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« Immortel, Ad Vitam », le film de Bilal tient ses promesses.

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 16 février 2004                      Lien  
Ces derniers temps, on ne pouvait pas plus voir un écran de cinéma sans qu'il ne dégouline d'effets numériques. L'annonce d'un nouveau film de Bilal sacrifiant à cette nouvelle mode laissait les observateurs dubitatifs. Ça tombe bien : L'auteur de la {Trilogie Nikopol} n'en était pas moins circonspect.

Qu’est-ce qu’un bon film ? Avant tout une bonne histoire. Une histoire et une vision. Pour l’histoire, Bilal ne s’est pas encombré d’une trame complexe, elle est celle de la Trilogie Nikopol : Horus, dieu du ciel et de la terre, est condamné à mort par ses pairs, pour rébellion. Il n’a que sept jours pour revoir une dernière fois cette terre qu’il a contribué à créer. Il va profiter de ce court répit, un bref battement de cœur dans l’éternité de la vie divine, pour préserver son immortalité. Son instrument sera le corps d’un homme capable aussi bien de le supporter que de le servir : Alcide Nikopol. Amené à rencontrer malgré lui la femme qu’Horus lui a choisie (Linda Hardy), le possédé y trouvera néanmoins son compte.

« Immortel, Ad Vitam », le film de Bilal tient ses promesses.
Horus
Il a sept jours pour sauver son immortalité. Photo : UFD.

En construisant son récit autour de trois personnages principaux parfaitement humains (Linda Hardy, Thomas Kretschmann et Charlotte Rampling), Bilal a une idée géniale pour éluder les travers habituels de la technologue numérique : raideur, froideur, sentiment d’artifice. Il s’appuie précisément sur ces défauts et trace avec beaucoup de naturel une frontière entre le réel, où interviennent ses personnages de chair et d’os, et le virtuel, qui est celui d’un univers synthétique construit par les louches manipulations de la surpuissante compagnie Eugenics.

Le procédé est simple mais lumineux : Une fois ce clivage mis en place, Bilal n’a plus qu’à se laisser porter par son histoire et à se concentrer sur ses points forts : le grand soin apporté aux ambiances, aux textures, aux inventions architecturales et aux personnages fantastiques. L’ensemble surprend par sa cohérence. Et même si l’on peut déceler çà et là quelques scories imparfaites, Bilal nous fait là une œuvre étonnante qui force le respect.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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2 Messages :
  • Désolé, mais Mr Didier Pasamonik n’a pas du lire la BD avant car c’est tout le contraire pour le scénar.Ca n’a rien à voir avec celui d’origine.Bilal a uniquement utilisé les personnages principaux, tout le reste a été revisité.
    Il n’empêche que le film est un pur bijou.Allez-y !

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    • Répondu par Didier Pasamonik le 29 mars 2004 à  11:24 :

      Il est vrai que Bilal a adapté lui-même son histoire à l’écran. Comme le dit Bilal dans une interview à Epok : "Immortel est une adaptation volontairement très libre de la trilogie, à laquelle j’ai travaillé au départ avec l’écrivain de science-fiction Serge Lehman. On a déplacé l’action de Paris à New-York pour créer d’emblée une rupture radicale avec la bande dessinée." C’est donc bien une adaptation de l’univers de la Trilogie et pas d’autre chose. Mais vous avez raison sur ce point : la trame n’est pas celle d’origine. Il nous reste donc à relire les albums et à jouer le jeu des 7 erreurs.

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