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Ils l’ont dit en 2009 : Les interviews d’ActuaBD 2/4

Par Nicolas Anspach Nicolas Depraeter le 6 janvier 2010                      Lien  
Ils sont dessinateurs, scénaristes, écrivains, éditeurs, politiciens (Et oui !) et ont été soumis à la question par les membres de l’équipe d’ActuaBD.com. Continuons notre parcours dans ce best-of de leurs propos étonnants, incongrus, ou tout simplement percutants !

Henri Filippini (Consultant, ancien éditeur chez de Jacques Glénat) : « Glénat est un des rares avec Soleil et Delcourt à être un éditeur encore indépendant. Le nom du patron est celui qui est marqué sur la couverture, comme Dupuis, comme Dargaud ou Casterman avant qu’ils ne soient rachetés par des grands groupes. Quand, en ce qui me concerne, j’ai envisagé la retraite, il m’a dit : « Moi, je finirai sans doute dans mon fauteuil d’éditeur, jusqu’au bout. » »

Benjamin Flao (Dessinateur - Mauvais garçons, Futuropolis) : « La musique restera toujours la musique et le dessin toujours le dessin. Je crois qu’il y a une forme de musique dans le simple fait de mettre un trait noir au milieu d’une page blanche. C’est une percée dans une plage silencieuse. On y met un bruit, juste ça c’est musical. »

Philippe Geluck (Scénariste - Les aventures de Scott Leblanc, Casterman) : (En parlant de la rubrique « Des animaux et des Stars », qu’anime Scott Leblanc) : « je m’étais inspiré d’une rubrique d’un hebdomadaire belge, Ciné Télé-Revue, dans laquelle on photographiait une personnalité dite publique avec son animal de compagnie. A l’époque, j’avais un chien et un chat, et lorsqu’il m’avait appelé pour me proposer une rencontre lors de laquelle je devais poser avec mon animal préféré, j’ai accepté en précisant que je voulais faire cela aux Brasseries Georges, un écailler de Bruxelles, avec une douzaine d’huîtres ! Cela a choqué la rédaction, car le ton de la rubrique n’allait pas vraiment en ce sens. Mais comme j’ai tout de même un devoir de crétinerie, je ne pouvais faire autrement.  »

Ils l'ont dit en 2009 : Les interviews d'ActuaBD 2/4
Gos
(c) Nicolas Depraeter

Gos (Scénariste, dessinateur - Le Scrameustache, Glénat) : «  À l’armée, je classais les rapports sur les ovnis. Le Scrameustache vient de là  »

Thierry Groensteen (Membre du jury du prix Artémisia 2010, éditeur) : « Aujourd’hui, la bande dessinée de femme a le vent en poupe. On participe d’une évolution de la bande dessinée et c’est tant mieux. Ça tient à mon avis en partie au phénomène manga, puisqu’il y a le shojo manga qui est une bande dessinée généralement faite par des femmes pour des filles. Le manga a montré par l’exemple que la bande dessinée au féminin existait. »

Doug Headline (Scénariste - Princesse du sang, Dupuis) : « On a, Max Cabanes et moi, adapté Manchette à coup de machette !  »

Jean-Michel Javaux (Politicien, co-président du parti écologique francophone belge) : « C’est aussi Spirou qui m’a sans doute poussé vers l’écologie. Plus que le JT qu’on ne regarde d’ailleurs pas toujours, je garde une image forte de l’encart de Spirou qui présentait le naufrage de l’Amoco Cadiz. »

Iouri Jigounov (Scénariste, dessinateur - Alpha, Le Lombard) : « Je ne vais plus en Russie depuis que je suis installé dans une ville près de Bruxelles. Je n’aime pas la mentalité de ce pays. Vous savez que j’ai obtenu la nationalité belge. Il ne faudra plus écrire dans un article que je suis russe. »

Alejandro Jodorowsky
(c) D. Pasamonik

Alejandro Jodorowsky (Scénariste – Le Pape Terrible, Delcourt) : (En parlant de Jules II, le pape terrible) « à cette époque-là, tout le monde croyait fermement au paradis et à l’enfer. Comme le pape était l’émissaire de Dieu, il vendait les indulgences à des prix fous. Cela correspondait à la drogue actuelle ! Ils se faisaient de l’argent, ils avaient des enfants, ils étaient complètement dépravés… »

Kara (Scénariste, dessinateur - Le bleu du ciel, Soleil) : « Aujourd’hui, avec l’influence des comics, des mangas, du cinéma, du jeu vidéo, de la littérature, le tout porté par ce média qu’est Internet, le mélange des genres est possible dans une seule et même œuvre ! Il faut alors arrêter de cloisonner l’œuvre dans une seule et unique catégorie. »

Marie Kerascoët (Dessinatrice - Jolies ténèbres, Dupuis) : « Lorsque j’étais enfant, je ne comprenais pas la bande dessinée. Je trouvais que les histoires étaient trop souriantes, trop béates. Par exemple : comment feraient les Schtroumpfs pour survivre dans la nature ? Nous avons voulu, Sébastien et moi-même, confronter des personnages de fiction à un autre degré de la réalité. »

Pierre Kroll (Dessinateur de Presse - Ca ne s’arrange pas, Luc Pire) «  Les politiques m’écrivent toujours pour me dire du bien de mon travail, évidemment (Rires).  »

Willy Lambil
(c) N. Anspach

Willy Lambil (Dessinateur - Les Tuniques Bleues, Dupuis) : « Nous avons vendu 20,4 millions d’albums des Tuniques Bleues depuis le début ! Et bien, on parlera bien plus d’un auteur qui a vendu cinq mille albums par titre que de nous ! La raison en est simple : je ne suis pas à la mode et je ne suis pas aimé des médias en général ! »

Christian Lax (Scénariste, dessinateur - Pain d’alouette, Futuropolis) : « Nos prédécesseurs avaient plutôt des contrats à vie avec des éditeurs. Maintenant, on est davantage des mercenaires, nous passons d’un éditeur à l’autre. Je trouve ça plus sain et plus excitant.  »

Léo (Scénariste, dessinateur - Antarès, Dargaud) : «  J’ai commencé à réfléchir à Antarès lors la réélection du Bush aux États-Unis. J’ai été choqué et sidéré que ce mec, qui a fait tant de stupidités, soit réélu. Cela m’a effrayé, tout autant que l’aspect religieux qui l’entoure. De là provient l’influence des religieux, des rapports à la croyance et des dogmes dans Antarès.  »

Le Tendre Serge (Scénariste - la Quête de l’Oiseau du Temps, Paroles d’Etoiles) : « J’aime refermer un livre en ayant envie de réfléchir. Je voulais que les lecteurs de Paroles d’Étoiles aient les mêmes envies de réflexion. »

Loustal (Dessinateur - Coronado, Casterman) : « Le milieu de l’art contemporain est parfois un peu hypocrite. Je ne pourrai jamais bénéficier de la considération des galeristes spécialisés au même titre qu’un peintre ou un plasticien. La raison en est simple : je suis auteur de bandes dessinées et illustrateur.  »

Dave Mc Kean
(c) M. Di Salvia

Dave McKean (Dessinateur - Orchidée noire, Panini comics) : « J’ai ressenti pas mal de frustration l’an dernier. J’avais plusieurs films en chantiers à divers niveaux, dont un qui n’attendait plus que d’être monté. Aujourd’hui je suis bloqué, ça n’est pas moi qui ait le pouvoir de faire avancer le chantier. Galigaro est un de ces scripts, ce projet de film me prendra peut-être des années, alors que si je décide de l’adapter en bande dessinée, je peux commencer cet après-midi ! C’est très excitant !  »

Richard Malka (Scénariste - Carla et Carlito, éditions 12 bis) : « Il faut nécessairement développer une certaine empathie envers le personnage qu’on traite, il faut se mettre dans sa peau pour trouver la bonne attitude et ensuite l’exagérer. Donc forcement au bout d’un moment on ne peut pas s’empêcher une certaine tendresse envers ce personnage qu’on tourne en ridicule... Mais j’essaie de me soigner quand même. »

Milo Manara
(c) Nicolas Anspach

Milo Manara (Dessinateur - Borgia, Drustore) : « L’érotisme revêt une dimension sacrale. Je n’apprécie pas du tout l’utilisation commerciale des attraits féminins dans la publicité. En bande dessinée, cela me convient si c’est traité d’une façon très respectueuse, avec un certain amour. Par contre, utiliser l’érotisme pour vendre quelque chose, lier un objet ou quelqu’un à la séduction d’une femme juste pour le vendre, cela se rapproche de la prostitution !  »

Lisa Mandel
(c) A. Claes

Lisa Mandel (Scénariste - Esthétique & Filatures, Casterman) : « Une des choses que je voulais faire passer, c’est qu’on n’est pas chacun dans des cases, et que c’est bien de se rendre compte qu’il y a des passerelles entre les genres, les gens, les choses… Dans ce livre, il y a une envie de faire exploser les cadres. »

Richard Marazano (Scénariste - Eco Warriors, 12bis) : « Je suis pris d’une grande émotion lorsque je visite la grande galerie de l’évolution et que je m’attarde dans l’espace réservé aux animaux disparus. On y trouve des spécimens empaillés qui sont les seuls représentants d’espèces que l’homme, par ses activités diverses d’industrie ou de prédation a conduit à l’extinction complète.  »

Bertrand Marchal (Dessinateur - Le village, Bamboo) : « Ce qui me fascinait, dans le bloc soviétique, c’est que c’était le royaume de l’opacité. Tout était mensonges, faux semblants, bidouillages. Il y a ces fameuses photos historiques ou l’on voit Staline, Trotski, etc... Et d’année en année, l’un des membres disparait et sur la photo finale il n’y a plus que Staline. C’est cette culture de la réécriture de l’histoire de façon perpétuelle qui est troublante. »

Lorenzo Mattotti
(c) F. Rubis

Lorenzo Mattotti (Dessinateur - The Raven, Seuil) : «  Edgar Allan Poe, c’est la base du conte fantastique, de la peur, de l’inquiétude. C’est la base aussi, pour nous illustrateurs, du symbolisme. C’est très lié tout ça ! »

Frank Margerin (Dessinateur, Scénariste – Lucien, Fluide Glacial) : « Je serais incapable de faire autre chose que du Margerin. »

Vincent Mathy (Dessinateur - Ludo, Dupuis) : « Il y a souvent une gêne sur la fin d’une série, un côté honteux, alors qu’il n’y a pas de raison : ça n’est pas un échec. Moi je ne considère pas que l’arrêt de Ludo soit un échec.
 »

(par Nicolas Anspach)

(par Nicolas Depraeter)

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- Première Partie
- Deuxième Partie
- Troisième Partie
- Quatrième Partie

Ils l’ont dit en 2007 : Les interviews d’ActuaBD

Propos recueillis par Nicolas Anspach, Arnaud Claes, Nicolas Depraeter, Charles-Louis Detournay, Morgan Di Salvia, Thierry Lemaire, Didier Pasamonik, Arnaud Reymann, Florian Rubis - Les extraits présentés sont leur propriété respective.

En Médaillon : Philippe Geluck (c) CL Detournay

 
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