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Hyver 1709 t. 2 - Par N. Sergeef, P. Xavier et J.-J. Chagnaud - 2016

Par Tristan MARTINE le 8 mai 2017                      Lien  
Le crépuscule de l’hyver 1709, sur fond de famine, de guerres. De l’aventure classique et pleine de souffle !

Un an après la sortie du premier, voici donc le second volume d’Hyver 1709, venant clôturer ce diptyque d’aventures politico-religieuses dans la France enneigée, et affamée, du terrible hiver 1709. Le règne de Louis XIV touche à sa fin, sa dernière guerre s’éternise, le gel tue les hommes et les récoltes, et le grain vient à manquer, à la fois pour les soldats et pour le peuple, dont certains tentent d’attiser la colère en le poussant à la révolte. Loys Rohan, le héros de ce récit, doit empêcher l’ennemi de mettre la main sur une cargaison quasi-miraculeuse de blé, qui sauvera le royaume !
Hyver 1709 t. 2 - Par N. Sergeef, P. Xavier et J.-J. Chagnaud - 2016
Cet album s’inscrit dans la droite ligne du premier, même si, et c’est un point positif, il ne comporte plus de lourdes et didactiques notes de bas de pages explicatives, et il en accentue les qualités et les défauts. Du scénario, on doit bien avouer que l’on retiendra surtout le rythme : le détail de l’intrigue est confus, l’on se perd un peu dans l’histoire et l’on n’arrive guère à s’identifier aux personnages, mais l’ensemble va vite, la tension ne faiblit pas et l’on comprend mieux cette ambition des auteurs de créer un « Mad Max sous Louis XIV ».

Le point fort de l’album reste sans conteste son rendu des atmosphères. Les 6 premières planches du récit s’ouvrent sur un flashback se passant au Brésil : elles sont saturées de lumière, le soleil brûlant tout et nous éblouissant par ricochet. Le reste de l’album, dans un contraste saisissant, nous ramène dans cette France hivernale, là encore saturée de couleurs aveuglantes elles aussi. Commentant notre chronique du premier volume, Jean-Jacques Chagnaud, le meilleur coloriste de sa génération intervenait en ces termes :

« Une bonne mise en couleurs qu’est-ce que c’est ? Un gros travail d’écoute pour pénétrer dans l’esprit de l’auteur, une grande complicité sans concession, une émulation mutuelle couleurs traits, un dialogue permanent, une implication totale, savoir se mettre en danger en repoussant en permanence ses limites, pas d’état d’âme et d’ego déplacé, un seul but le plus que mieux et une remise en question permanente. Beaucoup de travail, de fatigue, de bonheur, d’engueulades, d’humour.
Une de mes plus belles collaborations dans la durée à ce jour. Les exigences de Philippe Xavier et la qualité de son trait, sans tenir compte de rentabilité et autres contingences matérielles éditoriales m’ont permis de repousser certaines limites. Une bonne mise en couleurs c’est mettre à la disposition d’un auteur ses compétences associées à un travail d’équipe. Bref ! Un chouette moment en fin de carrière. »

On rend trop peu hommage aux coloristes dans l’analyse de bande dessinée, et il nous semble que pour une fois, toute la lumière doive être centrée sur celui qui la produit, si bien ici !

(par Tristan MARTINE)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 978-234400678

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