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Ikigami, préavis de mort : tomes 1 à 4 - Par Motorô Mase - Asuka

Par Charles-Louis Detournay le 31 décembre 2009                      Lien  
Une société a promulgué la mise à mort d'un jeune sur mille, pour que la population ressente la vraie valeur de la vie. Un scénario exemplaire, très justement remarqué par le jury d'Angoulême. Une baffe salutaire !

Dans une société contemporaine, la loi de ’Prospérité Nationale’ a été promulguée il y a plus de trente ans : compris dans le lot de vaccins obligatoires, une nanoparticule va condamner un jeune sur mille, dans une date comprise entre ses 18 et 24 ans. Cette épée de Damoclès a pour but de faire ressentir le vrai sens de la vie à l’ensemble des concitoyens.

Le jeune fonctionnaire Fijimoto est responsable de délivrer les Ikigami, les préavis de mort. Se posant beaucoup de questions sur la véritable nature de cette loi, il est néanmoins obligé d’avertir ces jeunes qu’ils ne leur restent que vingt-quatre heures à vivre. Mais qu’est-ce qu’on peut bien faire en une seule journée ?

Ikigami, préavis de mort : tomes 1 à 4 - Par Motorô Mase - Asuka

Tout en lisant cet excellent thriller d’anticipation, la chanson d’Obispo et de St Pierre ne cessait de me hanter. Que faire si on devait mourir demain ? C’est une ritournelle qui nous revient régulièrement en tête, on y pense et on oublie. Pourtant, pour les protagonistes des récits d’Ikigami (deux personnages par volume), difficile d’y échapper. On assiste donc à la fuite en avant ou la prise de conscience d’une jeune musicien en passe de réussir, d’un ancien collégien perclus de brimade, d’un assistant médical qui rendait le sourire à une vieille dame, etc.

Derrière ce ’sacrifice’ qu’on avait déjà abordé sous un autre angle dans Bokurano, se cache un mal-être bien plus pernicieux : le fait que cette société entière se soit accaparée cette loi horrible, acceptant qu’un gouvernement fasciste prenne la population entière en otage, sous prétexte de leur apporter le bonheur. Il est passionnant de se rendre compte comme la construction de Motorô Mase est élaborée : division de la ’mise à mort’, rédemption de la population par les soins apportés au porteur de l’Ikigami, responsabilité de la famille en cas de débordement des personnes, etc.

Tout en traduisant la perte de valeurs de la société nippone, cet excellent manga est avant tout une grosse claque pour chaque lecteur mis en face de sa responsabilité propre dans le devenir de son prochain et sa participation à la collectivité, même involontairement. On ne peut rester neutre à la lecture de ces destinées brisées, pour le ’bien commun’. Une réussite, à tout point de vue.

Fujimoto ne peut empêcher que l’Ikigami n’intervienne dans sa vie !

(par Charles-Louis Detournay)

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