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Ils l’ont dit en 2008 : Les interviews d’ActuaBD 4/4

Par Nicolas Anspach le 3 janvier 2009                      Lien  
Quatrième et dernier volet de notre trop brève et, loin s'en faut!, non-exhaustive rétrospective des rencontres que nous vous avons proposées en 2008. Éditeur {mainstream} ou de plus petit gabarit, auteur à succès ou jeune débutant, tous ont eu leur place sur actuabd.com, selon les possibilités de notre équipe de bénévoles. Tous continueront être mis en valeur dans nos colonnes en 2009. Bonne année !

Jeanne Puchol (Scénariste, dessinatrice - Le Docteur, Casterman) : « il n’y a pas UNE bande dessinée féminine et UNE bande dessinée masculine, il suffit de voir la diversité des registres choisis et des styles graphiques mis en œuvre par les unes et les autres pour s’en convaincre. En revanche, il y sûrement des thèmes féminins et une ou des manières féminines de les aborder. »

Ils l'ont dit en 2008 : Les interviews d'ActuaBD 4/4
Julio Ribera
(c) Nicolas Anspach

Julio Ribera (Scénariste, dessinateur - Montserrat - Bamboo) : « Cet été, j’ai lu un article dans le quotidien Le Monde qui était consacré à la vérité historique en Espagne. Et bien, la version officielle est toujours celle que Franco a donnée. Les historiens espagnols sont très prudents. Il y a encore des personnes aux postes clefs qui sont des descendants de franquistes importants, voire même des franquistes. Ils ne veulent pas faire de vague et donc, pour eux, il est plus commode d’ignorer cette époque. »

Christian Rossi (Dessinateur - WEST, Dargaud) : « Jean Giraud possède une morale du dessin, et moi également. Jijé nous l’a inoculée. […] Selon Jijé, un auteur ne pouvait pas faire n’importe quoi. En tant que dessinateur, nous étions obligés et engagés à répondre à une beauté, à une présence. Il devait y avoir une dimension spirituelle dans notre travail. Je crois beaucoup à cela ! »

Jérôme Salle (réalisateur du film Largo Winch) : « Tomer Sisley est mon interprétation de Largo Winch. Je suis revenu à la description du roman. C’est-à-dire à quelqu’un de plus méditerranéen, plus yougoslave, plus rebelle. Et j’aurais tendance à ajouter : plus sauvage ».

Marjane Satrapi
(c) Arnaud Claes

Marjane Satrapi (Réalisatrice, auteur de Persépolis, à l’Association) : « Honnêtement, le battage médiatique autour de mon film m’a beaucoup ennuyée. En se répétant des milliers de fois, j’ai eu l’impression que ce que je disais se désincarnait complètement. Pour moi, c’est horrible de ne plus croire à ce que je dis. »

Etienne Schréder (Dessinateur, scénariste – Amères Saison, Casterman) : « Tout alcoolique éprouve un jour le besoin de se raconter ailleurs que dans le cadre d’une thérapie ou d’un groupe de parole. Et puis, un peu cyniquement, je tenais un bon scénario . »

Yves Sente (Editeur au Lombard, scénariste de Thorgal) : « Les vrais concurrents du Lombard sont les autres produits culturels : le cinéma, la télévision, les jeux-vidéo, Internet. Et même les voyages à bas-prix. Le marché de la bande dessinée n’est pas pour moi le problème principal ! »

Alec Séverin
(c) Nicolas Anspach

Alec Séverin (Editeur, Auteur de Harry chez Several Pictures) : « Pourquoi aller vite quand on doit réaliser un travail artistique ? Cela me rend malade de savoir que des auteurs sont obligés de réaliser des albums en trois ou quatre mois. […] Certains auteurs, au Japon notamment, utilisent des décors virtuels pour y faire balader leurs personnages. C’est aberrant, que nous, Européens, nous nous y mettions aussi… La BD doit être d’une qualité nettement supérieure à ce qu’il se fait actuellement. Très peu de bandes dessinées sont réalisées par des auteurs qui ont une capacité, ou qui utilisent leur talent en se donnant totalement à leur œuvre. »

Joann Sfar
(c) Didier Pasamonik

Joann Sfar (Scénariste, dessinateur - Le Petit Prince, Gallimard) : « J’aime bien la manière dont les Japonais abordent Le Petit Prince. Pour eux, c’est un livre de sagesse. C’est une situation contemplative. On pose les personnages et les choses et on voit ce qui se passe entre eux, c’est tout. »

Souillon (Dessinateur, scénariste - Maliki, Ankama) : «  Les blogs sont des supports sur lesquels n’importe qui peut montrer ses planches et éventuellement se faire remarquer. C’est beaucoup moins arbitraire que de la pré-publication en magazine. »

Olivier Sulpice (PDG de Bamboo, scénariste) : « Certains de nos auteurs vont […] travailler à la concurrence. Je leur conseille […] de ne pas travailler exclusivement pour nous. Il est parfois sain de travailler pour d’autres afin de voir comment cela se passe ailleurs. Les auteurs ne nous appartiennent pas, et il est inutile de vouloir les forcer à rester chez nous… ».

Fabrice Tarrin (Dessinateur, scénariste – Le Journal intime d’un Lémurien, Delcourt) : « un blog est une sorte de petit théâtre, on est applaudi ou incompris en direct. Si mon gag ne génère que très peu de "lol" ou de "mdr", c’est que j’ai été médiocre. »

Tot
(c) Chantal Sok

Tot (Scénariste de Dofus, fondateur de Ankama] : « Je ne vais pas à Angoulême. Je n’ai rien contre le festival, je trouve juste que le milieu français de la BD manque cruellement d’ouverture d’esprit. Et pour moi, le festival d’Angoulême représente cela. Si je viens à Angoulême, je vais me faire défoncer, mes auteurs y ont déjà eu droit. Nous sommes dans un virage chez Ankama, il y a une demande des fans, nous voyons le succès du manga, de la japanimation, du comics en France, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas mélanger les styles et sortir des albums étranges, spéciaux, avec des différences de papier, moitié noir et blanc et moitié couleur, bref, faire des expériences. »

Jean Van Hamme (Scénariste - XIII - Dargaud) : « Ce qui est important, outre qu’il faut de l’imagination pour inventer une histoire, c’est de raconter le plus simplement possible, une histoire complexe dans le cas de XIII, une histoire plus simple mais plus émotionnelle dans le cas de Thorgal. La méthode, c’est simplement essayer de faire des enchaînements qui soient compréhensibles et que ce soit fluide, c’est à dire que la façon de raconter ne soit pas un obstacle à la compréhension de l’histoire. »

Eric Verhoest (Éditeur du label Champaka, organisateur d’évènements) : « Lorsqu’on fait une exposition sur un auteur de très grand talent, il faut trouver une belle histoire à raconter. On pourra mettre les cent plus belles planches d’Hergé dans une salle, ce serait très beau à regarder, mais il vaut mieux trouver un récit pour les relier.  »

Bastien Vivès
(c) Didier Pasamonik

Bastien Vivès (Dessinateur, scénariste - Le goût du chlore, Casterman) : « Ce qui m’a intéressé dans ‘Le Goût du Chlore’, c’était de m’expliquer comment on tombe amoureux. L’univers de la piscine, ça m’a tout de suite parlé. C’est un univers chaud, où on est à l’aise, où il y a de l’eau. C’est un endroit fermé où on pouvait faire naître des choses presque scientifiquement parlant. »

Willem (Dessinateur de presse) : « Je n’ai jamais participé aux réunions de rédaction de Charlie Hebdo parce que cela m’ennuie un peu. J’ai connu les réunions de rédaction avec Choron. Depuis, plus rien n’est pareil. Il n’y a pas d’animation. »

(par Nicolas Anspach)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Lire également :
Ils l’ont dit en 2008 : Les interviews d’ActuaBD
- Première Partie
- Deuxième Partie
- Troisième Partie

Ils l’ont dit en 2007 : Les interviews d’ActuaBD

Propos recueillis par Nicolas Anspach, Thomas Berthelon, Laurent Boileau, François Boudet, Arnaud Claes, Charles-Louis Detournay, Xavier Mouton-Dubosc, Arnaud Reymann et Didier Pasamonik - Les extraits présentés sont leur propriété respective.

Photo en médaillon (c) Didier Pasamonik

 
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