Le combat contre l’obscurantisme n’est pas fini et ne se terminera jamais. Encore aujourd’hui, on tue par milliers des gens dans le monde parce qu’ils ne sont pas de la même religion ou parce qu’ils n’ont pas la même opinion que les dominants.
On nous a beaucoup bassiné avec Charlie Hebdo sur la question de la liberté de la presse, de la liberté d’expression -le gros argument d’un Dieudonné- et tous ces autres blablas. Cette liberté n’existe pas, n’a jamais existé, ne fut-ce parce que l’expression se doit d’être régentée dans une société éclairée : il ne faut pas laisser passer la diffamation, l’insulte et l’attaque Ad Hominem, les discours de haine ou la pédopornographie par exemple. Toute expression a besoin d’une éthique.
En revanche, la liberté de conscience -celle de croire ou de ne pas croire- et la liberté d’opinion, elles, elles sont fondamentales. Et c’est cela qui a été attaqué dans les attentats contre Charlie Hebdo : l’expression anticléricale.
Que ce soit l’Église catholique ou l’Islam, ou d’autres religions, l’armée ou les gouvernements..., Charlie Hebdo professait un culte de l’irrespect qui, du fait de l’Internet et des réseaux sociaux, a atteint un public à qui ces dessins, ces écrits n’étaient pas destinés.
On a tué Charlie Hebdo, pas les vecteurs qui ont permis à des populations incultes, manipulées par des intérêts religieux, d’avoir accès à une information qui ne leur était pas destinée et d’exprimer leur haine meurtrière. Les Islamistes n’ont brûlé ni Facebook, ni Twitter : pensez-vous ! : ils s’en servent pour nourrir leur propre propagande !
La raison contre la superstition, la lutte contre cléricalisme de tous temps oppresseur et meurtrier, et une opinion qui refuse que la religion s’insinue dans la chose publique, tel était le combat de Charlie Hebdo de Cabu, de Wolinski, de Charb, Tignous et d’Honoré en janvier 2015. Tel est son combat encore aujourd’hui.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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