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Ils l’ont dit en 2009 : Les interviews d’ActuaBD 4/4

Par Nicolas Anspach Nicolas Depraeter le 10 janvier 2010                      Lien  
Quatrième et dernière partie de la sélection des phrases les plus singulières ou captivantes tenues par les invités d’ActuaBD.com ! Ce florilège est non exhaustif. De nombreux propos tenus par les personnalités de la BD rencontrées par notre équipe méritent également le détour. Nous espérons que cette sélection vous donnera envie de vous replonger dans les archives d’Actuabd.com.

Didier Reynders (Politicien, vice-Premier Ministre belge, MR) : Je pense qu’il faut aussi pouvoir parler la bande dessinée sans honte, et c’est pour cela que j’avais offert une représentation d’Hergé 3D lorsque Albert II [Le Roi des Belges] avait chuté dans ses escaliers. Je peux vous assurer que les infirmières ont pu entendre le rire du Roi lorsqu’il a ouvert la grande boîte qui contenait cette reproduction !

Anouk Ricard (Scénariste, dessinatrice - Commissaire Toumi, Sarbacane) : « Je pense que certains enfants doivent être sensibles au graphisme, parce qu’ils ont baigné là-dedans si leur parents ont beaucoup de livres : ça éduque l’œil, cela crée une sensibilité ».

Ils l'ont dit en 2009 : Les interviews d'ActuaBD 4/4
François Rivière
(c) Morgan Di Salvia

François Rivière (Scénariste - Une trilogie anglaise, Dargaud) : « Notre envie commune, Floc’h et moi-même, était, c’était très prétentieux d’ailleurs, de rompre avec la tradition de nos deux auteurs fétiches Hergé et Jacobs, et d’amener dans la forme et dans le ton une rupture que l’on aimait trouver dans la littérature ou le cinéma. »

Denis Robert (Scénariste, journaliste- L’affaire des affaires, Dargaud) : La bande dessinée permet un partage et exige d’aller à l’essentiel. Ce qui me plait c’est que cette bande dessinée parle aussi à des personnes qui n’en ont rien à foutre de « Denis Robert ». Certains sont passionnés par cette histoire, voire engagés, d’autres ne sont pas au courant du tout. Et entre les deux, il y a toute une gamme d’intérêts et de réactions diverses. » page 170

Galit Seliktar (Scénariste - Ferme 54, çà et là) : « Écrire à propos de la guerre, en Israël, était aussi un défi dans le sens où je ne voulais pas raconter une histoire de guerre de plus. Ce que je montre dans l’histoire de la jeune soldate qui s’occupe d’un petit enfant palestinien, me vient d’une expérience vécue : je voulais trouver ce genre de petits détails authentiques, une façon naturelle de montrer des détails de grands sujets. »

Jean-Claude Servais
(c) Nicolas Anspach

Jean-Claude Servais (Scénariste, dessinateur - Le Jardin des glaces, Dupuis) : « Je ne pourrais pas dessiner une histoire aussi personnelle que Le Jardin des glaces tous les ans. Cette alternance m’est nécessaire. J’ai besoin de passer de l’historique, du légendaire à un récit contemporain, plus personnel. » (page 180)

Dash Shaw (Scénariste, dessinateur - Bottomless Belly Button, Fantagraphics) : La bande dessinée continue à m’exciter énormément, je suis frustré de ne pas avoir expérimenté plus encore. J’ai toujours l’impression qu’il me reste énormément à faire, et plus j’explore cet art, plus il m’enthousiasme.

Mark Siegel (Directeur éditorial du label First Second Books) : « Il y a en France un foisonnement créatif sans égal dans le domaine de la bande dessinée. Trois ombres de Cyril Pedrosa a une profondeur émotionnelle qui dépasse les frontières. Quand nous publions un ouvrage traduit, je m’efforce de ne pas le présenter en premier lieu comme une œuvre étrangère. Nos auteurs sont tout simplement importants par eux-mêmes, leurs voix ont un retentissement mondial. »

Mohamed Sifaoui
(c) Didier Pasamonik

Mohamed Sifaoui (Écrivain, Scénariste -Ben Laden dévoilé, 12bis) : « Étant moi-même de confession musulmane, j’ai toujours pensé que les Musulmans avaient des devoirs avant tout le monde de se battre contre ce que j’appelle leur « extrême droite », comme le font aujourd’hui toutes les sociétés civilisées contre leurs franges les plus marginales.  »

Guillaume Sorel (Dessinateur - Male de mer, Casterman) : « Ma série aux éditions Delcourt. Il me reste encore trois albums à dessiner de Algernon Woodcock. Après cela, j’arrêterai la BD ! Je vais devenir cuisinier et ouvrir un restaurant. Je pense pouvoir raconter autant avec ma cuisine qu’avec mon dessin ! C’est une vraie intention, une vraie volonté. »

Chantal De Spiegeleer (Scénariste et dessinatrice - Madila, Le Lombard) : René [Sterne] est venu à la bande dessinée suite à un pari avec François Schuiten et Claude Renard. Un soir, René leur a dit que la bande dessinée n’était pas un métier difficile. François et Claude ont été estomaqués ! Ils l’ont mis au défi : s’il réalisait huit planches d’une histoire courte dans un délai limité, ils s’arrangeraient pour les faire publier dans un journal. René a relevé le défi. Il ne s’est pas arrêté après les huit premières planches. Il a continué son histoire jusqu’à la fin de l’album. « Adler » était né ! »

Didier Tarquin (Dessinateur - Lanfeust des Étoiles, Soleil) : « La BD est un art populaire qui n’existe que s’il est consommé. Si les gens ont des bandes dessinées, c’est parce que ça leur plait. »

Jean Teulé (Écrivain, Scénarister - Je voudrais me suicider mais j’ai pas le temps, Dargaud) : (À propos de Charlie Schlingo) : « Même sa mort est une fin de bande dessinée. Il est mort en butant sur son chien, qui s’appelait « La Méchanceté ». Il a perdu l’équilibre et s’est fracassé la nuque sur une table. Il est mort sur une chute, digne d’une BD. »

Thierry Tinlot
(c) Morgan Di Salvia

Thierry Tinlot (Rédacteur en chef de Fluide Glacial) : « Tous les mois, on rassemble toute l’équipe de Fluide dans les bureaux de la rédaction pour manger, boire, discuter le coup et faire les marges. C’est Gotlib qui avait inventé ça, et grosso modo, on peut dire qu’il a inventé le « team building » avant que le mot n’existe ! Je pense vraiment que c’est cet esprit de famille qui fait que la plupart des anciens auteurs historiques sont toujours là. »

Marcel Uderzo (Dessinateur - l’histoire de l’aéronautique, Idées+) : Au début je voulais prendre un pseudonyme, mais les premières personnes qui m’ont fait travailler n’ont pas souhaité que je change de nom, pour des raisons évidentes... »

Tomi Ungerer] (Auteur jeunesse et graphiste) : « Ce que j’aime beaucoup avec Les Pieds Nickelés, c’est que le texte était situé en bas, sous l’image. Moi, personnellement, ce qui me dérange dans la bande dessinée, c’est d’avoir de tels talents de dessinateurs et que l’image soit « bousillée » par le ballon, avec le texte dedans. »

William Vance (Dessinateur - XIII, Dargaud) : Je voulais qu’Yves Sente reprenne le scénario de XIII. Si ce n’était pas lui, j’étais prêt à arrêter. J’ai eu des essais de scénarios d’autres scénaristes dans les mains. Cela ne collait pas ! Je tairai les noms pour ne froisser personne.

Judith Vanistendael (Scénariste, dessinatrice - La jeune fille et le nègre, Actes Sud/L’an 2) : Je n’aime pas les bandes dessinées qui représentent la femme telle qu’elle est perçue par les hommes. Une femme peut-être normale, avec éventuellement quelques kilos excédentaires, et être très belle . »

Alex Varenne
(c) Nicolas Anspach

Alex Varenne (Dessinateur – La Corruption, Drugstore) : « Je veux revenir vers l’image même de la femme : d’un côté, son rapport au désir, au plaisir suggéré qui pousse l’homme à vouloir s’aventurer toujours plus loin dans sa découverte, et d’un autre côté son caractère sacré que l’on a actuellement trop facilement oublié. »

Laurent Verron (Dessinateur, - Boule et Bill, Dargaud) : « Jean Roba m’a appris à ne pas hésiter à recommencer. Il m’a enseigné l’art de l’encrage à la plume et à lancer mon trait avec dynamisme. »

Lele Vianello (Scénariste, dessinateur - Le fanfaron, Casterman ; ancien assistant d’Hugo Pratt) : « Le dessin d’Hugo Pratt est beaucoup plus conditionné par son humeur du moment que celui de Milton Caniff. Plus soumis au fait qu’il avait, dans l’instant, un fort désir de le réaliser ou, au contraire, la « main fatiguée ». À travers un dessin donné d’Hugo, on peut ressentir le degré de motivation du dessinateur au moment de produire des strips fantastiques et, à côté de cela, des travaux inégaux.  »

Chauzy & Villard
(c) Morgan Di Salvia

Marc Villard (Écrivain, scénariste - La guitare de Bo Diddley, Casterman) : « C’est peut-être la bonne solution que de jouer la carte de l’adaptation [en BD], parce j’ai l’impression que chez les dessinateurs actuels, le roman noir n’a pas l’importance qu’il a pu avoir auparavant. On parle d’une génération d’auteurs qui sont plus portés sur l’auto-fiction, sur la science-fiction et éventuellement sur les "super-héros" de polar comme « XIII » ou des choses comme ça. Mais pas tellement sur le roman noir et ses codes. »

Bernar Yslaire (Scénariste, dessinateur - Le Ciel au dessus du Louvre, Futuropolis) : « Je n’ai pas appris mon métier dans les écoles, j’ai appris dans les interviews des gens que j’admirais. Ca permet de tirer des enseignements : on les répète, on expérimente, on fait sa cuisine. »

(par Nicolas Anspach)

(par Nicolas Depraeter)

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- Première Partie
- Deuxième Partie
- Troisième Partie

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- Première Partie
- Deuxième Partie
- Troisième Partie
- Quatrième Partie

Ils l’ont dit en 2007 : Les interviews d’ActuaBD

Propos recueillis par Nicolas Anspach, Arnaud Claes, Charles-Louis Detournay, Morgan Di Salvia, Didier Pasamonik, Arnaud Reymann, Florian Rubis - Les extraits présentés sont leur propriété respective.

En médaillon : Didier Tarquin © Mosaïque Films -

 
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