutre (...)" Y’a comme un malaise au niveau de la remise des prix on dirait.

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    • Répondu par Pierre le 24 janvier 2015 à  23:27 :

      Ces personnes ont peut-être tout simplement compris qu’un prix (BD ou autre) ne veut strictement rien dire !

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      • Répondu le 25 janvier 2015 à  01:58 :

        C’est une supposition. Je voulais plutôt lancer le débat sur cette voie : quand Moebius a reçu le grand prix c’était une étoile montante, de même pour Tardi. Hermann aurait dû recevoir ce prix il y a 40 ans ! Maintenant, lui remettre dans les circonstances actuelles semblerait une énième sous-évaluation. Outre que si ce cas de figure satisfait Mr Hermann je n’ai strictement rien à apporter au débat. J’ai réfléchi par ailleurs à l’attribution de prix cette année : pour moi, pas de Grand Prix. Il ne pourra apparaitre que "petit" face à la tragédie que nous vivons. Par pitié, pour tous les artistes -travailleurs, dédiés, amoureux de leur public : pas de Grand Prix. Même, aucun prix cette année ! Cela semble tellement futile. Marquons le coup : c’est une industrie, mais une industrie créative. Ces prix sont faits pour vendre de la marchandise aussi, tout en ayant une connection avec le public. Je crois, mais c’est moi, que le public attend un vrai message de ce festival. Mon idée n’est certainement pas la seule. Mais j’aimerais que cette édition soit exceptionnelle.

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        • Répondu par Jean-Fred le 25 janvier 2015 à  14:47 :

          quand Moebius a reçu le grand prix c’était une étoile montante, de même pour Tardi. Hermann aurait dû recevoir ce prix il y a 40 ans !

          Absolument, il faut récompenser des étoiles montantes, des Bastien Vives, Arthur De Pins, Julie Rocheleau etc...

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          • Répondu le 25 janvier 2015 à  20:42 :

            Je rappelle aux petits jeunes que le grand prix à été conçu pour récompenser un auteur pour l’ensemble de sa carrière. Le donner à un jeune, aussi talentueux voire génial soit-il, serait un contresens. Ceci dit, les prix, les légions d’honneur et autres médailles n’ont d’importance que celle qu’on veut bien leur donner.

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          • Répondu par Yohann le 25 janvier 2015 à  22:05 :

            Moebius et Tardi étaient des auteurs confirmés lorsqu’ils obtiennent leurs titres...
            Moebius dessine depuis plus de 20 ans quand il remporte le grand prix. Pour info, le 1er Blueberry date de 1965. Il doit avoir pas loin d’une vingtaine d’albums.
            Tardi obtient le prix en 1985 et a pas loin de 20 albums publiés.
            Avant de sortir des erreurs aussi importantes, merci de vérifier. Parce que, quand on propose Vivès et consorts, ils n’ont rien a voir pour le moment avec les stars que vous citez précedemment.
            Et puis franchement, les prix c’est vrauiment pour amuser la galerie. Il est grand temps de supprimer ce prix...

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            • Répondu le 25 janvier 2015 à  22:58 :

              Je ne fais aucune erreur et je maintiens mon propos. Il y a une différence sur nos perceptions de ce que constitue une Oeuvre. Moebius commençait tout juste le Garage Hermétique lors de sa nomination et Tardi inaugurait la Guerre des Tranchées depuis peu. Mais je me fais peut-être une idée révolue de ce qu’un Grand Prix doit être... Le message évoquant les autres "étoiles montantes" est le trait d’ironie de quelqu’un qui à défaut de pouvoir argumenter se complait à ricaner. Vous lui accordez l’importance que vous voulez.

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              • Répondu par Jean-Fred le 26 janvier 2015 à  13:54 :

                Le message évoquant les autres "étoiles montantes" est le trait d’ironie de quelqu’un qui à défaut de pouvoir argumenter se complait à ricaner.

                Il n’y avait aucune ironie dans mon message, vous êtes un tordu. Comme en leur temps on récompensa Moebius et Tardi, il faudrait aujourd’hui récompenser les Bastien Vives, Arthur De Pins, Julie Rocheleau,Yoann, Maximilien le Roy, Nicolas Wild, David De Thuin, Kéramidas, Virginie Augustin, bref les forces vives et créatives de la bande dessinée.

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                • Répondu le 26 janvier 2015 à  22:06 :

                  Oh, vous étiez sérieux ? Ouch ! Désolé... Mais vous auriez pu brandir dès le départ l’étendard des forces vives de la création, votre intervention alors n’en aurait été que plus limpide.

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  • Pourquoi Hermann, Grand Prix d’Angoulême 2015 ?
    25 janvier 2015 01:00, par Davidoff

    Pourquoi récompenser quelqu’un qui s’en fout ? Il y a plein de dessinateurs belges qui mériteraient amplement d’être Grand Prix, mais ils ne sont même pas dans la liste, Dany, Hausmann, Follet, Walthéry, Wasterlain, Dodier, Roger Leloup, Hardy, Yslaire, le merveilleux et regretté Geerts aurait tellement mérité cette reconnaissance. Pourquoi snober tous ces merveilleux artistes qui ont fait la grandeur de la bande dessinée, le plaisir d’en lire et relire ?

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    • Répondu le 25 janvier 2015 à  02:08 :

      Dodier, belge ?

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    • Répondu par Richard Foin le 25 janvier 2015 à  02:36 :

      Désolé, mais nous n’abandonnerons pas l’un de nos plus beaux spécimens, Dodier n’est pas belge, et sa bonne ville de Dunkerque est encore française !

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      • Répondu par Risky le 25 janvier 2015 à  14:48 :

        Dunkerque n’est pas loin de la Belgique, et Dodier n’a publié que dans Spirou, journal belge, il est un belge d’honneur !

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        • Répondu le 25 janvier 2015 à  20:38 :

          Dodier a également publié dans Pistil, journal français qui a également vu débuter Makyo et Vicomte. Mais cette guéguerre de nationalité n’a aucun (bon)sens ! La seule chose qui compte c’est la qualité des artistes, pas leur passeport.

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          • Répondu par Denis le 26 janvier 2015 à  00:32 :

            cette guéguerre de nationalité n’a aucun (bon)sens

            Sauf qu’Angoulême ne récompense jamais de belges, alors qu’ils ont fait la bande dessinée. Après Franquin en 74 et Jijé en 77, il faut attendre 1992 pour avoir Morris et 2002 pour Schuiten, depuis : rien.

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            • Répondu le 26 janvier 2015 à  17:03 :

              Plutôt que de comptabiliser les passeports des uns et des autres, mieux vaudrait sans doute regarder quels types de bandes dessinées sont récompensées. Je pense que vous feriez mieux de vous insurger contre le fait qu’une certaine bd à destination du grand public jeunesse (représentée naguère par les Franquin et Morris) ne soit plus jamais récompensée. La bd est plurielle, les reconnaissances doivent l’être aussi.

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              • Répondu par Aldebaran le 26 janvier 2015 à  17:20 :

                Et ZEP alors ? Ce n’est pas de la bd à destination du grand public jeunesse ? Il a été GP en 2004, il avait 36 ans.

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                • Répondu le 29 janvier 2015 à  00:40 :

                  Bravo ! Vous en avez trouvé un en trente ans !

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    • Répondu par Laurent le 26 janvier 2015 à  18:49 :

      L’histoire d’Hermann et d’Angoulême est longue et complexe. Il sait qu’il a été écarté régulièrement à une époque, quand le jury était constitué des seuls lauréats. Sa grande gueule légendaire l’a fait stigmatiser le parisianisme et le conformisme dudit jury, et il a longtemps fait savoir qu’il refuserait un éventuel grand prix, dont il n’a pas besoin in fine. Cette année, le mode de désignation évoluant, il a mis de l’eau dans son houblon, sous la pression amicale de Glénat et d’auteurs Boucq en tête, et par respect pour ses collègues, qui l’ont placé dans le tiercé.

      Son éventuel succès - pas acquis, Otomo et Moore sont des clients sérieux - n’aurait rien d’usurpé au regard de son oeuvre. On a récompensé des auteurs qui furent uniquement ou essentiellement dessinateurs, et lui est assurément un GRAND dessinateur, dont le style tout en restant caractéritique a considérablement évolué avec le temps. Gir/ Giraud /Moebius, qu’il admire particulièrement, l’admirait pour ses chevaux par exemple. Mais il n’est pas que cela. Tout sa vie durant il a relevé des défis ; celui de n’être pas qu’un dessinateur et se scénariser lui-même ( Jeremiah ou Bois-Maury, ce n’est pas rien, la 2nde série étant un des must en médiéval réaliste ) celui de revoir sa technique de mise en couleurs ( passage remarqué et remarquable à la couleur directe ) oser des aventures scénaristiques ( Caatinga, ou Nic, avec Morphée )
      Certes,il n’a pas lancé un courant artistique ou osé une aventure éditoriale : en bon sanglier un peu ours (!) et casanier il navigue entre Bruxelles et le Limousin, préfère les petits festivals. Walthéry Leloup ou Wasterlain ont des parcours beaucoup plus linéaires, et des traits plus conventionnels. Hermann, qui n’est ni fier ni honteux d’être belge, juste belge aun autre mérite, celui d’être toujours en activité. "Je n’aime pas buller" dit ce stakhanoviste du crayon. Un comble pour un auteur de BD.

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      • Répondu par Ludovic le 26 janvier 2015 à  20:43 :

        Walthéry Leloup ou Wasterlain ont des parcours beaucoup plus linéaires, et des traits plus conventionnels.

        Le parcours de Wasterlain n’est pas du tout linéaire et son dessin est tout sauf conventionnel. Revisez vos jugements.

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        • Répondu par Laurent le 27 janvier 2015 à  18:04 :

          Je n’ai pas dit "linéaire et conventionnel" dans l’absolu, mais en comparant avec Hermann.

          Je vois moins de rupture chez Wasterlain - qu’au demeurant, je vous l’accorde, je connais moins bien. Vrai aussi qu’avec Leloup dans le lot, un modèle de linéarité s’il en est, cela peut prêter à confusion .

          L’originalité de Wasterlain, je la trouve plus dans les univers que dans le coup de crayon proprement dit, même si, évidemment, le second sert le premier.

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  • Hermann est un très bon dessinateur. mais outre sa virtuosité technique, il n’a pas apporté grand chose, sur le fond, à la bande dessinée contemporaine.

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    • Répondu le 25 janvier 2015 à  12:48 :

      Toujours plus que ceux qui se revendique de la nouvelle BD et qui sont eux régulièrement mis à l’honneur.

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      • Répondu par HervéTT le 25 janvier 2015 à  14:51 :

        Toujours plus que ceux

        Non, beaucoup moins, Hermann est un artisan continuateur, il a beaucoup moins apporté au medium que Sfar, Trondheim, David B, Fabrice Néaud ou Blain.

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        • Répondu le 25 janvier 2015 à  17:50 :

          Si vous êtes si certain de l’apport des auteurs que vous citez, j’imagine que vous n’aurez aucun mal à nous expliquer et nous nommer les points essentiels sur lesquels ils ont tellement fait avancer la BD.

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        • Répondu le 25 janvier 2015 à  18:54 :

          C’est évident.

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    • Répondu par La plume occulte le 25 janvier 2015 à  15:54 :

      Hermann est bien mieux qu’un très bon dessinateur c’est un excellent narrateur, un brillant narrateur même.La narration, l’art séquentiel pour être plus précis ,est l’essence même de l’art de la BD : si on pousse la logique de cette évidence jusqu’au bout on peut même considérer qu’en l’espèce le dessin pur dans ce cas n’est qu’une breloque.

      La BD est une écriture graphique, des images enchaînées qui ne sont qu’une succession de codes mis côte à côte, du logo signifiant.Pour donner une idée plus précise, l’équivalent , en bien plus sophistiqué, des lettres de l’alphabet qui stratégiquement alignées donnent des mots choisis qui ,dans une même logique stratégique finissent par donner des phrases qui expriment un sens, une opinion, une pensée, un concept, un sentiment, un fond, une humeur, une perspective, une abstraction, une allégorie, une intention, une perception,une position, une réflexion, une vision,une conception ,un modèle, une représentation......une inspiration !Tout comme pour la littérature, l’art séquentiel est modulé par d’autres codes basiques qui servent d’indispensable ponctuation ; de même que les deux domaines narratifs , qui n’ont pourtant rien à voir, malgré tout ça et tout ce qu’on raconte souvent ,abusivement,sont structurés par une rigoureuse grammaire. Dans tous les cas seul le talent individuel fait la différence. Intrinsèquement la BD ,comme la littérature sa fausse jumelle, peut tout exprimer, son champ de possibilité est sans limites , si ce n’est celles de l’artiste qui joue avec ;limites qui seront toutes différentes pour un autre artiste à l’oeuvre. On parle ici sans se préoccuper des contraintes purement commerciales, qui passent pour êtres celles du média.

      Pour en revenir à Hermann difficile si on considère tout ça de dire qu’il n’a rien apporté, son apport est colossal, inestimable....Unique ! Sans trop s’ attarder, sa manière de gérer l’espace, le temps, la tension, le silence, la température, sa capacité à faire vibrer l’air sont sans commune mesure.

      Peut-être que pour vous , il passe pour ne rien avoir apporté à la bande dessinée -à ne surtout pas confondre avec la BD bien sûr- contemporaine parce qu’il ne s’ est pas confronté, pour s’ épancher sur ses trois douleurs, au roman graphique, ce format hypocrite et purement commercial qui serait le Graal qui légitime tout artiste de l’art séquentiel digne de ce nom.

      Allons allons.

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      • Répondu le 25 janvier 2015 à  18:54 :

        Vous avez raison. Il dessine bien et raconte pas mal. Mais ce qu’il raconte relève quasi-systématiquement du poncif, voire du cliché-du-récit-d’aventure.
        Bref, brillant dans la forme, assez vain sur le fond.

        Pas grave, il a fait une "carrière", je suppose qu’il vit bien de son travail, ils sont légion dans la franco-belge à pouvoir l’envier.

        De là à lui filer un grand prix...

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        • Répondu par La plume Occulte le 25 janvier 2015 à  20:02 :

          son apport est colossal, inestimable....Unique .Son talent fait l ’admiration et l’envie d’une cohorte d’artistes,et non des moindre, dans le monde qui tiennent un crayon tout les jours....Et qui se foutent des petites guéguerres de chapelles du franco-belge !
          Il dit plein de choses (on le lui a assez reproché)vraiment ! Mais son respect du public le pousse à l’emballer dans un récit qui se veut distrayant.C’est son choix,sa vision,certainement son "école".Mais c’est loin d’être une tare, on peut même être convaincu du contraire,y voir une identité.

          Il utilise le poncif,le cliché ?Et alors ?!En quoi le stéréotype serait moins valorisant et plus honteux que d’utiliser le conformisme -c’est le moment de replacer scolaire et bourgeois- acclamé par la critique et les prix !

          Hermann a l’avantage ,et l’honneur(!),de ne pas se répandre dans le culturellement correct et ( c’est ce qu’on lui reproche surtout ) dans le politiquement correct estampillé de gauche.Comme ça ne plait pas on préfère estimer qu’il n’exprime rien.

          Hermann est incontournable.

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          • Répondu par JF. le 25 janvier 2015 à  21:18 :

            Oui, Hermann est totalement réactionnaire ! Pourquoi pas après tout c’est son droit ! Oui Hermann est un inlassable travailleur. Il enchaine les pages depuis 40 ans, ne prenant aucun temps de respiration entre deux albums... Et cela se ressent dans ses histoires qui manquent souvent de profondeur. Sans parler des mauvais scénarios de son fils qu’il s’échine à mettre en image depuis 15 ans, gâchant ainsi une bonne partie de sa carrière. Hermann est un excellent dessinateur réaliste. Superbe mais quand même moins virtuose que GIR à qui on l’a souvent comparé au début de sa carrière. Sauf que Giraud était aussi Moebius, qui a co-crée Métal Hurlant et qui a ouvert des nouvelles voies au média BD, en faisant un grand prix d’Angoulême indiscutable, lui. Bref, attribuer le grand prix à Hermann n’aurait rien d’un hold up, mais ce n’est pas une évidence non plus.

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          • Répondu le 25 janvier 2015 à  21:22 :

            "Colossal, inestimable, unique". Houla. Du coup, effectivement on peut se demander si le grand prix mérite Hermann :-) Le problème, avec ce genre d’envolée lyrique, c’est que, mal maîtrisé, ça peut faire sourire. Et puis, valider l’utilisation du "poncif, du cliché" sous le prétexte grossier du "respect du public", non, pitié, plus en 2015, quel irrespect. Et quand on lit, sous votre plume, pas vraiment occulte du coup, cette aigre condamnation du "conformisme acclamé par la critique et les prix"... on se dit qu’il n’y a pas qu’Hermann qui aime brandir les poncifs et les clichés.

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            • Répondu par La plume occulte le 27 janvier 2015 à  01:31 :

              Colossal,inestimable, unique, oui son apport est de ce calibre. Je pourrais développer sans problèmes. A défaut souriez, ça ne peut pas faire de tort.

              Je ne valide rien, ni cliché ni conformisme, par contre votre manière de prendre benoîtement l’ascendant et de faire dire aux autres ,qui ont le mauvais goût de penser différemment de vous arguments à l’appui, des choses qu’ils n’ont jamais exprimées est, si ce n’est conformiste en tout cas lourdement conforme aux réflexes défensifs des personnes qui tiennent ce genre de discours positionnant.Au point de finir par être un vrai cliché.

              Attendez vous à finir dans un album D’Hermann.

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          • Répondu le 26 janvier 2015 à  00:16 :

            J’ai l’impression que vous lisez l’anglais. Connaissez-vous cet article du regretté Kim Thompson (Fantagraphics) ?
            http://www.tcj.com/a-modest-proposa...

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            • Répondu par La plume occulte le 27 janvier 2015 à  00:07 :

              Merci pour le lien , je ne connaissais pas, mais après ? Oui après, et alors, qu’est-ce que ça change ?

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  • les personnes qui traitent Hermann de réactionnaire et en même temps critiquent ses histoires en disant qu’elles sont vident de sens.
    Vous ne trouvez pas cela incompatible. S’il est réactionnaire comme vous dites c’est parce qu’il tient un discours qui ne vous convient pas. Vous êtes des suiveurs de la mode actuelle et pour vous rien n’a plus d’importance que d’être en phase avec le l’air du temps. Et bien Hermann, il s’en moque car il a réellement un ton qui lui est propre et qui va au delà des modes.
    Ce que vous soutenez est déjà réactionnaire et le sera encore plus dans quelques années lorsque la mode qui les a porté sera totalement passée.
    Mais continuez à critiquer en n’utilisant que le prisme de la branchitude, cela vous portera sûrement encore à de fines analyses.

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    • Répondu par Oncle Francois le 26 janvier 2015 à  12:24 :

      Bien d’accord avec vous. J’en ai un peu marre de ces commentaires désobligeants qui traitent de réactionnaires ceux qui savent dessiner et écrire, enfin bon alors, on est en train de discuter d’un auteur artiste de talent et non d’un quelconque homme politique situé entre la gauche et la droite de l’échiquier "popot-lit-hic" (vaste programme qui résume bien les ambitions de ces professionnels du mensonge institutionnalisé).
      Je pense que Hermann aura bientôt le sourire aux lèvres. Mieux vaut tard que jamais surtout lorsqu’il s’agit de réparer un important oubli, pour ne pas dire une cruelle injustice...

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      • Répondu par Guerlain le 26 janvier 2015 à  16:39 :

        J’en ai un peu marre de ces commentaires désobligeants qui traitent de réactionnaires ceux qui savent dessiner et écrire

        Ne mélangez pas (encore) tout. On ne dit pas d’Hermann qu’il est réactionnaire parce qu’il sait écrire et dessiner
        Cela ne se rapporte qu’à certaines de ses prises de positions, et certains de ses scénarios qui véhiculent des idées réactionnaires (relisez certains Jérémiah, dont Simon est de retour). C’est une des raisons qui lui a fermé les portes de l’académie pendant des années (depuis les années 90, avant même que la génération Trondheim, Blutch et autres n’apparaisse).
        dans les années 90, qui étaient les auteurs revenant le plus dans le choix des professionnels, qui étaient consultés à l’époque ? F’murr (mais Fred aurait décidé de mettre son véto sur F’murr), Loisel (qui n’aura le prix qu’en 2003, sans doute grâce au lobbying intense de Zep) et Hermann, toujours recalé parce que considéré comme trop à droite par l’académie, qui n’était pas encore polluée par cette clique que vous exécrez.
        Evidemment, les opinions politiques d’Hermann ne doivent pas rentrer en ligne de compte quant à la reconnaissance de son talent et de son apport à la bande dessinée. Frank Miller a-t-il été ostracisé alors qu’il flirte carrément avec le nauséabond ? Il n’y a pas de raison que cela soit le cas. La bande dessinée n’a pas de couleur politique.
        (et je n’ose imaginer les débats passionnés qui auraient eu lieu pour fustiger les élections de Mandrika, Goossens, Vuillemin ou Veyron si les fora et les blogs avaient existé alors... je suis sûr qu’on se serait autant marré qu’aujourd’hui)

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        • Répondu par Pirlouit le 26 janvier 2015 à  21:41 :

          Que voulez vous dire à propos des nominations de Veyron, Vuillemin et Mandryka ? Veyron aime bien dessiner les petits bourgeois, ce n’est pas pour cela qu’il est réac, il semble plutôt s’en moquer ! Vuillemin est un copain de Coluche, dont il a illustré avec talent plusieurs histoires drôles qu’il passait à la radio. Quant à Mandryka, c’est un électron libre, féru de psychanalyse et de philosophie. J’ai du mal à voir un discours droitisé dans son oeuvre ! Vous avez l’air très au courant, si vous avez des infos sérieuses, partagez les !

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          • Répondu par Guerlain le 27 janvier 2015 à  12:03 :

            je n’ai pas été très clair. je sautais un peu du coq à l’âne.
            Il n’y a rien de droitier dans Veyron, Vuillemin et Mandryka.
            Je voulais juste souligner que dans ce merveilleux discours du "avant, c’était mieux" qui laisse entendre qu’avant les grands prix étaient le fruit d’une belle unanimité alors que maintenant, il y a toujours des débats sans fin pour critiquer la légitimité de chaque grand prix. Si les canaux avaient existé, ces grands prix auraient aussi été remis en question par le public (celui de Veyron pour suspiscion de "copinage" avait été critiqué sur BDP en son temps, mais c’était avant l’omnirésence des blogs).
            Depuis des années, les grands prix font polémique une fois sur deux (et je suis gentil)
            Hermann est de droite, s’il est élu, ça fera des vagues
            Alan Moore est scénariste et trop... trop ALan Moore (et on lui ressortira Filles Perdues pour en faire un pervers), et ça fera des vagues
            Otomo, ben c’est du manga et d’aucun ressortira la vieille polémique sur le managa c’est KK, et ça fera des vagues
            les 3 nominés sont légitimes, ça n’empêchera pas les fâcheux de faire beaucoup de bruit

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            • Répondu par Pirlouit le 27 janvier 2015 à  15:06 :

              Merci à Guerlain pour ses explications ! Le Lost Girls de Moore est tout de même assez atypique dans son oeuvre, même s’il a du lui demander une dizaine d’années de travail. Le dessin n’a pas vraiment vocation à exciter la gent masculine, qui trouvera mieux sa pitance chez les éditeurs spécialisés (Tabou, Dynamite, Rebecca Hills), mais il est vrai que le scénario peut choquer.

              Nous serons fixés très bientôt ! Ce qui est sûr, c’est que Alan Moore n’aime ni les médailles en chocolat, ni les voyages. En plus, je le vois mal faire une belle affiche, même s’il a commencé comme auteur complet (Maxwell the cat)

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  • Le problème avec Hermann, c’est qu’on a attendu trop longtemps pour le récompenser. En fin de carrière, il est évident qu’il y a parfois une routine qui s’installe mais il ne faut pas oublier ce qu’il a apporté dans la mise en scène et la dynamique des récits. Il s’est régulièrement remis en question et a régulièrement fait évoluer sa technique.
    Comme chaque courant existe en s’opposant à celui qui l’a précédé, il est évident qu’Hermann a des détracteurs dans la génération qui l’a suivie.

    Je suis curieux de voire comment on jugera les stars du moment dans une vingtaine d’années.

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  • Hermann, Grand Prix d’Angoulême 2015 ?
    27 janvier 2015 21:23, par Patrick

    [1] Trois Belges seulement ont été élus depuis 41 ans : Franquin, Jijé et Schuiten.

    Morris n’a-t-il pas été Grand Prix en 1992 ?

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    • Répondu le 28 janvier 2015 à  18:27 :

      Si, mais il était naturalisé français.

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    • Répondu par Laurent le 28 janvier 2015 à  22:44 :

      Morris a bien reçu le prix du 20ème anniversaire, qui aurait dû être décerné pour la 20ème édition soit en 1993... Mais le lauréat officiel 1992 est Margerin.
      Les prix dates anniversaires sont comptabilisés au même titre que les prix annuels, sauf le prix du trentenaire( allez savoir pourquoi... ), attribué à Sfar ce dernier faisant toujours partie des nominés.
      Pour un festival qui réussi à oublier Hergé, Jacobs, M Tillieux, Peyo, ou Delaby, cela aurait été dommage de louper aussi Morris...

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  • Hermann, Grand Prix d’Angoulême 2015 ?
    28 janvier 2015 23:35, par xav kord

    "Hermann, auteur de droite"... Je me demande s’il n’est pas parfois réducteur de vouloir à tout prix ranger les gens dans des petites boites. Non ?

    Et quand bien même, le grand prix d’Angoulême est-il un grand prix de gauche ?

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    • Répondu par AntoineL le 29 janvier 2015 à  21:48 :

      D’une manière générale, je crois que l’histoire de la bande dessinée française est plutôt "de gauche" (qui est un case très large, hein). Particulièrement la génération Pilote puis Hara Kiri/Fluide Glacial/Métal Hurlant (peut-être (A suivre)) qui a donné la plupart des Grands Prix jusqu’aux années 2000. Donc oui, c’est un prix qui était tendanciellement remis par des gens de gauche (socialistes, libertaires ou qu’importe) à d’autres gens de gauche. Est-ce que c’était un critère ? Je ne sais pas mais comme ça reposait sur de l’inter-connaissance...

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      • Répondu par xav kord le 30 janvier 2015 à  18:58 :

        Je crois que tout ça (la sensibilité "de gauche" des auteurs et des journaux) est une vue de l’esprit. Essayer de cataloguer des gens comme Fred, Mandryka, Dionnet, Bilal et consorts me parait assez vain.
        D’autant qu’Hermann a publié son premier Jeremiah dans Métal Hurlant, un journal de gauche donc...
        Ils sont finalement très rares, les auteurs a être réellement engagés sur le plan politique. Hermann n’a pas cette prétention, d’ailleurs : il ne prétend illustrer que son ressenti, ses émotions face à certains "salauds" (je cite) dans des albums comme Simon est de retour ou Sarajevo Tango, certainement pas prôner un système, un projet de justice.
        Pour ma part, je partage d’une certaine manière son point de vue : mes réactions émotionnelles (mes pulsions ?) n’ont rien à voir avec mes choix moraux et politiques.
        Pas vous ?

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        • Répondu par AntoineL le 7 février 2015 à  13:34 :

          C’est un peu ce que je voulais dire en précisant que c’est une catégorie large. Je sais bien que ça n’a pas le même sens pour tous. Il n’empêche qu’on trouve parmi ces Grands Prix des artistes qui se sont dits "de gauche" (Tardi, Baru, Reiser, Wolinski, Giraud...). Vous parlez de Fred. Evidemment son oeuvre est bien plus que politique, mais il y a dedans des thèmes marqués, notamment une critique des l’esprit bourgeois et libéral.

          Si le fait d’attribuer artificiellement à un auteur une étiquette "gauche/droite" est un peu vain, on peut quand même tenir compte de la manière dont eux-mêmes se perçoivent et se positionnent par leurs œuvres. Est-ce que l’on peut lire Fred, Davodeau, Franquin, Gotlib, Kris, Lepage et d’autres en faisant abstraction de la dimension politique ou libertaire de leurs œuvres ? Oui sans doute. Sans y perdre un peu de sens ?

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          • Répondu par Renaud Berenguier le 24 août 2016 à  21:03 :

            un des meilleurs auteurs réalistes de sa génération avec un sens quasi inné des bons cadrages et échelles de plan, un maître du clair obscurs, un gars aussi facile à la plume, au pinceau, au Rotring, à l’art pen, au pinceau japonais qu’en couleurs directes. Et en sus un très bon scénariste créateur de deux séries de référence (Jeremiah et Bois-Maury) et de très bons one-shot..
            Vous connaissez beaucoup de dessinateurs qui arrête deux séries à succès, piliers du Journal de Tintin (Bernard Prince et Comanche), avec Greg au scenario pour voler de leurs propres ailes ? Et qui réussisse facilement ?
            Que ceux qui doutent du talent protéiforme d’Hermann regarde aussi quelques planches originales fortement encrée années 70, ça calme beaucoup de monde. Puis une caatinga couleur.. la messe est dite

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PAR Didier Pasamonik (L’Agence BD)  
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